Onpeut donc penser que chercher la vérité nuit à la liberté e l'homme , qui est a priori une des valeurs les plus importantes. Nous avons donc vu que la recherche de la vérité peut être néfaste pour l'homme car elle influe sur des objectifs fondamentaux de l'homme , c'est à dire le bonheur et la liberté. Cependant, elle peut avoir
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Vosinteractions sont basées sur l’ouverture et le flux plutôt que sur des tons sous-jacents de devoir et de ressentiment. Cela facilite le flux et la connexion parce que les gens peuvent faire confiance à ce qui leur est présenté plutôt que de ressentir le besoin de chercher des programmes sous-jacents. La clarté et la transparence
Va et que le Seigneur soit avec toi. » 1 Samuel 17,37 La faute de David 2 Samuel 11, 2-9 Un soir, il se leva de sa couche pour se promener sur la terrasse du palais. De là, il aperçut une femme en train de se baigner. Cette femme était très belle. David fit demander qui elle était, et on lui répondit Mais c’est Bethsabée, fille d’Éliam, la femme d’Ourias le Hittite ! » Alors David envoya des gens la chercher. Elle vint chez lui ; il coucha avec elle, alors qu’elle s’était purifiée de ses règles. Après quoi, elle retourna chez elle. La femme devint enceinte, et elle fit savoir à David Je suis enceinte ! » Alors David expédia ce message à Joab Envoie-moi Ourias le Hittite. » Et Joab l’envoya à David. Lorsque Ourias fut arrivé auprès de lui, David lui demanda comment allaient Joab, et l’armée, et la guerre. Puis il lui dit Descends chez toi, prends du repos. » Ourias sortit du palais, et l’on portait derrière lui une portion de la table du roi. Mais Ourias se coucha à l’entrée du palais avec les serviteurs de son maître ; il ne descendit pas chez lui. On annonça à David Ourias n’est pas descendu chez lui. » David dit à Ourias N’arrives-tu pas de voyage ? Pourquoi n’es-tu pas descendu dans ta maison ? » Ourias dit à David L’Arche ainsi qu’Israël et Juda habitent sous des huttes. Joab, mon seigneur, et les serviteurs de mon seigneur le roi campent en rase campagne. Et moi, j’irais dans ma maison manger, boire et coucher avec ma femme ! Par ta vie, par ta propre vie, je ne ferai pas une chose pareille ! » Le lendemain, David l’invita à manger et à boire à sa table, et il l’enivra. Le soir, Ourias sortit et alla se coucher à nouveau avec les serviteurs de son maître ; mais il ne descendit pas chez lui. Le matin suivant, David écrivit une lettre pour Joab, et la fit porter par Ourias. Il disait dans cette lettre Mettez Ourias en première ligne, au plus fort de la mêlée, puis repliez-vous derrière lui ; qu’il soit frappé et qu’il meure ! » À l'heure de la tentation David connaît la tentation et il lui arrive d’y succomber en posant des actes des plus graves. Ainsi, non content d’avoir pris la femme d’Ourias, un de ses officiers, et ne parvenant pas à masquer sa faute, David planifie la disparition d’Ourias au combat. Le crime est sordide. David en a-t-il conscience ? Il est comme cet homme riche dont le prophète Nathan vient lui raconter l’histoire. Pour nourrir un visiteur, bien que propriétaire d’un grand troupeau il vole la petite brebis d’un pauvre. Lui n’avait qu’elle et la traitait comme sa fille. Révolté à l’idée de cette injustice, David s’écrie Cet homme mérite la mort ! » Et Nathan lui révèle alors son péché, coup d’épée dans le cœur, par un Cet homme, c’est toi ! » David ne fait pas exception parmi les ancêtres du Christ, nos pères dans la foi. En lisant leurs histoires, nous apprenons qu’ils ne sont pas des saints. Et pourtant si, ils le sont, puisqu’ils cheminent en cœur à cœur avec le Saint. Mais ils ne sont pas sans péchés. Car non seulement la sainteté n’est pas incompatible avec le péché, mais la conscience du péché, ce sentiment d’être coupable d’une incapacité à aimer vraiment, est le seuil de tout progrès dans la foi. Là peut agir le pardon de Dieu. Il vient laver les fautes et purifier le sens d’aimer. Ce qui contredit la sainteté, par contre, c’est la perte du sens du péché, cet endurcissement du cœur, qui rend insensible au mal commis. Le mal alors vient coller à la peau et il enlaidit l’être. De cet état de corruption, seul peut délivrer l’accueil sincère d’une rude parole, qui tranche en révélant le mal. Ainsi, David ne s’est pas dérobé à Nathan, l’envoyé de Dieu. Méditation enregistrée dans les studios de Radio RCF Lyon Réagir
coursdk philosophie professe a la facultÉ des lettres pendant l’annee 1818 * pafa m. v. cousin, sur le fondement des idees absolues du vrai, du beau et du bien; publiÉ avec son autorisation et d’après les meilleures rÉdactions de ce cours.. par ta. adolphe garnier, maitre de conferences a j.ecof.e normale- paris. librairie classique et élémentaire de l. hachette* ancien l

Quoi de plus naturel qu’un journal toujours au plus près de l’actualité comme le notre et cherchant à reproduire la véracité des faits se penche sur l’une des questions du bac de philosophie qui avait lieu lundi. Cette question, la voici Quel besoin avons- nous de chercher la vérité ?» Afin de répondre à ce questionnement hautement symbolique pour nous, nous vous en proposons un corrigé simple et à la portée de tous, avec de nombreuses ouvertures. MOUVEMENT I- On commencera par s’interroger sur la symbolique dépeinte et la symbolique déconstruite, et sa réinterprétation dans un champ ontique. A- L’indexation des corps de vérité par l’introspection néglige naturellement le rapprochement de l’être face à l’observé. Il convient évidemment pour l’élève de s’interroger sur la distanciation subsumée par l’incompressibilité des savoirs et d’en déstructurer la matière pour partir à la recherche de la vérité, et par la même de ce qui est. B- L’accord déshumanise s’il se fait par corrélation des propres facteurs de l’être unique dans sa pensée. Il fallait absolument citer la phénoménologie de l’esprit de Hegel et l’apport de la condition de la sur-discipline englobante comme persuasion d’une vérité annihilant les autres disciplines. TRANSITION Il est impératif pour l’examinateur de lire dans la transition quelques lignes sur la réminiscence de l’observant appuyée par l’argumentation sur le concept du Tractatus logico-philosophicus de Ludwig Wittgenstein en convenant de sa reconsidération de la logique et de son influence sur le positivisme logique et sur la philosophie analytique II- L’élève ciblera sans hésiter Arthur Schopenhauer et son ouvrage De la quadruple racine du principe de raison suffisante afin d’argumenter sur la théorie kantienne de la connaissance A- Normalement, tous les bacheliers possédaient les arguments La connaissance est crédule, elle se borne à des dialectiques édictées par les cogitos des civilisations maîtresses. Néanmoins, elle énonce, notamment par le sophisme, l’expression d’un rapport ontique au savoir qui se rapproche de l’idéalisme. B- Après ce A- certes à la limite de l’enfantin, l’élève tentera de déconstruire philosophiquement les illusions de vérité en démontrant, par une critique savante de la métaphysique et en citant Nietzsche, que les sceptiques pointent idéalement les bornes de la vérité et que les dogmatiques, comme Roland Barthes, ne peuvent constituer comme tel un ensemble véritable sans faire preuve d’un certain déterminisme. CONCLUSION Il était conseillé de terminer par une citation d’un philosophe ou un questionnement personnel incluant une référence d’un grand auteur. Ainsi, l’élève pouvait terminer par cette citation de Heidegger “Le Dasein est un être des lointains” Etre et Temps en définissant le Dasein en une soixantaine de lignes, ou expliquer succinctement en une page l’intemporalité de la dogmatique sur une réinterprétation calquée de la mémoire en tant que témoignage conscientisé. Si vous n’avez rien mis de tout cela La rédaction penche alors pour une note inférieure à 4/20. Une citation de Heidegger peut sauver la mise et faire grimper le bachelier à environ 5. ©flickr

Lespièges à éviter • La notion de devoir ne doit pas vous inviter à réciter ce que vous connaissez de la morale kantienne. • « Chercher la vérité » ne concerne pas que le scientifique (ou le philosophe) : ne consacrez pas votre copie à leur seule déontologie.
Le président Edouard Fritch a réuni la presse ce matin pour exposer en quelques mots ce qui guide la délégation Reko Tika attendue dans les jours prochains à Paris pour parler des conséquences sanitaires, sociales, économiques et environnementales des expérimentations nucléaires française à Moruroa. Nous voici à la veille du départ de la délégation polynésienne Reko Tika pour se présenter à la table ronde de haut niveau proposée par Emmanuel Macron qui se tiendra la semaine prochaine à Paris, les 1er et 2 juillet. Cette invitation du Président de la République vient en réponse à la demande que je lui formulais par courrier en date du 11 mars 2021 en ces termes J’ai souhaité attirer votre attention sur le désarroi profond que suscite la publication de ces études et sur l’attente légitime qui en découle de voir l’Etat apporter des clarifications sur cette situation. … j’estime que l’Etat a un devoir de vérité et de justice vis-à-vis des Polynésiens. » La délégation proprement dite que je conduis, se compose finalement de dix-neuf personnalités représentant les institutions politiques et civiles auxquelles s’ajoutent notre coordonnateur Joël Allain et la déléguée polynésienne au suivi des conséquences des essais nucléaires, Yolande Vernaudon. La délégation polynésienne Reko Tika a été officiellement mise en place par le conseil des ministres le 12 mai dernier. Nous avons tenu cinq réunions plénières, les 18 et 28 mai, les 3, 10 et 22 juin et une session d’ateliers le 8 juin, pour environ cinquante heures de travail et d’échanges. C’est un acte volontaire. Aucune rémunération n’a été prévue y compris pour le coordonnateur. Il est à signaler que l’association Moruroa e Tatou était présente à la première réunion. L’association 193 était présente aux quatre premières réunions. La parole était libre. L’association 193 a pu faire part, par écrit, de ses propositions au coordonnateur, monsieur Joël Allain. Et je remercie le président de 193 pour cet exercice utile qui nous a permis de prendre en considération leurs propositions. Et nous le ferons fidèlement Pendant tout le temps de ces travaux, nous avons souhaité, tous d’un commun accord, garder le silence au sujet de nos débats internes, comme il est de règle universelle lorsque des sujets essentiels sont étudiés par des assemblées responsables. Cela permet à chacun de s’exprimer avec toute la force de ses convictions et à la réflexion collective de s’enrichir des divergences et de grandir. Nous nous sommes organisés en quatre ateliers qui ont chacun apporté sa contribution. Au terme de tous nos travaux, nous sommes arrivés à un consensus global sur les doléances à présenter à la table ronde et aux objectifs recherchés au travers de ces requêtes. Vous comprendrez que nous en réservons la primeur à nos hôtes parisiens. Ces questionnements se répartissent en trois grandes thématiques, en accord avec l’Etat qui a organisé cette table ronde en trois séquences successives ; histoire et mémoire sur toute la journée de jeudi 1er juillet, conséquences sur la santé vendredi 2 juillet au matin et enfin impacts territoriaux le vendredi après-midi. Ces trois séquences couvrent bien l’ensemble des thématiques souhaitées, de son côté, par la délégation Reko Tika. Nos rapporteurs, à chacune de ces séquences, ont été désignés de manière collégiale Tepuaraurii Teriitahi sur le sujet sociétal, Patricia Grand et Patrick Galenon pour les conséquences sanitaires, Yseult Butcher, Winiki Sage et Teva Rohfritsch pour l’impact sur les territoires. Je regrette bien sûr que les associations Moruroa e Tatou et 193 n’aient finalement pas voulu se joindre à nous. Les revendications qu’elles portent de longue date sont évidemment légitimes et ont leurs sens. Je reste convaincu que la politique de la chaise vide est inefficace. Mais, grâce à notre esprit océanien, je ne désespère pas qu’un jour prochain, nous puissions à nouveau nous asseoir autour de la table et s’élever pour faire converger nos forces et nos convictions sur ce sujet du nucléaire. Aujourd’hui, la question n’est pas de savoir qui est ou non anti-nucléaire. Les essais ont pris fin, il y a vingt-cinq ans. Il faut s’appuyer sur ce passé pour aller de l’avant, se projeter dans l’avenir et construire l’avenir de manière sereine. Il n’y a pas de brevet de légitimité pour faire partie de cette délégation Reko Tika, dès lors que nous allons à Paris au nom de la Polynésie française et pour porter la voix des Polynésiens. Les revendications individuelles n’ont pas leur place ici, mieux elles deviennent des revendications collectives. Cette voix, je le disais, elle est le fruit de nos travaux collectifs. Il n’y a pas de sujet tabou dans ce que va présenter la délégation. C’est d’ailleurs dans cet état d’esprit que le Président de la République a accepté la tenue de cette table-ronde. Ce qui va être dit à Paris est bien la traduction des revendications de la Polynésie française, y compris du message porté par les associations qui ne nous accompagneront pas. D’ailleurs, comme je le disais plus haut, 193 a participé pleinement aux ateliers préparatoires de cette mission et ses doléances ont donc été intégrées. Il ne faut pas nous faire de procès d’intention, ni faire de procès d’intention à l’Etat, ni à qui que ce soit. Nous souhaitons continuer le travail commencé par nos prédécesseurs, je pense à Bruno Barillot, ou Roland Oldham…. Soyons comme Saint-Thomas. Il faut attendre de connaitre les réponses qui seront formulées à nos doléances avant de prononcer le jugement dernier, comme certains l’ont déjà fait. Mais il est vrai aussi que c’est la nième réunion tenue depuis trente ans…. Restons mobilisés. Ne nous lassons pas de chercher la vérité de quarante ans d’histoire nucléaire. Fallait-il ou non aller à Paris pour mener ce débat ? Fallait-il que ce débat ait lieu à Tahiti ? Je suis tenté de dire que la question du lieu n’est pas déterminante sur nos chances de réussite. La vérité ne dépend pas du lieu de réunion. La vérité n’a pas de frontière. Elle dépend de la bonne volonté des hommes. Mais je me range aussi à ce qu’a dit le ministre Sébastien Lecornu, lorsqu’il nous a tous rencontrés avec les associations lors de sa visite à Paris, le retentissement médiatique sera plus important que si cela s’était déroulé ici ». Mais ce n’est pas ce qui m’importe. Et je rajouterai aux propos du Ministre, le retentissement ne sera que plus important si les hauts responsables parisiens tendent une oreille attentive à ce sujet qui nous intéresse tous », puisque plusieurs d’entre nous ont pris sur leur temps personnel pour apporter leur contribution à la réflexion. Le Président de la République aura sans aucun doute à cœur de s’exprimer sur ces questions devant les Polynésiens lors de sa prochaine visite. J’ai senti chez lui la volonté de prendre le sujet à bras le corps. Ce qui est certain, c’est que tout ne sera pas résolu en deux jours de table ronde. Nous en sommes parfaitement conscients. Nous obtiendrons certainement des réponses sur certains sujets, durant les deux jours. Nous obtiendrons sans doute des ouvertures de travaux sur des sujets nécessitant des expertises juridiques ou économiques. Nous avançons pas à pas depuis de nombreuses années. Mais, les premières réponses qui nous seront données augureront ou non de la sincérité et de la volonté de l’Etat à aller de l’avant avec nous. Ce que nous voulons, c’est ouvrir un nouveau chapitre de notre histoire pour que vérité et justice soient faites. 1,045 visiteurs total, 3 visiteurs aujourd'hui Continue Reading
Quoide plus naturel qu’un journal toujours au plus près de l’actualité comme le notre et cherchant à reproduire la véracité des faits se penche sur l’une des questions du bac de philosophie qui avait lieu lundi. Cette question, la voici : «Quel besoin avons- nous de chercher la vérité ?» Afin de répondre à ce questionnement
Question Y a-t-il une vérité absolue / universelle ? Réponse Pour comprendre s’il y a une vérité absolue / universelle, commençons par définir ce qu’est la vérité. D’après le dictionnaire, il s’agit de la conformité aux faits ou à la réalité ; une affirmation prouvée ou acceptée comme vraie ». Certaines personnes affirment que la vérité n’existe pas, mais qu’il n’y a que des perceptions et opinions. D’autres défendent au contraire qu’il doit y avoir une vérité absolue. Une position est qu’il n’y a pas d’absolus qui définissent la vérité. Ses partisans croient que tout est relatif et que la vérité n’existe donc pas réellement. De ce fait, il n’y a en fin de compte pas d’absolus moraux ni aucune autorité pour décider si une action est positive ou négative, bonne ou mauvaise. On aboutit donc à une éthique de situation », l’idée selon laquelle le bien et le mal dépendent de la situation. Rien n’est juste ni faux, mais ce qui semble juste à un moment donné et dans une situation donnée l’est. Une telle éthique de situation produit une mentalité et un mode de vie subjectifs, axés autour du sentiment, aux effets dévastateurs sur la société et les personnes. C’est le post-modernisme, qui ouvre la voie à une société dans laquelle toutes les valeurs, croyances, modes de vie et vérités ont la même validité. La position opposée est qu’il y a des vérités et normes absolues, qui définissent ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Par conséquent, nos actes peuvent être jugés bons ou mauvais en fonction de ces normes absolues. S’il n’y avait ni vérité, ni normes absolues, ce serait le chaos. Prenons la loi de la gravité, par exemple si elle n’était pas absolue, nous ne serions pas certains de pouvoir nous tenir debout ou de nous asseoir à un endroit donné avant d’avoir essayé. Ou encore, si 2+2 ne faisaient pas toujours 4, les effets sur la civilisation seraient désastreux. Les lois scientifiques et physiques n’auraient plus de sens et le commerce serait impossible. Quelle pagaille ce serait ! Heureusement, 2+2=4. La vérité absolue existe et elle peut être découverte et comprise. L’affirmation-même qu’il n’existe pas de vérité absolue est illogique. Pourtant, aujourd’hui, il en est beaucoup qui adhèrent à un relativisme culturel niant toute vérité absolue. Une bonne question à poser à ceux qui prétendent qu’il n’y a pas de vérité absolue est En êtes-vous absolument certain ? » S’ils répondent oui, il s’agit d’une affirmation absolue, qui implique donc l’existence de vérités absolues. Cela revient à dire que l’absence de vérité absolue est la seule et unique vérité absolue. L’idée selon laquelle il n’y a aucune vérité absolue et universelle pose aussi d’autres problèmes logiques, en plus de la contradiction interne. D’abord l’homme, ayant un esprit fini et une connaissance limitée, ne peut logiquement faire d’affirmation négative absolue. Par exemple, on ne peut en toute logique affirmer qu’il n’existe pas de Dieu même si beaucoup de personnes le font, car pour cela, il faudrait détenir une connaissance absolue de l’univers entier, d’un de ses confins à l’autre. À partir de là, la seule affirmation rationnelle possible serait Avec ma connaissance limitée, je ne crois pas qu’il y ait de Dieu. » Un autre problème est que la négation de toute vérité absolue / universelle ne correspond pas à ce que notre conscience, notre expérience et notre observation du monde réel nous révèle. Si la vérité absolue n’existe pas, alors rien n’est fondamentalement bon ou mauvais. Ce qui est bon » pour vous ne l’est pas forcément pour moi. Si ce relativisme semble séduisant de prime abord, il implique que n’importe qui fixe ses propres règles de vie et fasse ce qui lui semble bon. À partir de là, il est inévitable que les règles des uns entrent en conflit avec celles des autres. Que se passerait-il, par exemple, si je décrétais juste » en ce qui me concerne de ne pas respecter les feux tricolores, même quand ils sont rouges ? Je mettrais en danger la vie d’autrui. Ou encore, je pourrais estimer juste de vous voler, mais vous ne seriez pas d’accord. Nos notions du bien et du mal seraient clairement en désaccord. S’il n’y avait ni vérité absolue, ni normes morales valables pour tous, alors on ne pourrait être sûr de rien. Tout un chacun serait libre de faire ce qu’il veut tuer, violer, voler, mentir, tricher, etc., sans personne pour le condamner. Il n’y aurait ni gouvernement, ni lois, ni justice, puisqu’on ne pourrait pas même déterminer que la majorité a le droit de déterminer et d’imposer ses normes à la minorité. Un monde sans absolus serait le monde le plus horrible qu’on puisse s’imaginer. D’un point de vue spirituel, on aboutit à une confusion religieuse il n’y a aucune seule vraie religion et il n’est pas possible de se mettre en règle avec Dieu. Toutes les religions seraient donc fausses, puisqu’elles ont toutes des revendications absolues sur la vie après la mort. Il n’est pas rare aujourd’hui de trouver des gens qui tiennent deux religions diamétralement opposées pour également vraies », même si elles affirment toutes deux être le chemin exclusif vers le ciel tout en enseignant des vérités » totalement opposées. Ceux qui ne croient pas en une vérité absolue ignorent ces revendications et adhèrent à un universalisme tolérant qui affirme que toutes les religions se valent et qu’elles mènent toutes au ciel. Les partisans de cette vision du monde s’opposent avec véhémence aux chrétiens évangéliques qui croient que, comme le dit la Bible, Jésus est le chemin, la vérité et la vie », qu’il est la manifestation ultime de la vérité et le seul chemin qui mène au ciel Jean La tolérance est devenue la vertu cardinale de notre société post-moderne, le seul absolu. Par conséquent, l’intolérance est le seul mal. Toute croyance dogmatique, surtout en une vérité absolue, est considérée comme intolérante, le péché ultime. Ceux qui nient l’existence de toute vérité absolue disent souvent que chacun peut croire ce qu’il veut, tant qu’il n’essaie pas d’imposer ses croyances aux autres. Mais cette position est en elle-même une croyance absolue, que ceux qui la défendent essaient clairement d’imposer aux autres. Ils définissent une norme comportementale et insistent que tous la suivent, violant ainsi leurs propres principes par une nouvelle auto-contradiction. Ceux qui défendent cette position ne veulent tout simplement pas être tenus pour responsables de leurs actes. S’il y a une vérité absolue, il y a des valeurs morales absolues, et nous sommes donc tenus à les respecter. La négation de toute vérité absolue / universelle et le relativisme culturel qui en découle sont la conséquence logique de l’adhésion de la société à la théorie de l’évolution comme explication de l’origine de la vie. Si l’évolution naturaliste est vraie, alors la vie n’a pas de sens, nous n’avons aucune raison d’être et il n’y a pas de valeurs morales absolues. Dès lors, l’homme est libre de mener sa vie comme il l’entend et n’est responsable d’aucun de ses actes. Pourtant, quelle que soit la virulence avec laquelle les hommes pécheurs nient l’existence de Dieu et de la vérité absolue, ils ne s’en tiendront pas moins tous un jour en jugement devant lui. La Bible déclare car ce que l’on peut connaître de Dieu est évident pour eux, puisque Dieu le leur a fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient depuis la création du monde, elles se comprennent par ce qu’il a fait. Ils sont donc inexcusables, puisque tout en connaissant Dieu, ils ne lui ont pas donné la gloire qu’il méritait en tant que Dieu et ne lui ont pas montré de reconnaissance ; au contraire, ils se sont égarés dans leurs raisonnements et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Ils se vantent d’être sages, mais ils sont devenus fous. » Romains Y a-t-il des preuves de l’existence d’une vérité absolue ? Oui. Il y a d’abord la conscience humaine, qui nous dit que le monde devrait fonctionner d’une certaine manière, que certaines choses sont bonnes et d’autres mauvaises. Elle nous convainc que la souffrance, la famine, le viol, la souffrance et la méchanceté sont des choses mauvaises, mais que l’amour, la générosité, la compassion et la paix sont de bonnes choses auxquelles nous devons aspirer, et ce universellement, à toutes les époques et dans toutes les cultures. La Bible décrit le rôle de la conscience humaine en Romains Quand des non-Juifs qui n’ont pas la loi font naturellement ce que prescrit la loi, ils se tiennent lieu de loi à eux-mêmes, bien qu’ils n’aient pas la loi. Ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leur cœur, car leur conscience en rend témoignage et leurs pensées les accusent et les défendent tour à tour. C’est ce qui paraîtra le jour où, conformément à l’Évangile que je prêche, Dieu jugera par Jésus-Christ le comportement secret des hommes. » La seconde preuve de l’existence d’une vérité absolue est la science. Il s’agit tout simplement de la poursuite de la connaissance, de l’étude de ce que nous savons et de la quête d’un plus grand savoir. Or donc, toute recherche scientifique est forcément fondée sur la croyance en des vérités objectives dans ce monde, qui peuvent être découvertes et prouvées. Sans absolus, qu’y aurait-il à étudier ? Comment saurions-nous que les découvertes scientifiques sont vraies ? En fait, les lois mêmes de la science se fondent sur l’existence d’une vérité absolue. La troisième preuve de l’existence d’une vérité absolue / universelle est la religion. Toutes les religions du monde visent à définir la vie et à lui donner un sens. Elles naissent de l’aspiration de l’homme à quelque chose de plus que la simple existence. Par la religion, l’homme cherche Dieu, un espoir pour l’avenir, le pardon des péchés, la paix au milieu de ses luttes et des réponses à ses interrogations les plus profondes. La religion est la preuve que l’humanité n’est pas qu’un animal évolué, mais qu’il a été créé avec un dessein plus élevé par un Créateur personnel qui a mis en lui le désir de le connaître. Or, s’il y a un Créateur, alors il devient la norme de la vérité absolue et c’est son autorité qui l’établit. Heureusement pour nous, ce Créateur existe et il nous a révélé sa vérité par sa Parole, la Bible. La connaissance de la vérité absolue / universelle n’est possible que par une relation personnelle avec celui qui affirme être la Vérité Jésus-Christ. Jésus a déclaré être le seul chemin, la seule vérité et la seule vie Jean Le fait que la vérité absolue existe nous dirige vers la vérité de l’existence d’un Dieu souverain, qui a créé les cieux et la terre et qui s’est révélé à nous afin que nous le connaissions personnellement par son Fils Jésus-Christ. C’est la vérité absolue. English Retour à la page d'accueil en français Y a-t-il une vérité absolue / universelle ? Avonsnous le devoir de chercher la vérité? En effet, si nous avions sans cesse le devoir de chercher la vérité, alors, le mensonge, ni même l'erreur ne seraient envisageables. Cette 1C’est un point sur lequel Dummett attire l’attention dans sa réponse à l’article de McGuinness. Comme il l’explique, non seulement une des caractéristiques de la connaissance que l’on peut attribuer à Dieu semble être justement d’ignorer la distinction entre les choses telles qu’elles sont et les choses telles qu’elles apparaissent – Dieu ne les connaît dans tous les cas que de la première façon – mais, en outre, il est possible que nous ayons besoin de Dieu et de la façon dont il connaît les choses pour pouvoir donner dans tous les cas un sens à l’idée de connaître les choses telles qu’elles sont réellement, par opposition à les connaître seulement telles qu’elles apparaissent 1 Michael Dummett, Reply to McGuinness », in Brian McGuinness & Gianluigi Oliveri, The Philosophy o ... Le principe dont elle [la connaissance de Dieu] dépend est qu’il doit appréhender les choses comme elles sont réellement comme elles sont en elles-mêmes, plutôt que comme elles apparaissent d’un point de vue ou d’une perspective particuliers ou par l’usage de facultés particulières. La réflexion sur la conception que saint Augustin a de Dieu comme étant la vérité elle-même permet une énonciation plus exacte de ce principe la manière dont les choses sont en elles-mêmes doit être définie, et peut être définie uniquement, comme la manière dont elles sont appréhendées par Dieu, ou comme la manière dont Dieu sait qu’elles sont. Nous faisons des distinctions entièrement valides entre la manière dont les choses apparaissent et la manière dont elles sont, des distinctions qui dépendent toujours de la possibilité pour nous de découvrir comment elles sont. Mais elles ne sont pas toutes des applications d’une distinction absolue unique elles forment une multiplicité de distinctions différentes, dont chacune est relative à un contraste différent entre les apparences et la réalité découvrable. Qu’est-ce qui nous donne simplement l’idée qu’il y a un niveau ultime auquel une telle distinction ne peut plus être faite ? C’est seulement par une référence à la connaissance que Dieu a de la réalité que cette idée peut être revendiquée. Car la manière dont la réalité se présente à Dieu doit être la manière dont elle est en elle-même, puisque Dieu n’a pas à chercher ce qu’il y a derrière les apparences il n’appréhende rien d’une façon particulière ; il n’a pas de point de vue. Sans recourir à la manière dont Dieu appréhende la réalité, cependant, nous n’avons pas de garantie qui nous permette de supposer qu’il y a une limite au processus qui consiste à aller au-delà des apparences en direction de la réalité telle qu’elle est en elle-même ; et, même si nous présupposons une telle limite, nous n’avons pas de raison de supposer que nous pouvons l’atteindre1. En d’autres termes, il est possible que le point de vue du réalisme – qui soutient qu’il y a une limite au processus qui consiste à aller au-delà des apparences et qui est constituée par ce qu’on appelle connaître la réalité telle qu’elle est en elle-même » – ait besoin, en quelque sorte, d’une garantie théologique connaître les choses telles qu’elles sont en elles-mêmes ne peut vouloir dire, en fin de compte, que les connaître telles que Dieu sait qu’elles sont. C’est la conclusion vers laquelle incline ouvertement Dummett, pour des raisons qui méritent sûrement d’être prises en considération. Mais il ne faut surtout pas perdre de vue que ce qui est en question ici est uniquement une idée absolue et applicable dans tous les cas de la manière dont les choses sont en elles-mêmes, et non la possibilité pour nous de faire dans de nombreuses occurrences, par des moyens qui diffèrent selon les cas, une distinction justifiée entre la manière dont les choses sont réellement et la manière dont elles nous apparaissent quand elles sont considérées de tel ou tel point de vue ou appréhendées à l’aide de telle ou telle faculté 2 Ibid. Le contenu d’une description de la réalité physique en termes ordinaires, ou dans des termes quelconques qui sont en partie dépendants de l’expérience quotidienne, est donné par ses conséquences pour une observation possible d’elle, par nous-mêmes ou par des êtres hypothétiques dotés de facultés semblables ; nous n’avons par conséquent aucune appréhension grasp de ce que cela serait pour elle que d’exister dans un univers dépourvu de toute forme de vie douée de sensation. Nous supposons néanmoins que nous avons nous-mêmes une appréhension de cette sorte, puisque, en l’imaginant comme existante, nous nous imaginons subrepticement en train de l’observer. En contraste avec cela, nous ne supposons même pas que nous avons nous-mêmes une appréhension quelconque de ce que cela serait pour une chose quelconque décrite en termes purement abstraits, structuraux, que d’exister comme réalité physique, indépendamment du fait qu’elle donne lieu à des phénomènes que nous pouvons observer. Nous ne pouvons pas atteindre à une forme de description qui, en même temps, est complètement indépendante de notre expérience et peut être comprise comme décrivant une réalité physique dont l’existence est intelligible en elle-même. Cela ne signifie pas que la notion absolue de la manière dont les choses sont en elles-mêmes est incohérente, mais seulement qu’on ne peut lui donner un sens qu’en l’identifiant à la manière dont elles sont connues par Dieu2. La connaissance de Dieu est supposée être une connaissance sans point de vue et sans référence à la distinction des facultés. Mais on peut penser que son omniscience implique qu’il sait, malgré tout, de quelle manière les choses apparaissent à des êtres qui les considèrent de tel ou tel point de vue, avec des moyens de connaissance plus ou moins limités et en utilisant des facultés de telle ou telle espèce. Et il sait également, du même coup, si la manière dont elles nous apparaissent est ou non conforme à ce qu’elles sont réellement, autrement dit, à la manière dont il sait qu’elles sont. Par conséquent, il doit connaître la réponse aux questions ontologiques, qui constituent, selon Vuillemin, la source principale de la division entre les philosophies, et à celle de la distinction que nous aimerions pouvoir faire entre les choses qui sont réellement et celles qui semblent seulement être. C’est même peut-être, après tout, le fait qu’il le sache, et lui seul, qui donne son sens à l’idée qu’il y a quelque chose qui est décidé et qui l’est indépendamment de nous dans ce domaine. 2L’article de McGuinness dont je vous ai parlé la dernière fois a été inspiré en grande partie par le lien que Dummett semble avoir eu tendance à instaurer entre le réalisme et le théisme. C’est en tout cas une tendance qu’il avait au début. McGuinness explique qu’il se souvient de l’avoir entendu dire que l’argument le plus satisfaisant, ou le moins insatisfaisant, en faveur de l’existence de Dieu était celui qui identifie, de façon augustinienne, Dieu à la vérité. Dans la préface de Truth and Other Enigmas 1978, Dummett écrit 3 Michael Dummett, Truth and Other Enigmas, London, Duckworth, 1978, Préface, p. XXXIX. Je n’ai personnellement aucun engagement inébranlable en faveur d’un antiréalisme dans un aucun de ces cas, pas même dans le cas mathématique. Effectivement, j’ai donné une fois une conférence, dont je n’ai pas inclus le texte dans cette collection, arguant en faveur de l’existence de Dieu pour la raison, entre autres, que l’antiréalisme est en fin de compte incohérent, mais que le réalisme n’est tenable que sur une base théiste. C’est essentiellement l’argument de Berkeley en faveur de l’existence de Dieu, un argument qui est habituellement caricaturé et qui suscite toujours des ricanements. Je n’ai pas inclus l’article, parce que je ne crois pas que j’en sache de près ou de loin suffisamment sur la question du réalisme pour être justifié à avancer un tel Autrement dit, d’après ce qu’il dit lui-même, Dummett semble avoir été enclin, à l’époque, à utiliser un argument du type suivant Ou bien l’antiréalisme est vrai, ou bien c’est le réalisme qui l’est. Or l’antiréalisme se révèle en fin de compte incohérent, par conséquent il est faux et même impossible. S’il est faux, le réalisme est vrai ; et s’il est vrai, alors le théisme est vrai. Par conséquent, Dieu existe. Ce que cela signifie peut être précisé, d’après McGuinness, de la façon suivante 4 Brian McGuinness, Truth, Time and Deity », The Philosophy of Michael Dummett, op. cit., p. 231-23 ... Il y a une approche traditionnelle de la théodicée qui explique pourquoi le théisme comme Dummett le fait remarquer est vu comme un allié naturel du réalisme. Saint Augustin a des passages dans lesquels il dit que Dieu est la Vérité dans et par laquelle toutes les choses sont intelligibles ; que la première chose que nous devons connaître est la Vérité, par l’intermédiaire de laquelle toutes les autres choses peuvent être connues, que c’est dans la Vérité c’est-à-dire, en Dieu que les vérités éternelles des mathématiques par exemple sont connues ; que nos jugements sur toutes les choses sont formulés en accord avec la Vérité divine. De fait, sa forme de démonstration principale de l’existence de Dieu est ce qu’il appelle une montée de l’âme à Dieu, une montée que l’âme effectue en reconnaissant comme supérieure à elle-même une Vérité, qui ne peut qu’être identique à Dieu. Cette forme de platonisme car c’est ce qu’elle est littéralement pourrait être considérée comme un argument, ou du moins comme une attitude d’esprit, qui dès le départ rejette le constructivisme. L’esprit est astreint à reconnaître qu’il y a en mathématiques un corps de vérités qu’il n’est pas capable d’inventer et auxquelles il n’est pas non plus capable de résister quand son attention est attirée sur elles. Platon, comme nous le savons d’après le Phédon par exemple, pensait que les mathématiques sont simplement le domaine dans lequel ces caractéristiques d’un monde supérieur sont le plus évidentes, mais qu’en fait l’appréhension de ce monde supérieur est impliquée dans toute pensée qui vise à la vérité4. 3En ce qui concerne le genre de connaissance que Dieu a des mathématiques ou de quoi que ce soit d’autre, la vérité est peut-être que nous ne sommes pas en mesure de nous en faire une idée quelconque et que nous ne devrions pas essayer de le faire. Mais il y a des raisons de penser que, s’il connaît quelque chose en mathématiques, et même le tout des mathématiques, il s’agit des mathématiques telles que nous les connaissons. S’il y a une démonstration de l’existence d’un couple de nombres premiers de la forme n, n + 2, qui est le plus grand de tous, Dieu connaît cette démonstration ; et il sait également s’il y en a une ou non. Dire qu’il sait s’il existe ou non un couple de nombre premiers de cette sorte ne semble pas pouvoir signifier autre chose. Il n’est pas nécessaire et il peut même sembler étrange de se le représenter en train de regarder la suite entière des nombres naturels ou celle des nombres premiers déroulée complètement devant lui et d’y lire en quelque sorte la réponse à la question posée. Si Dieu se préoccupe de décider des questions mathématiques, il est raisonnable de supposer qu’il le fait, lui aussi, mathématiquement, et non pas par une forme d’expérience ou de quasi-expérience dont nous, êtres finis, sommes malheureusement privés. Ce n’est rien d’autre qu’une façon de souligner que, comme le dit Leibniz, il connaît dans tous les cas les choses par leurs raisons complètes et non pas simplement de façon factuelle ou quasi-factuelle. 4Mais peut-être les choses ne se passent-elles pas du tout de cette façon. Comme le dit McGuinness 5 Ibid., p. 236. C’est une erreur de s’imaginer qu’Il se fixe lui-même la tâche de découvrir des démonstrations pour des théorèmes supposés, de même que comme nous l’avons sous-entendu, Il n’est pas Lui-même intéressé par l’idée de diviser les propositions en analytiques et synthétiques, a priori et a posteriori, bien qu’il sache comment nous devrions, et effectivement si nous devrions les diviser de cette manière. Boswell raconte une anecdote à propos du Dr. Johnson, qui a clos une discussion portant sur la question de savoir comment Dieu a pu abattre cinq ou dix mille Philistins dans une bataille de l’Ancien Testament en disant Nous ne devons pas supposer que l’Ange du Seigneur s’est mis en devoir de les poignarder avec une dague, ou les a frappés sur la tête homme par » Si je comprends bien McGuinness, il veut dire notamment que Dieu n’est peut-être pas intéressé par l’idée de se poser les questions philosophiques que nous nous posons ; mais, en tout cas, il connaît les réponses que nous devrions leur donner et il sait également si nous avons raison ou non de les poser. Elles pourraient, bien entendu, également être mal posées ou dénuées de sens et n’avoir par conséquent pas de réponses. Il semble légitime de supposer que Dieu ne sait pas seulement dans quel sens une question philosophique est décidée à l’intérieur de tel ou tel système, mais sait également lequel de ces systèmes est le bon et devrait être choisi par nous, même si nous-mêmes n’avons probablement pas les moyens de savoir que c’est celui-là qui est le bon et de le choisir pour cette raison. Il est important de ne pas oublier que l’idée de l’omniscience divine ne joue pas seulement un rôle dans notre conception de choses comme la vérité et la connaissance, mais également dans la façon dont nous nous représentons la vie morale. Il y a de bonnes raisons de penser que Dieu seul est en mesure de connaître l’histoire complète de nos actions et des motivations qui les ont inspirées, de sorte qu’il est aussi le seul à pouvoir juger réellement les mérités et les fautes 6 Ibid., p. 239. L’idée d’un Jugement dernier, et l’idée que c’est Dieu qui sonde les esprits et les têtes des hommes, combinent l’idée qu’il y a un compte rendu complet de ce que nous sentons et du pourquoi de nos actions avec l’idée que, dans notre état présent, nous ne pouvons pas l’atteindre. Sans l’idée de l’omniscience de Dieu, nous devrions supposer que notre vie morale a le caractère indéfini d’un rêve ; avec elle, nous pouvons supposer que même les rêves ne sont pas insondables et nous devons supposer qu’il y a une réponse correcte à des questions portant sur les motifs et les mérites qui sont pour nous indécidables6. 5Ce que dit McGuinness me semble tout à fait exact. Je trouve fascinant et, pour tout dire, un peu inquiétant d’entendre fréquemment, à la radio ou à la télévision, les victimes ou leurs représentants dans certains procès d’assises déclarer, avec une insistance presque obsessionnelle, qu’ils voudraient à tout prix que les accusés s’expliquent au moins réellement sur les raisons pour lesquelles ils se sont conduits comme ils l’ont fait et ont commis les abominations que le tribunal va s’efforcer de juger. D’une part, est-on tenté d’objecter, il n’est pas du tout certain, dans un bon nombre de cas, qu’ils le sachent eux-mêmes. D’autre part, il n’est pas non plus certain que qui que ce soit ait les moyens de le savoir réellement. On pourrait même aller plus loin que cela et suggérer qu’il n’est même pas certain que l’explication demandée existe véritablement chaque fois. Il se pourrait que, comme dans le cas du réalisme, nous ayons besoin ici, à nouveau, de l’idée d’un sujet connaissant omniscient comme garantie de l’existence d’une histoire complète de l’action qui permettrait de décider toutes les questions ayant trait aux motivations, aux mérites et aux fautes. Que l’idée d’une histoire de cette sorte puisse comporter, elle aussi, un aspect proprement théologique, est une chose qui ne fait guère de doute à mes yeux. S’il y a un Évaluateur et un Juge ultime, il est légitime de supposer qu’il y a une réponse dans tous les cas. D’un point de vue antiréaliste, il est plus raisonnable de considérer que c’est nous et nous seuls qui jugeons et construisons dans tous les cas la réponse avec les moyens limités et relativement incertains dont nous disposons. Mais cela signifie, justement, qu’il n’y a pas de garantie a priori que la réponse existe nécessairement dans tous les cas. 6Je ne suis pas là, cependant, pour vous parler de ce qui se passe dans les tribunaux humains ou de ce qui se passera au Jugement dernier. Ce qui nous intéresse est uniquement ce que nous devons dire à propos de la philosophie. Son cas ne ressemble apparemment pas beaucoup à celui des mathématiques. Ne ressemblerait-il pas davantage, en fin de compte, à celui de la morale ? On pourrait être tenté de dire, dans ces conditions, que notre vie philosophique elle-même aurait le caractère indéfini et même souvent confus d’un rêve si nous ne nous sentions pas autorisés à supposer implicitement que quelqu’un connaît la réponse correcte aux questions que nous nous posons même en philosophie, ce que Charles Du Bos appelle la constante manipulation de l’insoluble » que nous nous permettons et à laquelle nous nous livrons même avec passion a peut-être un besoin essentiel de l’idée que les solutions n’en existent pas moins bel et bien et que quelqu’un – un être omniscient comme Dieu –, qu’il soit ou non intéressé par les problèmes eux-mêmes, sait ce qu’elles sont. 7Qu’en est-il, sur ce point, des questions ontologiques, dont Vuillemin, comme je l’ai rappelé, pense qu’elles constituent le principe de la division et du conflit en philosophie, et dont on peut dire, par conséquent, qu’une décision les concernant permettrait de mettre fin au désaccord qui existe entre les philosophies ? 7 Jules Vuillemin, What are Philosophical Systems, Cambridge University Press, 1986, [désormais WPS], ... La philosophie est comme l’axiomatique en ce que toutes les deux cherchent la vérité. Mais à la différence de la vérité scientifique, sa considération de l’ontologie amène la philosophie à généraliser une opposition qui est seulement d’une importance locale et mineure dans la science. Des systèmes philosophiques rivaux luttent pour des frontières reconnues, sinon fixées, entre apparence et réalité7. 8 WPS, p. 113. Telle qu’elle est appliquée à l’ontologie, l’axiomatique produit inévitablement le pluralisme et le désaccord. De fait, la raison philosophique est née et vit dans la contestation8. Les questions ontologiques se présentent généralement sous la forme de questions d’existence concernant des objets d’une certaine sorte, comme par exemple les nombres ou les objets abstraits en général. Dans sa réponse à McGuinness, Dummett commence par remarquer qu’elles ont un caractère assez spécial et qui est susceptible de nous laisser un peu perplexes 9 Hartry Field, Science Without Numbers. A Defence of Nominalism, Oxford, Basil Blackwell, 1980. 10 Dummett, Reply to McGuinness », op. cit., p. 350. Un nominaliste comme Hartry Field9 ne croit pas qu’il y ait des choses quelconques du genre des nombres réels. Qu’est-ce exactement qu’il ne croit pas ? Aussi complètement dans l’erreur que nous puissions penser qu’il est, il serait facile de le comprendre s’il pensait que cela n’a pas de sens de parler de nombres réels mais peut-il être crédité d’une pensée comme celle-là ? Il comprend que les théories scientifiques doivent être reformulées si elles veulent éviter toute référence aux nombres réels et à des entités mathématiques semblables ; et il comprend la finalité de ces théories, dans l’état où elles sont avant d’avoir été reformulées, suffisamment bien pour savoir ce qui comptera comme une reformulation. Il sait, par conséquent, quelle contribution l’assomption de l’existence de nombres réels apporte à l’énoncé d’une théorie scientifique ; comment, dans ces conditions, pourrait-on dire de lui qu’il ne comprend pas le sens de ce qu’on dit quand on parle d’eux ? Ses arguments ne prennent pas la forme qui consisterait à démontrer que la référence aux nombres réels est dénuée de sens ce sur quoi il insiste est plutôt le fait que nous n’avons pas et ne pourrions pas avoir de preuves quelconques en faveur de leur existence. On comprendrait, par conséquent, mieux sa thèse si on lui faisait dire que nous pouvons, au prix d’une bonne quantité de travail à fournir, dire tout ce que nous désirons dire sans avoir à assumer ou à présupposer qu’il existe des nombres réels quelconques ; puisque nous ne savons pas qu’ils existent, nous ferions mieux de dire les choses de cette manière, ou tout au moins de stipuler que c’est tout ce que nous avons l’intention d’asserter. Bien entendu, sa position sera implausible s’il soutient qu’il peut y avoir ou ne pas y avoir des nombres réels, et que, s’ils n’existent pas, néanmoins ils auraient pu exister ; il sera sur un sol plus ferme s’il affirme non seulement qu’il n’y en a pas, mais qu’il n’aurait pas pu y en avoir. Sa raison pourrait être qu’il est impossible qu’il y ait quoi que soit dont il est impossible de connaître l’existence10. 8La difficulté que signale Dummett à propos de l’interprétation des questions ontologiques comme celle de l’existence des nombres réels ou celle de l’existence des nombres en général est réelle et sérieuse. Au début de son livre, Hartry Field écrit 11 Hartry Field, op. cit., p. 1. Le nominalisme est la doctrine selon laquelle il n’y a pas d’objets abstraits. Le terme entité abstraite » peut ne pas être entièrement clair, mais une chose qui semble claire est que de telles entités prétendues comme les nombres, les fonctions et les ensembles sont abstraites – c’est-à-dire, elles seraient abstraites si elles existaient. En défendant le nominalisme, par conséquent, je nie que les nombres, les fonctions, les ensembles, ou des entités semblables quelconques existent. Puisque je nie que les nombres, les fonctions, les ensembles, etc., existent, je nie qu’il soit légitime d’utiliser des termes qui visent à faire référence à de telles entités, ou des variables qui visent à prendre pour domaine de valeurs de telles entités, dans notre explication ultime de ce à quoi ressemble réellement le monde11. Or une des premières choses sur lesquelles Hartry Field tient à être tout à fait clair est que, en dépit de tout ce qui a pu être dit sur ce point, l’utilité des entités mathématiques n’est pas semblable à celle des entités théoriques en général. Il résulte de cela qu’on ne pourrait pas se contenter, pour justifier l’acceptation des assertions d’existence concernant les entités mathématiques, de dire que celles-ci sont indispensables, au même titre que des entités théoriques de différentes espèces, pour la construction de la science. D’un point de vue proprement philosophique, cela ne serait pas suffisant, puisqu’un philosophe peut estimer que les entités mathématiques non seulement n’existent pas, mais ne pourraient pas exister. C’est un point qui a une certaine importance, puisque, comme on le verra, il y a des philosophes éminents comme Quine qui pensent que les raisons pour lesquelles nous sommes obligés en pratique d’inclure dans notre ontologie des entités comme les ensembles ne sont pas différentes, en fin de compte, de celles pour lesquelles nous pouvons être amenés accepter l’existence d’objets comme les gènes, les électrons, les neutrinos ou les quarks. Ce n’est évidemment pas du tout l’avis de Field. Et on est tenté de dire que c’est lui qui défend, sur ce point, une position proprement philosophique, en assumant ouvertement la conséquence qu’elle implique, à savoir l’obligation de reformuler toutes les propositions des sciences de façon à ce que plus aucun des termes faisant référence à des entités mathématiques n’y apparaisse 12 Ibid., p. 8. Je vais arguer que les entités mathématiques ne sont pas indispensables du point de vue théorique bien qu’elles jouent un rôle dans les théories puissantes de la physique moderne, nous pouvons donner des reformulations attrayantes des théories de ce genre dans lesquelles les entités mathématiques ne jouent aucun rôle. Si c’est exact, alors nous pouvons adhérer en toute sécurité à une conception fictionnaliste des mathématiques, car le fait d’adhérer à une conception de ce genre n’impliquera pas que nous nous privions d’une théorie qui explique les phénomènes et que nous puissions considérer comme littéralement vraie12. 9La question de savoir si des choses comme les nombres réels existent ou non est troublante parce qu’il ne s’agit apparemment pas de se décider, comme cela serait le cas dans les sciences, pour ou contre une hypothèse qui peut être vraie ou fausse, sans qu’il y ait des raisons déterminantes qui parlent en faveur de l’une ou l’autre de ces deux éventualités. Celui qui affirme qu’ils existent est prêt, semble-t-il, à affirmer également qu’ils ne pourraient pas ne pas exister ; et celui qui nie qu’ils existent à nier également qu’ils auraient pu exister. C’est ce qui amène Dummett à remarquer que 13 Dummett, Reply to McGuinness », op. cit., p. 350-351. L’existence est un concept qui suscite la perplexité quand il est prédiqué d’objets abstraits, car ils ne semblent pas être des créatures ; nous ne pouvons pas supposer que le fait qu’il y ait ou n’y ait pas de nombres réels dépende de la question de savoir si Dieu s’est soucié de les créer. Y a-t-il des cardinaux mesurables ? Si la question ne demande pas s’il y a une contradiction cachée dans le concept de nombre réel, que demande-t-elle ? Cela n’aurait assurément pas de sens de dire qu’il pourrait y avoir des nombres naturels, mais il n’y en a pas dans les faits ; mais cela n’implique pas que nous puissions interpréter la question Les cardinaux mesurables existent-ils ? » comme signifiant Pourrait-il y avoir des cardinaux mesurables ? ». La dépendance doit avoir lieu dans l’autre sens pour comprendre ce qu’on veut dire en disant que quelque chose pourrait être ainsi, nous devons déjà comprendre ce que c’est pour lui que d’être ainsi13. Autrement dit, quand nous nous demandons, à propos d’objets abstraits appartenant à une certaine catégorie, s’ils existent ou non, nous ne nous demandons pas simplement s’il est possible pour des objets de cette sorte d’exister et pas non plus s’ils se trouvent ou non exister dans les faits, un peu comme s’il s’agissait d’une question empirique ou quasi-empirique pour laquelle la réponse pourrait être aussi bien positive que négative. 10Pour en revenir à la question de savoir de quelle façon nous devons nous représenter la connaissance de Dieu, Dummett confirme qu’il a conservé une grande sympathie pour l’argument de saint Augustin en faveur de l’existence de Dieu comme étant lui-même la Vérité 14 Ibid., p. 353. S’il [l’argument de saint Augustin] va dans le bon sens, la relation de la connaissance de Dieu à ce qu’il connaît est tout à fait différente de celle de la connaissance des hommes à ce qu’ils connaissent il doit y avoir un sens assez fort auquel la vérité de ce que, quoi que ce puisse être, il connaît est constituée par la connaissance qu’il en a, plutôt qu’elle n’en est la source ; je n’entends pas par-là que la connaissance que Dieu a de ce qui arrive doit être conçue sur le modèle de notre connaissance en intention des choses que nous faisons ou allons faire14. Même à l’époque où je croyais en Dieu, je n’ai jamais été tout à fait certain, je l’avoue, de comprendre ce qu’on veut dire au juste quand on parle de Dieu comme étant lui-même la Vérité, ou d’une vérité qui est constituée de façon plus ou moins littérale par le fait que quelqu’un la connaît. Mais il est naturel de supposer que, si Dieu existe, il sait, en vertu des pouvoirs de connaissance illimités dont il dispose, s’il y a ou non des objets tels que les nombres réels ou les ensembles transfinis, sans que, comme le fait remarquer Dummett, cela doive être compris comme signifiant qu’il le sait parce qu’il sait s’il a ou non jugé bon de créer des objets de cette sorte. Et, dans ce cas, que l’on soit ou non prêt à admettre que la vérité sur ces questions est constituée par la connaissance qu’il a d’elle, il est clair que ces questions sont décidables, même si nous n’avons pas réussi jusqu’à présent et ne réussirons peut-être jamais à les décider. 11Dans le chapitre 15 de The Logical Basis of Metaphysics 1991, Dummett observe que, si le réalisme, c’est-à-dire l’acceptation du principe de bivalence pour toute proposition qui a un sens univoque, implique probablement comme une condition nécessaire le théisme, celui-ci n’est pas, en revanche, une condition suffisante pour le réalisme 15 Michael Dummett, The Logical Basis of Metaphysics, London, Duckworth, 1991, p. 351. C’est une illusion persistante de croire que, de la prémisse que Dieu sait tout, on peut déduire qu’il sait si une proposition donnée quelconque est vraie ou fausse – c’est-à-dire, que ou bien il sait qu’elle est vraie ou bien il sait qu’elle est fausse, et que son omniscience, par conséquent, implique que la proposition est soit vraie soit fausse. Au contraire, le fait qu’elle est soit vraie soit fausse est requis comme une prémisse supplémentaire pour déduire de son omniscience qu’il sait, au sens indiqué, si elle est vraie ou fausse15. La raison de cela n’est pas difficile à comprendre. L’omniscience divine implique que, pour toute proposition p, Dieu sait que p si p est vraie ; mais cela ne nous dit pas quelles sont les propositions qui sont vraies. Et cela ne constituerait pas non plus une réponse satisfaisante de dire que Dieu, qui est l’auteur de toutes choses, sait dans tous les cas si elles sont ou ne sont pas telles ou telles. Car il pourrait, après tout, avoir créé une réalité partiellement indéterminée, qui n’est pas capable de rendre vraie ou fausse n’importe quelle proposition. 12Un vérificationniste, remarque Dummett, sera amené à peu près inévitablement à soutenir que la réalité est jusqu’à un certain point indéterminée, car nous n’avons pas d’idée de la réalité en dehors de celle qui consiste à la concevoir comme étant ce qui rend vraies les pensées vraies que nous pouvons entretenir et les propositions vraies que nous pouvons énoncer. Par conséquent, si nos propositions et nos pensées ne sont pas toutes, de façon déterminée, vraies ou fausses, nous devrons admettre que la réalité elle-même est indéterminée elle comporte des trous, à peu près comme un roman en comporte, en ce sens qu’il y a des questions concernant les personnages auxquelles il ne donne pas de réponse et pour lesquelles il n’y a, par conséquent, pas de réponse. Dummett proteste contre la tentation de considérer cela comme une supposition qui est en contradiction avec l’existence de Dieu, et soutient qu’un théiste peut, lui aussi, trouver des raisons de mettre en doute le principe de bivalence 16 Ibid., p. 318-319. J’ai entendu soutenir que c’est une doctrine athée, pour la raison que Dieu, qui n’est pas sujet à nos limitations, doit savoir à propos de toute proposition si elle est vraie ou fausse, de sorte que notre incapacité de déterminer cela ne devrait pas conduire un théiste à mettre en doute la bivalence. Cet argument commet une pétition de principe en assumant que toute proposition est soit vraie soit fausse. Pour dire les choses de façon un peu irrévérencieuse, Dieu ne parle pas notre langage ; ses pensées ne sont pas nos pensées. Le recours à la connaissance de Dieu ne sert en aucune façon à expliquer en quoi consiste notre connaissance des conditions qui doivent être remplies pour que nos propositions soient vraies, s’il n’y a pas d’explication de cela sans le recours en question. Le recours est pertinent pour ce qui est de la distinction entre la réalité telle qu’elle nous apparaît et la réalité telle qu’elle est en elle-même. Nous aspirons à nous rapprocher le plus possible d’une appréhension de la façon dont elle se présente en elle-même, mais cette expression n’a pas de sens défendable dans un univers incréé ou s’autocréant. Tout comme il n’y a pas de faille entre la vérité d’une proposition et la connaissance que Dieu a du fait qu’elle est vraie, l’expression comment les choses sont en elles-mêmes » n’a, en fin de compte, pas de signification distincte de comment Dieu les appréhende comme étant ». Sauf dans cette interprétation, la prétention d’avoir décrit le monde comme il est en lui-même – une description qui assumera un caractère mathématique toujours plus purement formel, dans la mesure où elle est progressivement vidée des termes dont les significations dérivent de nos facultés d’observation – n’a aucun caractère intelligible. Mais il n’y a pas de raison pour laquelle Dieu, en créant l’univers, devrait avoir rempli tous les détails, avoir fourni des réponses à toutes les questions concevables, pas plus qu’un artiste humain – un peintre ou un romancier – n’est contraint de le faire. La conception d’un univers créé, mais partiellement indéterminé, est plus facile à comprendre que celle d’un univers incréé et partiellement indéterminé16. 13Un réaliste métaphysique qui est convaincu de l’existence de Dieu peut essayer de justifier son adhésion au principe de bivalence en invoquant le genre de réalité que Dieu a dû créer et en arguant que celle-ci n’a pu être qu’une réalité capable de rendre, de façon déterminée, vraie ou fausse n’importe quelle proposition que nous sommes capables de formuler. C’est de cette façon-là qu’un philosophe comme Leibniz se représente le monde que Dieu a créé. Mais Dummett, pour les raisons que nous venons de voir, laisse peu d’espoir au réaliste de réussir à justifier sa position de cette façon. Il faudrait, pour cela, en effet, qu’il dispose d’arguments qui lui permettent de légitimer, de façon indépendante, son acceptation du principe de bivalence. Car même Dieu ne peut connaître comme vraie une proposition que si elle est vraie. Même dans le cas des propositions mathématiques, qui constituent l’objet du débat entre les réalistes et les constructivistes, il ne faut pas s’imaginer que l’existence d’un sujet omniscient comme Dieu apporte nécessairement de l’eau au moulin du réalisme. Comme l’explique Dummett 17 Ibid., p. 350. Le constructiviste admet qu’il est déterminé, pour tout nombre naturel, s’il est premier ou composé ; il nie qu’il en résulte que la proposition selon laquelle il y a une infinité de nombres premiers jumeaux soit, de façon déterminée, vraie ou fausse. Le réaliste ne peut pas démontrer qu’elle en résulte en l’assumant simplement, même s’il fait un détour par la connaissance que Dieu a des vérités mathématiques. Il ne résulte pas plus que Dieu doit savoir s’il y a une infinité de nombres premiers jumeaux du fait qu’il connaît tout nombre premier qu’il ne résulte qu’un calculateur prodige peut dire s’il y a une infinité de nombres premiers jumeaux du fait qu’il est capable de dire instantanément de n’importe quel nombre, aussi grand soit-il, s’il est premier ou composé17. On pourrait exprimer cela en disant que, s’il est entendu que Dieu fait des mathématiques, il faut tout de même encore décider si cela signifie qu’il se comporte comme un calculateur prodige ou comme un authentique mathématicien. On peut légitimement soutenir que même Dieu ne peut pas comprendre l’usage du quantificateur universel en mathématiques d’une façon complètement différente de celle dont nous le faisons. Mais admettons même qu’il le fasse. De quel secours cela pourrait-il bien être pour nous ? Le réaliste cherche à nous attribuer une compréhension du quantificateur en question comme un opérateur qui produit un énoncé dont la valeur de vérité est déterminée conjointement par ses cas particuliers, indépendamment des moyens que nous avons de le reconnaître comme vrai ou faux. Quand le domaine est infini, la situation devient problématique l’antiréaliste nie que nous puissions comprendre l’énoncé de cette façon ; et si le réaliste invoque comme argument le fait que c’est de cette façon-là que Dieu le comprend, la réponse sera que, même si un ange nous informait que c’est effectivement de cette façon-là que Dieu le comprend, il n’en résulte sûrement pas que nous puissions le comprendre ainsi ni même, dans le pire des cas, le comprendre tout simplement. 14Comme le fait remarquer Dummett, l’antiréaliste pourrait même douter de ce qu’affirme l’ange et soutenir que, si un processus infini est un processus tel que cela n’a pas de sens de parler de lui comme ayant été effectué jusqu’au bout, cela n’a pas de sens non plus de parler de Dieu comme l’ayant effectué jusqu’au bout 18 Ibid., p. 350-351. Notre objection à l’imagination de l’arithméticien supra-humain était qu’il n’existe pas ; une objection plus forte est que, puisqu’il effectue jusqu’au bout des tâches infinies et utilise leur résultat pour évaluer des propositions quantifiées, il ne pourrait pas exister18. 15Si la question est posée dans les termes de la confrontation entre le réalisme et l’antiréalisme sémantiques, la réponse semble encore plus claire. La question n’est plus de savoir si nous avons des raisons suffisantes de croire à l’existence d’une réalité, créée ou incréée, qui est capable de rendre vraies ou fausses toutes les propositions que nous pourrions être amenés à formuler et qui nous autorise par conséquent à affirmer sans restriction le principe de bivalence. Elle est de savoir si nous avons réussi à donner à nos propositions une signification telle qu’elles sont pourvues de conditions de vérité comprises de la façon dont le réaliste propose de les comprendre. Et, pour décider cette question-là, le recours à Dieu ne peut évidemment nous être d’aucune aide 19 Ibid. Un recours à des êtres hypothétiques ne nous est d’aucun secours quand nous devons donner une explication de la signification que nous attachons aux phrases de notre langage19. Si on regarde les choses de cette façon, on ne sera pas vraiment tenté d’imputer à Dieu des questions qui sont censées constituer un équivalent plus ou moins plausible de celles que nous nous posons en philosophie. On se dira plutôt que les questions philosophiques sont essentiellement et même, d’une certaine façon, uniquement des questions que nous nous posons. On pourrait être tenté d’objecter que cela risque de les rendre en fin de compte moins philosophiques, au moins en ce sens qu’elles se trouvent affectées d’une certaine contingence et d’une certaine dépendance par rapport au langage dont nous nous sommes pourvus et à l’usage que nous faisons de celui-ci. Je crois, au contraire, que cela ne les rend pas moins, mais plutôt plus philosophiques. Il ne devrait pas être nécessaire de préciser que cela ne fait, en tout cas aucun doute pour Dummett. Quand les questions philosophiques sont reformulées dans les termes de la théorie de la signification, elles ne deviennent pas moins, mais au contraire plus conformes à l’idée que l’on se fait généralement de ce que doit être une question philosophique. Comme l’explique Dummettt 20 Ibid., p. 8. Aucune observation d’objets ou de processus physiques ordinaires ne nous dira s’ils existent indépendamment des observations que nous faisons d’eux. Un pot que l’on ne regarde pas bouillira, c’est entendu, comme s’il absorbait de la chaleur de façon aussi continue pendant qu’il n’est pas observé que pendant qu’il est observé. Mais c’était déjà une des données du problème. Aucune recherche mathématique ne peut déterminer si les énoncés mathématiques ont des valeurs de vérité même quand ils sont hors de portée des démonstrations ou des réfutations ; aucun psychologue ne peut déterminer si les états mentaux se produisent indépendamment de leurs manifestations. La thèse réaliste n’est pas un objet possible de découverte en même temps que les propositions qu’elle propose d’interpréter c’est une doctrine concernant le statut de ces propositions20. Et cette doctrine est, bien entendu, une doctrine éminemment philosophique. Maisquel besoin avons-nous de chercher la vérité ? Si nous admettons facilement que la vérité est digne de respect, nous préférons parfois secrètement ne pas voir la réalité telle qu'elle est. Mais la rechercher de la vérité ne répond-elle pas, au-delà de ses conséquences directes, à un désir profond ancré dans la nature humaine ? [] []
Archives liste des articles archivés Progrès technique et pluralisme éthique, par Céline Ehrwein Remarques préliminaires J’ai été invitée à m’exprimer dans ce colloque en tant qu’éthicienne protestante. Cette appellation peut sembler un peu prétentieuse au premier abord Voilà quelqu’un qui vient nous faire la morale, qui vient nous dire comment il faut agir. Bref, voilà quelqu’un qui prétend nous révéler la "grande vérité éthique"». Je voudrais préciser d’emblée que ce n’est pas du tout comme cela que j’envisage mon travail. De fait, je ne crois pas que mon rôle d’éthicienne soit de dire la vérité en matière de bien et de mal. Ma tâche consiste plutôt à offrir des outils, des moyens de réflexion qui nous permettent à chacun et chacune de comprendre et d’évaluer les motivations de nos actions. Il s’agit donc d’analyser de façon critique les valeurs auxquelles nous croyons et les règles morales auxquelles nous nous soumettons parfois sans même nous en rendre compte. Et cela, afin de nous aider à nous orienter dans les choix individuels et collectifs que nous faisons chaque jour. J’estime en outre que je suis d’abord éthicienne, avant d’être théologienne. Cela signifie qu’il est important pour moi de distinguer les aspects strictement éthiques d’un problème du regard spécifique qu’une tradition religieuse comme la tradition chrétienne peut porter sur ce problème. Cette exigence est sans doute un peu illusoire, car il n’est de loin pas toujours évident de séparer la question éthique et l’approche religieuse de cette question éthique. Il arrive ainsi assez souvent qu’une femme refuse un avortement pour des motifs religieux. La problématique éthique croise alors directement la problématique religieuse. Je pense néanmoins qu’il est nécessaire de différencier les deux niveaux. Car ce n’est qu’en respectant les différents aspects d’un problème qu’il est possible d’éviter qu’une tradition religieuse ne s’impose d’emblée comme la vérité éthique sur ce questions Ces quelques précisions faites, il m’est dès lors possible d’aborder le sujet de cet exposé qui comporte en fait deux questions. a il s’agit tout d’abord de nous interroger sur la vérité, et plus particulièrement, sur la vérité en éthique. Existe-il une vérité en éthique ? Quelle est-elle ? D’où vient-elle ? Est-ce une vérité qui nous est imposée par la nature ? Par Dieu ? Ou bien, au contraire, il n’y a pas de vérité éthique ? Ou, il y en a plusieurs une vérité éthique du christianisme, une vérité éthique de l’Islam, une vérité athée, une vérité libérale? b la deuxième question concerne le problème de l’interdit. Parler de permissivité éthique, comme je le fais dans le titre de ma contribution, suggère en effet que si certaines choses sont permises, d’autres ne le sont pas. Autrement dit, il existe des interdits. Que signifient ces interdits ? Pourquoi et au nom de quoi peut-on interdire certains actes ? Est-il encore légitime de nos jours d’interdire ? Nous essayerons de répondre à ces questions et de montrer le lien qui les unit. I . Interdit, devoirs et normes des contraintes indispensables à la vie en société Je voudrais commencer par rappeler brièvement le rôle fondamental que joue l’interdit non seulement dans la constitution de l’individu, mais aussi pour la vie de la société. a Sans entrer dans les détails, disons simplement que la psychanalyse a mis en évidence l’importance de l’Interdit pour la santé psychique de l’individu. L’Interdit pour Freud est donné par la Loi du Père. Cette Loi instaure des limites à la jouissance de l’individu. Or, c’est précisément parce que la Loi limite la jouissance que la jouissance devient possible. Autrement dit, l’Interdit pose le cadre à l’intérieur duquel l’individu peut satisfaire son besoin de jouissance sans que ce besoin ne se retourne contre lui. Freud jouera d’ailleurs sur les mots en disant que l’Interdit ouvre l’espace de l’inter-dit», c’est-à-dire l’espace qu’il y a entre les dits, entre les mots. b Outre leur fonction centrale pour la santé psychique de l’individu, les interdits jouent également un rôle essentiel pour la constitution de la société. Ainsi, par exemple, l’interdit du meurtre est nécessaire à la survie de la société. Imaginons une société où le meurtre serait autorisé, et où l’on pourrait tuer son voisin sans craindre d’être condamné par la justice. Une telle situation serait totalement invivable le droit de tuer autrui et de se venger du meurtre d’un proche risquerait en effet d’entraîner au final la mort de tous .1 c Pour Freud, il existe trois interdits fondamentaux l’inceste, le meurtre et le cannibalisme. Mais on s’accorde en général pour reconnaître qu’il existe d’autres interdits. On reconnaît ainsi qu’il est en principe interdit de voler, de porter un faux témoignage contre autrui, d’emprisonner quelqu’un sans raison, de torturer une personne, etc. Le philosophe Paul Ricœur a beaucoup insisté dans son œuvre sur l’importance des interdits pour la vie en société. Il a notamment montré comment l’interdit vient mettre un frein à la violence qui naît de notre désir de liberté. Ma liberté, si elle est au départ une bonne chose, risque en effet toujours de se transformer en acte de violence contre l’autre. L’interdit a donc une fonction négative il est une limite à ma liberté. Ce n’est pas parce que je suis un être libre que je peux faire n’importe quoi au nom de ma liberté. Ma liberté ne m’autorise pas à attenter à la vie d’autrui et à ses intérêts. d Mais l’interdit a aussi une fonction positive. En effet, comme je l’ai déjà évoqué, la limite que pose l’interdit ouvre aussi l’espace de ce qu’il est permis de faire. Ainsi par exemple, l’interdiction de voler libère la voie à une multitude d’autres actions possibles. Dire qu’il est interdit de voler, c’est aussi dire quelque part qu’il est permis d’échanger, de partager, de donner, de prêter. e À côté des interdits, il existe encore d’autres règles morales. Je veux parler ici des devoirs. À l’inverse des interdits qui s’expriment de façon négative ne fais pas ceci, ne fais pas cela», les devoirs se formulent de façon positive si tu veux être heureux et vivre en paix avec les autres, alors tu dois faire ceci». Ils sont également indispensables à la vie de la société. Parmi les différents devoirs, nous trouvons le devoir de porter secours à une personne en danger, le devoir de respecter autrui, le devoir des parents de s’occuper de leurs enfants de les nourrir, de les loger, de les éduquer, etc. f Les interdits et les devoirs forment ensemble ce que nous appelons les normes» .2 Ces normes ont toutes la même fonction elle visent à assurer la survie et le bien-être de la société. Et, c’est précisément parce que les normes sont si importantes, parce que sans elles les relations sociales seraient menacées, que personne ne peut prétendre leur échapper et refuser de s’y soumettre, sauf à se mettre délibérément en marge de la société. En principe, les normes sont donc valables pour tout le monde indifféremment et personne ne peut contester leur validité. II. La remise en question de l’interdit Or, on constate justement qu’aujourd’hui les normes sont de plus en plus contestées. De plus en plus de gens s’opposent à l’idée que l’on puisse imposer des règles de conduite et contraindre chacun à agir de telle ou telle manière. Cette remise en question des normes est selon moi la conséquence de deux phénomènes. 1. La Liberté une entrave à l’interdiction Le premier est lié à l’importance croissante que nous accordons à la liberté de l’individu. Ce phénomène touche tout particulièrement le domaine des interdits. De nos jours, tout le monde s’accorde pour dire que la liberté individuelle est une valeur essentielle .3 Dans nos sociétés libérales et démocratiques, la liberté a d’ailleurs acquis une telle place que l’on est de moins en moins prêts à accepter que des interdits viennent la limiter. Du coup, il devient toujours plus difficile de justifier l’établissement de certaines interdictions. Je ne veux dire par là que les interdits sont en train de disparaître. Mais force est de constater que notre rapport à l’interdit a changé. Si nous sommes aujourd’hui encore disposés à accepter que des normes limitent notre agir, c’est uniquement parce que nous estimons que c’est le seul moyen de protéger notre liberté. En effet, si je veux pouvoir librement faire du commerce, choisir ma religion, parler et exprimer mon opinion, alors il faut que je m’astreigne à certaines règles de conduite minimales. L’interdit est donc envisagé comme quelque chose d’essentiellement négatif il est un mal nécessaire auquel je consens dans le seul but de conserver ma liberté. 2. L’écroulement de la vérité éthique et ses conséquences pour notre conception de l’interdit Le deuxième phénomène qui conduit selon moi à une remise en question des normes sociales est lié à la manière dont nous envisageons la question de la Vérité. a On s’accorde en général pour reconnaître que notre époque, que nous avons coutume d’appeler l’époque moderne, se distingue des époques précédentes par le fait que nombre de nos certitudes se sont écroulées. En effet, les grandes révolutions technologiques l’apparition du train, le développement de l’industrie, la découverte de nouveaux continents, d’autres façons de vivre, de croire, de penser, l’émergence de l’imprimerie et de nouveaux modes de communication, tous ces changements sont venus bouleverser notre conception traditionnelle du monde. Du coup, nos anciens schémas de pensée, notre ancienne façon d’organiser les rapports sociaux, de croire en Dieu, tout cela ne fonctionne plus de manière évidente. Nous sommes dès lors conduits à modifier notre ancienne vision du monde et à ré-agencer les rapports entre la religion, l’économie, la politique, l’éthique, etc. Alors que par le passé ces différents domaines formaient entre eux un ensemble relativement cohérent, on peine parfois aujourd’hui à voir encore le lien qui les unit. Ainsi, par exemple, la relation de continuité qu’il y avait autrefois entre l’organisation monarchique de la vie politique et la vision religieuse du monde semble s’être progressivement estompée. Il devient toujours plus difficile de percevoir le rapport qu’il y a entre notre conception de l’État moderne et notre vision de la religion ces deux domaines nous semblent de plus en plus étrangers l’un à l’autre. Le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui nous apparaît comme fragmenté. Il se compose d’une multitude de systèmes différents le système économique, le système religieux, le système juridique, le système politique, etc. qui fonctionnent chacun selon sa logique propre. Chaque domaine de la vie a ses propres règles, sa propre cohérence, ses propres critères d’organisation, bref sa propre vérité. La Vérité avec un grand V, celle qui organisait les différents domaines de la vie entre eux et qui donnait une certaine cohérence à notre vision du monde, n’existe donc plus. Mais nous avons désormais affaire à une pluralité de vérités partielles la vérité économique, la vérité éthique, la vérité religieuse, etc.. Ce phénomène de fragmentation de la Vérité se poursuit et s’accentue de nos jours au point que chaque système tend à se subdiviser à son tour. Ainsi, le domaine de l’éthique se morcelle en une multitude de vérités éthiques4. Chaque culture, chaque groupe social, chaque personne même possède sa vérité éthique. Il n’y a plus un seul comportement juste face à la question de l’avortement, de l’euthanasie ou du maïs transgénique, mais plusieurs attitudes semblent également défendables d’un point de vue éthique. b Il va sans dire que cette multiplication des vérités éthiques nous fait tendre vers un certain relativisme. Dès lors qu’il n’existe plus une seule vérité éthique, toutes les éthiques se valent, aucune n’est meilleure que l’autre et plus personne ne peut prétendre défendre des normes plus justes ou des valeurs plus précieuses que les autres. Il devient du coup d’autant plus difficile d’imaginer des normes morales communes. En effet, comment et au nom de quelle vérité supérieure aurait-on le droit d’interdire tel ou tel comportement, d’imposer telle ou telle règle morale ? Chacun n’a-t-il pas le droit de défendre sa propre conviction, sa propre croyance éthique? Notre rapport à l’euthanasie est à ce titre exemplaire, et ce d’autant plus que l’on touche avec elle à l’interdit fondamental du meurtre. Il est intéressant en effet de noter que chacun envisage cette question à partir de ce qui constitue pour lui la vérité. Certains estiment ainsi qu’il faut autoriser l’euthanasie. D’autres qu’elle doit être punie. D’autres encore pensent qu’il est indispensable de condamner moralement l’euthanasie, mais qu’il n’est pas nécessaire de poursuivre juridiquement les médecins qui la pratiquent. Face à une telle diversité d’opinions éthiques, est-il encore possible de trouver un consensus éthique ? Dans ce contexte de relativisme éthique, il semble illusoire de vouloir instaurer des normes morales communes. Cependant, comme je l’ai déjà dit, nous avons besoin de telles règles pour pouvoir vivre ensemble. Nous avons besoin d’interdits pour mettre un frein à la violence inhérente à notre liberté. Mais une restauration des règles morales est-elle encore possible aujourd’hui ? Ne risque-t-on pas d’aboutir inévitablement à une nouvelle absolutisation des normes ? Peut-on imposer des règles de vie commune sans sombrer dans le moralisme et la dictature de l’éthique ? Autrement dit, est-il vraiment possible d’établir des interdits sans porter atteinte à la liberté de l’individu ? L’ébranlement de nos certitudes morales semble avoir radicalement mis en doute toute tentative visant à réaliser un accord sur ce qu’il est juste de faire et sur ce qui ne l’est pas, de sorte qu’il ne paraît plus possible aujourd’hui d’assurer la validité de nos choix et de nos actions. Céline Ehrwein haut La religion et la morale, par Alain Houziaux Il faut clairement distinguer la morale de la plupart des religions n’ont pas de dimension champ de la religion, c’est celui du rituel, du sacré, de la pureté, de la mystique, ce qui n’a rien à voir avec la morale. La morale est une composante du fait humain et non du fait religieux. Elle est de l’ordre des mœurs et non de la foi. “La morale n’est pas un ordre venu de dehors, même du ciel ; c’est la voix de la raison humaine, même si celle-ci est reconnue, après coup, par certains, comme une voix divine”1. La morale, c’est un fait naturel2 par opposition à surnaturel. La morale, c’est le propre de l’homme même si ses formes dépendent non seulement de sa nature mais aussi de sa culture. La morale a pour objet le bien et le le bien et le mal ne sont pas des valeurs religieuses, mais simplement des valeurs à César ce qui est à n’est pas nécessaire d’être croyant pour être moral, Dieu merci ! Ainsi, il n’y pas une morale qui serait chrétienne et qui, de ce fait, serait différente de la morale laïque et n’y a pas de morale et même l’agape, c’est-à-dire l’amour gratuit, n’est pas l’apanage du Christianisme mais relève de la dignité de l’homme et d’une exigence universelle. • Et pourtant, il faut le reconnaître, la morale de notre civilisation s’est formée sur l’influence du judaïsme et du semble contredire le point précédent, mais en fait il n’en est rien. Pour tenter de préciser les relations complexes entre le judéo-christianisme et la morale, on peut reprendre la métaphore du conte d’Andersen Le vilain petit Judaïsme et le Christianisme ont donné naissance à la morale un peu comme les canards du conte on couvé l’œuf du judéo-christianisme a couvé et élevé la morale, mais la morale n’est pas née du est le “vilain petit canard” du judéo-christianisme. Ainsi la religion n’est en rien la mère de la le fait d’être “religieux” n’implique pas que l’on soit “moral”.Il se peut même que le sentiment religieux soit si fort et si exclusif qu’il oblitère le sens moral naturel le fanatisme religieux en est un exemple. Et de même, dans une société donnée, la morale prend de l’importance lorsque la religion et le surnaturel perdent de leur importance et peut-être même parce qu’ils perdent de leur importance c’est sans doute ce qu’il se passe en ce moment.Et c’est pourquoi la morale peut apparaître comme un héritage du sentiment religieux. • On peut dire en effet que la morale, c’est ce qu’il reste de la religion quand il n’y a plus de religion. Ainsi, “la morale, c’est ce qui reste de la peur quand on l’a oubliée” peur est une caractéristique fondamentale de la peur, c’est la peur de Dieu et de son jugement. Et cette peur a pour avatar5 le sens moral lorsque la religion se perd, c’est-à-dire lorsque la peur de Dieu se effet le désir de se conduire de manière morale procède d’une forme de crainte, la crainte de démériter, la crainte de ne pas faire son devoir, la crainte d’être mal cette crainte peut être considérée comme une rémanence du sentiment religieux. Ainsi de même, la morale, c’est ce qu’il reste du commandement religieux de l’amour et du sacrifice de soi lorsqu’il n’est plus considéré comme un commandement de l’amour gratuit et du sacrifice de soi est une prescription de la religion et en particulier de la religion si cette prescription religieuse perd son caractère absolu et sacrificiel par exemple parce qu’elle est jugée masochiste et culpabilisante, l’exigence morale prend le morale appelle à un ersatz de l’amour. “La morale est un semblant d’amour agir moralement, c’est agir comme si l’on aimait”6. Ainsi encore, la morale, c’est également ce qu’il reste de la prédication de Jésus-Christ, lorsqu’on a oublié son sens et sa radicalité iconoclaste. La prédication de Jésus-Christ, c’est l’anti-morale, c’est l’absolution de l’immoralité, puisque c’est l’annonce de la miséricorde et du pardon de Dieu pour les la prédication de Jésus, la loi morale n’est là que pour démontrer au pécheur son péché afin d’aiguiser son appel à la grâce et au pardon de lorsque l’on oublie que la prédication de Jésus est celle de la grâce, on la comprend seulement comme une forme de morale. Ainsi, enfin, la morale, c’est ce qu’il reste de la foi quand on a perdu la foi se moque de la morale, car elle est de l’ordre de la passion et de la dénégation des règles et des sagesses de ce la foi, lorsqu’elle perd sa radicalité passionnelle, se transforme en morale et en réflexion sur le bien et le récit biblique de la “chute” c’est-à-dire de consommation par Adam et Eve du fruit de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal le montre effet, ce récit va même jusqu’à considérer que la tentation de vouloir connaître ce qui est le bien et le mal constitue la première désobéissance à Dieu. On ne peut différencier plus nettement la morale de la religion. • Et pourtant c’est vrai, la morale, la nôtre, celle du monde occidental, celle des Droits de l’Homme, est enfant du uniquement comme le petit cygne est un “enfant” des canards. On pourrait peut-être même dire que le judéo-christianisme a couvé des œufs qui ne sont pas les siens faute peut-être de pouvoir pondre et couver des œufs qui lui soient propres ! Ces “vilains petits canards” qui ont été couvés et élevés par le judéo-christianisme, sans être pour autant des enfants du judéo-christianisme, ce sont la science dont le Christianisme a légitimé le caractère laïque et profane7, et aussi les Droits de l’Homme qui peuvent être considérés comme un avatar de la loi de Moïse, et aussi la morale qui peut être considérée comme un substitut casuistique de l’exigence du pur amour, du sacrifice parfait et total. • Mais depuis quelques temps, le judéo-christianisme a une attitude ambivalente vis-à-vis de ces “vilains petits canards” qu’elle a couvés et spécialement vis-à-vis de la morale. Depuis peu, catholiques et protestants sont tombés d’accord pour dire que l’homme est justifié par grâce seule. S’il en est ainsi, c’est donc qu’il ne l’est pas par ses mérites ni par son attitude fait d’agir moralement n’est plus considéré comme la condition nécessaire du salut. Dans ce cas, quelle place peut-on faire à la morale ? Certains diront que le chrétien doit tenter de vivre de manière morale par reconnaissance envers Dieu pour la justification par grâce seule qui lui a été accordée indépendamment de ses mérites et de sa conduite morale.Il nous faudrait donc vivre de manière morale par reconnaissance envers Dieu, et ce alors même que la justification et le salut nous ont été accordés par grâce c’est-à-dire même si nous sommes immoraux, et peut-être parce que nous sommes immoraux. D’autres diront que le chrétien doit tenter de vivre de manière morale non pour des raisons religieuses et individuelles, mais pour des raisons profanes et sociales.Pour en être chrétien, on n’en est pas moins ceci n’a pas à être compris comme une forme de concession à la comme une place légitime donnée à l’homme effet, en accord avec la “théologie des deux règnes”, c’est la foi elle-même qui reconnaît la pleine légitimité et la pleine indépendance du règne du profane dont fait partie la c’est pour faire honneur au fait que nous sommes “hommes” et à cette dignité laîque, naturelle et profane, que le chrétien doit tenter de vivre de manière morale. Quant à moi, je prendrai une position l’ai dit, qu’il n’y a pas de morale n’y a qu’une morale sociale et naturelle, laïque et il y a une manière chrétienne de vivre cette morale naturelle et non modalité “chrétienne”, c’est celle de la pour rien, gratuitement et sans raison que nous avons à tenter de vivre de manière sais bien que “pour rien” et “pour Dieu” sont très à tout prendre, je préfère “pour rien”.Car faire quelque chose à la seule gloire de Dieu soli deo gloria, c’est le faire “pour rien”, sans en retirer aucun profit. Car la foi, Simone Weil le dit clairement, c’est non pas ce qui donne une raison d’être à la vie, au travail, à la souffrance et à la morale, mais c’est ce qui nous dispense de chercher une raison d’être à la vie, au travail, à la souffrance et à la nous savons que nous sommes justifiés par grâce, nous sommes libérés de la préoccupation d’avoir à donner un sens et une raison d’être à la vie et à la chrétien accepte le “pour rien”, le “sans raison” et même l’absurde de l’exigence morale. Il fait de la gratuité sa réponse à la grâce. “Puisque nous avons reçu gratuitement, donnons gratuitement”8. Et donner gratuitement, c’est vivre de manière morale, gratuitement, sans raison. Ce serait se méprendre que de croire qu’il faut tenter de vivre de manière morale par reconnaissance pour la justification par grâce qui nous a été n’en est seule réponse cohérente avec le fait que nous sommes justifiés par grâce seule, c’est l’acceptation du fait qu’il nous faut vivre, agir et être moral sans aucune raison, sans aucune justification. • Ainsi, le Christianisme, depuis quelques décennies a entrepris de renier “le vilain petit canard” de la morale qu’il a pourtant couvé et fait il n’y est pas allé de main morte ! Et il s’est débarrassé, à tort à mon avis, des notions de péché, de culpabilité, de moralité, d’examen de conscience, de confession des péchés ! Un peu trop vite à mon voudrais dire je voudrais donner des raisons qui sont plutôt d'opportunité historique. Le Christianisme authentique est peut-être en train de religion du XXIème siècle ne sera pas le Christianisme, en tout cas pas le Christianisme de Jésus-Christ, le doux prophète de Galilée qui prêche la grâce pour les religion du XXIème siècle sera peut-être celle du fanatisme, du totalitarisme et de l’intégrisme ou celle d’une sorte de religiosité “solf”, syncrétiste et vaguement l’un et l’autre cas, il n’est pas certain que la morale, et spécialement la morale de l’amour gratuit et du renoncement à soi-même, ait une place assurée. Et peut-être regrettera-t-on au XXIème siècle que le Christianisme ait renié son vilain petit canard de morale qui aurait pu être son seul héritage, sa seule survivance dans un monde déchristianisé, paganisé et fanatisé. A mon sens, ce qu’il doit rester du judéo-christianisme authentique, même si celui-ci venait de disparaître en tant que foi à la Grâce, c’est le sens de la gratuité, du “pour rien”, du “à la seule gloire de Dieu”. Et en particulier le sens d’une morale “pour rien”, “pour l’absurde”9. Si ce sens du “pour rien” se meurt lui aussi, la morale deviendra un outil comme un autre service du profit, de la réussite et de la promotion les entreprises on enseigne déjà qu’il faut être moral parce que, en fin de compte, “ça paye”. J’ai peur que le sens de la gratuité et du “pour rien” ne soit en train de se je ne voudrais pas qu’il en soit moi, le propre de l’homme, sa dignité propre, c’est l’aptitude à la gratuité, au “pour rien”, au “même si c’est absurde”.Il me semble indispensable que l’attitude morale reste une attitude désintéressée, gratuite, pour l’honneur de l’homme, à défaut de pouvoir rester “pour l’honneur de Dieu”. Si nous n’avons à retenir qu’une seule chose de la prédication chrétienne, je voudrais que ce soit le sens de la même si le credo quia absurdum10 de la foi judéo-chrétienne venait à disparaître, je voudrais que, néanmoins, persiste, après lui, un “je veux rester un être moral, même si c’est absurde, parce que c’est absurde”. Alain Houziaux haut
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Corrigédu sujet Avons-nous le devoir de chercher la vérité ? (BAC S 2012) Accepter les conditions - Refuser Vous devez avoir lu, compris et accepté toutes les conditions de notre service avant de l'utiliser. Obligations de s'engage à fournir un service de qualité et à assurer dans la mesure du possible et de ses compétences l'accès au site et
Qu’est-ce que l’homme ? Question philosophique par excellence, car elle rejoint ce qui nous touche le plus directement nous-mêmes. Un certain modernisme tend à penser que l’homme est ce qu’il choisit d’être ainsi de Sartre qui déclare que l’homme est un projet», ou de Nietzsche qui voit dans l’homme une volonté de puissance. Ces concepts, profondément pensés et réfléchis, méritent d’être compris, creusés et demandent du temps. Pourtant ils mettent volontairement de côté un fait longtemps acquis. Ce que nous sommes précède à la fois ce que nous en connaissons et la façon que nous avons d’exister. DEUX DÉFINITIONS DIFFÉRENTES DE L’HOMME Ce sont deux conceptions diamétralement opposées d’un coté nous pensons l’homme dans sa liberté, comme maître et auteur de sa propre vie. Ses actes créent son être. De l’autre, on s’appuie sur ce mot de Thomas d’Aquin, s’appuyant lui-même sur Aristote La vérité est conformité de notre intelligence à la réalité. » Aujourd’hui, dans notre société, cette opposition se retrouve partout et fait la joie de l’opinion publique, trop rapidement satisfaite d’une telle simplicité » Deux maîtres mots qui donnent deux définitions différentes de l’homme d’un côté nous avons le primat de la liberté humaine. Affranchissement des doctrines religieuses et philosophiques extérieures au sujet, exaltation de la liberté individuelle, primat de la conscience sur l’ordre moral. De l’autre, primat de la vérité, acceptation de valeurs qui transcendent notre appétit humain, humilité devant la vie, la mort, le corps et, de manière générale, devant ce qui est donné. Aujourd’hui, dans notre société, cette opposition se retrouve partout et fait la joie de l’opinion publique, trop rapidement satisfaite d’une telle simplicité. Ainsi de l’opposition entre pro-life » et pro-choice » aux Etats-Unis, du débat entre pro-mariage gay et anti-mariage gay en France, etc. Vérité et liberté s’opposent-ils donc autant? Est-il possible d’accepter une vérité révélée, sans pour autant perdre sa liberté ? Est-il possible pour un homme, privé de tout lien avec une quelconque transcendance, de pouvoir approcher la vérité par lui-même ? Tant que les hommes ne sauront répondre à cette question, les débats resteront des oppositions politiques. Qu’elles soient violentes ou non, elles peineront à faire avancer la société. Désirer en effet fonder la société de manière juste sans en passer par une réelle interrogation sur nous-mêmes ne restera alors que du vent. Il faut aujourd’hui repenser ensemble ces catégories qui divisent l’homme, ne sachant plus que penser. Sans quoi l’homme ne sera jamais que l’ombre de lui-même. Sans quoi notre liberté ne saurait nous conduire à un vrai bonheur social et personnel. Sans quoi la vérité ne saurait être à nos yeux qu’un tyran à abattre. LIBERTE ET VERITE Le mot d’écologie humaine signifie implicitement que l’homme est un donné à respecter. Qu’on ne peut pas faire ce que l’on veut de nous-mêmes. En alignant une vision de l’homme sur le concept d’écologie, elle en fait non pas un objet mais une réalité qui ne dépend pas que de notre ego. Aussi terrible soit cette pensée pour ce dernier, elle nous permet cependant de nous libérer d’un drame profond. Cette opposition de la liberté à la vérité cache en effet un autre drame. Liberté absolue, l’ego est une réalité solitaire. Désirant ce que je veux être, je ne peux occulter cette nécessité quasi ontologique dans le cœur de l’homme il n’est pas bon que l’homme soit seul. Que voulons-nous être? » et que sommes-nous ? » sont une seule et même question. Il n’est pas bon que l’homme soit seul est une réponse quasi instinctive, dont nous ne pouvons nous passer sans dépérir. Le vivre ensemble implique la liberté de chacun. Mais il implique aussi la vérité de chacun avec lui-même et avec les autres. Le mensonge, contraire de la vérité, est aussi l’ennemi de la liberté. Le mensonge dans une relation détruit la liberté de chacune des parties. Au delà des règles, c’est le principe même du vivre ensemble qui exige de lier la liberté à la vérité. En ce sens, vérité révélée et liberté personnelle sont les deux poumons de notre âme. À l’image d’une relation amoureuse où vont de pair la révélation soudaine que l’autre est bon pour moi et la décision libre de me confier à lui, la relation que nous entretenons avec nos pairs se construit en s’appuyant sur ces deux poumons. Par extension, le regard que nous portons sur le corps humain, sur la terre, sur le travail, sur la valeur de nos actes, a besoin de vérité et de liberté. Ainsi peut être dépassée, du moins en principe, l’opposition entre la liberté humaine et la vérité humaine. Les questions éthiques qui divisent les français sur des questions politiques fondamentales ne peuvent se résoudre par la force mais par la recherche de la vérité. » Mais il nous faut aller plus loin. Une telle analogie avec la relation amoureuse a pour principal intérêt de réconcilier liberté personnelle et vérité dans le seul domaine politique. Ce qui se joue est la propre unité de l’homme avec lui-même. Nous ne pouvons être libres sans accepter ce que nous sommes. La contradiction entre acceptation et liberté n’est qu’apparente. Elle se résout, toujours à l’image de la relation amoureuse, dans le choix. Choisir l’autre c’est l’accepter librement. Si souvent autre à moi-même, je deviens ce que je suis en m’acceptant librement. Et je ne peux accepter librement ce que je suis qu’en découvrant, dévoilant qui je suis. Les questions éthiques qui divisent les français sur des questions politiques fondamentales ne peuvent se résoudre par la force mais par la recherche de la vérité. L’idéologie existentialiste de l’homme comme liberté absolue semble alors n’être qu’une façon de se voiler la face, pour mieux s’illusionner d’une fausse liberté.
Décidément la vérité est un bien très précieux ! Elle confère force et pouvoir, mais surtout elle transforme, apaise, réconforte, et éclaire. Je ne cesserais jamais de le scander : la vérité est un droit pour ceux qui la cherchent, et un devoir pour ceux qui la détiennent.
J’ai hésité à vous raconter cette histoire. Car, au final, le comportement que je vais vous décrire tire tout le monde vers le bas en laissant à croire que les convictions et le débat passent après les intérêts rien dire, c’est cautionner ces attitudes et laisser croire que l’on peut raconter tout et son contraire sans que personne ne le sache. Ne rien dire, ce serait surtout manquer à un devoir de vérité. Alors, voilà Jeudi 14 décembre, à l’occasion du conseil municipal du Mée, notre groupe a déposé une motion pour s’opposer à la suppression des financements des contrats aidés, décidée par le Gouvernement. Si ces contrats ne constituent pas une panacée, leur suppression aura des conséquences lourdes pour les services publics de notre territoire, comme pour les associations. Il y a également des êtres humains et des emplois nous inscrivions également dans la prolongation des positions défendues par les associations de collectivités territoriales et par le conseil départemental, gauche et droite donc aussi l’occasion d’avoir un débat public sur ce sujet. Car nous le savions, notre position n’était pas partagée par le Maire du Mée. Non seulement M. Vernin figurait parmi les deux seuls élus ayant voté contre une motion presque identique lors du conseil départemental de septembre dernier. Mais en outre, dans un article intitulé Au sujet des emplois aidés » et publié le 9 septembre sur son blog, il défendait la position du Gouvernement et déclarait notamment Inutile de crier au loup, comme se complaisent à le faire certains politiques ». Il est vrai qu’à l’époque, il était candidat aux Sénatoriales sur une liste Majorité Présidentielle ».C’est son droit. Faut-il encore qu’il l’assume. Or, à l’exception d’une élue, l’ensemble du groupe de M. Vernin et lui-même ont voté sans sourciller notre vœu ... sans même s’en expliquer ! Quelle image renvoie-t-il ainsi ? Que les convictions sont secondaires en politique ? Que l’on peut voter une chose et son contraire suivant le lieu où l’on se trouve? Que l’on n’a pas de compte à rendre aux habitants ?Ce double langage, nous l’avons déjà observé de nombreuses fois au Mée. Il mine le climat en rendant impossible tout débat de fond pour privilégier les oppositions de forme. C’est aussi pour cela que nous placerons notre action en 2018 en nous référant à cette phrase de Jean Jaurès Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire » CONSEIL MUNICIPAL DU 14 DÉCEMBRE 2017 MOTION PRESENTEE PAR LES ELU-E-S Un Nouveau Départ pour Le Mée »MOTION RELATIVE À LA FIN DES CONTRATS AIDÉSLe gouvernement a annoncé durant l'été sa volonté de réduire les financements de contrats aidés. Pour des motivations budgétaires, il passe à 320 000 contrats pour l'année 2017, là où l'État en a financé 459 000 en 2016, suivi d'une extinction progressive. Cette baisse drastique n'a fait l'objet d'aucune concertation préalable. Les employeurs ayant recours à ce type de contrats, comme les salariés en insertion dont les emplois sont menacés, se sont retrouvés devant le fait accompli à quelques jours de la décision brutale est lourde de conséquences pour les salariés, pour les collectivités territoriales, pour le mouvement associatif et pour les citoyens. Le gouvernement n'a prévu aucun dispositif pour suppléer d'associations se retrouvent gravement menacées, alors qu'elles sont déjà fortement fragilisées par les économies budgétaires de leurs financements publics. Pour certaines, elles envisagent un dépôt de bilan et le licenciement de leurs salariés, qu'ils soient en contrats aidés ou en CDI tant la disparition des contrats aidés met en péril leur contrats sont utilisés dans des domaines aussi variés que les établissements pour personnes âgées, le sanitaire et social, le sport, la jeunesse, la culture...autant d'associations qui contribuent à des missions de service public et au lien social au plus prèsdes territoire a recours à des contrats aidés pour lui permettre à la fois d'exercer des missions de service public indispensables à son bon fonctionnement, de former ces publics aux métiers de la fonction publique et leur permettre d’accéder à des emplois durables au sein de la conséquences de cette décision sont donc désastreuses chômage pour certains salariés, disparition du dispositif d'insertion sociale et professionnelle pour les personnes éloignées de l'emploi et fragilisation des services pour les usagers. CONSIDÉRANT l'annonce du gouvernement de mettre fin aux financements des contrats aidés,CONSIDÉRANT les conséquences d'une telle décision pour notre collectivité dans la gestion de ses services, CONSIDÉRANT les conséquences pour les salariés en contrat aidé et la disparition de ce dispositif d'insertion,CONSIDÉRANT la fragilisation des services publics,Le Conseil municipal, après en avoir délibéré,S'OPPOSE à la suppression des financements en faveur des contrats aidés,S'ASSOCIE à la demande de moratoire déposée par les 6 associations représentatives desMaires de France,DEMANDE solennellement au Gouvernement que toute intervention dans les dispositifs susceptibles d'impacter la gestion des Ressources Humaines des collectivités fasse préalablement l'objet d'une concertation en amont afin de maintenir la qualité du service public rendu et le maintien de la cohésion sociale essentielle,RAPPELLE que la politique d'insertion par l'emploi doit être un engagement majeur et volontariste de l'État, une solidarité qui au travers de divers dispositifs aide à revenir vers le travail,ENCOURAGE le gouvernement à soutenir les collectivités territoriales et les associations qui s'engagent pour l'emploi durable et utile.
CHAPITRE3.NOUS AVONS TOUS LE DROIT DE CHERCHER LA VÉRITÉ. 4. Maintenant donc que nous, catholiques, nous imitons la conduite de Cyprien, étudions la doctrine émise dans son concile. Que dit Cyprien? «Vous venez d'entendre, bien-aimés frères, ce que notre collègue Jubaianus nous écrit, daignant nous consulter, malgré notre indignité, sur le baptême illicite et
A la gloire du Grand Architecte de l’Univers, Trois Fois Puissant Maitre et vous tous mes Frères Maitres SecretsOn me demande d’expliquer ce passage du rituel Ne profanez pas le nom de Vérité en le donnant aux conceptions humaines ».Cette phrase conclut l’exhortation que prononce le Trois Fois Puissant Maitre à la fin du deuxième voyage serpentin lors du rituel de réception des Frères Maitre SecretsL’exhortation dans son entier est la suivante Écoutez la voix qui vous dit N’accorde à qui que ce soit une confiance aveugle, mais écoute tous les hommes avec attention et déférence ; aie la ferme résolution de les toutes les opinions, mais ne les déclare justes que si elles apparaissent telles à ton examen profane pas le nom de Vérité en le donnant aux conceptions humaines ! »Et d’abord quelle est cette voix qui nous dit ? Cette voix passe par la bouche du Trois Fois Puissant Maître qui, en élevant son épée droite vers le ciel et en tenant son maillet sur le cœur lors de l’ouverture des travaux, semble indiquer que ce qu’il dit est juste et inspiré par Le Grand Architecte De l’Univers. En tout cas la voix semble proférer de manière bienveillante et sage conseils, recommandations, incitations, leçons ou objurgations bienveillantes pour un Devoir constructif Pas de confiance aveugle », écoute de tous les hommes », résolution de comprendre ». C’est en tous cas à nos sens, à notre esprit et à notre clairvoyance que fait appel cette voix Elle nous dit de ne justifier une opinion qu’à partir de notre examen propre. Cela semble signifier qu’en tant que Maitres Secrets nous sommes libres et responsables. Notre Parole nous engagent et peuvent engager le monde autour de nous. Ce que l’homme appelle vérité n’est peut-être pas toujours bon à partager. Mais de quoi notre liberté nous donne-t-elle la responsabilité? Et bien c’est ce qui nous dit la voix dans cette dernière phrase nous sommes responsables de concevoir ce que nous nommerons vérité ». La Déclaration de Principes du Rite Écossais Ancien et Accepté [établie d’après les délibérations du Convent de Lausanne du 22 septembre 1875, et d’après celles des conférences des Suprêmes Conseils tenues à Lausanne en 1922, à Paris en 1929, à Bruxelles en 1935 et à Cuba en 1956, et toujours en vigueur aujourd’hui,], après avoir proclamé qu’il existe un principe créateur nommé Grand Architecte de l’Univers et après avoir ajouté qu’il est un ordre initiatique dont chacun des adeptes progressent de degré en degré selon ses capacités et ses facultés propre, dit ceci à l’article 3 Il [le rite écossais ancien et accepté] n’impose aucune limite à la libre recherche de la vérité, et c’est pour garantir à tous cette liberté qu’il exige de tous la donc pour la libre recherche de la vérité que nous sommes devenus Maitres Secrets. Cela semble tout simple quand on le dit comme ça. Mais cela nous pose la question Qu’est-ce que la vérité ? Comment définir ce que nous recherchons ?Comme base nous avons les mots choisis par la voix Le verbe profaner », le mot de conceptions » et son qualificatif humaines ».La profanation est un acte sacrilège, un manque de respect au sacré. C’est une irruption irrespectueuse du profane dans le sacré. La perspective que nous ouvre la voix induit le caractère sacré du nom de vérité. Nous sommes dans la transcendance. Nous pourrions dire qu’il s’agit de Logos au sens étymologique du terme, c’est-à-dire à la fois raison, sagesse, relation et discours. Discours comme utilisation de la langue, c’est-à-dire parole exprimant une conception en son sens premier est synonyme de fécondation. C’est un acte de création en rapport avec la vie, en rapport avec l’essentiel. C’est donc un principe actif de construction. Aucun terme de nos rituels n’est choisi par hasard. Il serait donc question ici de nommer vérité une idée en rapport avec le mystère de la vie, le mystère de la création. Nous devrions chercher à reconnaitre le Logos et finalement le voix nous dit ne pas donner le nom de vérité aux conceptions humaines. Alors ne devrions-nous pas définir ce que sont les conceptions humaines qui pourraient être prises pour vérité afin de les écarter de l’axe de notre recherche et ainsi garder le cap vers la vérité transcendante que nous erreur, mensonge, imposture sont des concepts auxquels sont souvent donnés le nom de vérité. Ce sont des échafaudages de l’esprit humain. Ce sont des conceptions de l’ego destinées à rassurer chacun d’entre nous dans les relations sociales. L’autre ne peut pas être plus beau, plus intelligent, plus brillant, plus aimé que moi. Et si par hasard il l’était j’édicte mes propres règles qui feront que la vérité sera la mienne, celle qui me place devant. Les vérités de l’ego sont les vérités dévoyées. Ce sont celles que construit l’esprit humain dans l’axe du parjure. Ce sont les constructions mentales par lesquelles s’introduit de manque de respect au sacréAlors comment séparer, comment tracer une séparation, entre le profane et le sacré ? Le plus simple semble être de définir ce qui est contraire à la morale, d’écarter tout ce qui n’est pas prouvé scientifiquement et de disqualifier tout ce qui ne vient pas des bons sentiments ou de l’empathie. C’est-à-dire séparer ce que nous considérons socialement comme le bien et le mal, et comme nous en avons fait le serment de fuir le vice et de pratiquer la vertu. Le problème est que dans le monde des hommes le vice et la vertu ne sont pas toujours là où l’on croit qu’ils science, la physique, la nature et leurs lois attestées par l’expérimentation peuvent nous paraitre un moyen de conceptualiser la vérité. Cependant il n’y a pas si longtemps la terre était plate pour tous les hommes. Newton sous son pommier nous décrit la loi de la gravité et la terre ronde n’est plus le centre de l’univers. L’homme accorde à la loi Newton le nom de vérité absolue de la nature. Mais il y a quelques temps arrive le génie Einstein qui offre aux hommes sa théorie de la relativité. On labellise cette théorie vérité avec enthousiasme comme on le fait encore avec les nouvelles théories de la mécanique quantique attestées par d’immenses expériences dans d’immenses synchrotrons. Newton et son pommier sont toujours là mais le nom de vérité n’y est plus que relatif. La conception de la vérité par la science semble donc être illusoire. Mais la recherche scientifique est bien réelle. C’est peut-être l’axe de recherche qui est à modifierDans un autre ordre d’idée nous pourrions penser que conceptualiser la vérité à partir de la justice est une bonne idée. Nous avons des règles morales. Ces règles morales souvent édictées à partir des textes sacrés, politiques ou religieux. Nous avons les tables de la loi. En principe ces tables nous disent la vérité. Mais quelle vérité ? Pour la politique ou la religion nous pourrions par exemple dire en parodiant Vérité en deçà de la méditerranée, mensonge au-delà. » Car comme nous le savons certains jugements ne disent que la vérité qui est audible et qui rassure l’opinion publique. Innocent de deux crimes mais dans l’impossibilité de faire passer au tribunal cette version pour vraie un homme peux s’accuser d’un crime qu’il n’a pas commis prétextant qu’il souhaitait défendre la première victime lorsqu’il a tué la seconde, profitant ainsi d’une peine moins grande. Il est innocent mais le jugement entérine une vérité part méfions-nous aussi des symboles. Ou plutôt n’oublions pas de creuser sous le symbole. Méfions-nous des idées reçues qui peuvent facilement nous servir de réalité en nous évitant la peine de penser par nous-mêmes. Souvenons-nous du tableau de Magritte représentant une pipe, représentation sous laquelle nous pouvons lire ceci n’est pas une pipe ». Effectivement Magritte nous signale que la représentation d’une pipe n’est pas la pipe elle-même. La vérité de la pipe est autre. C’est un objet très personnel dans lequel on entretien les braise d’un tabac choisi. Son fourneau en buis ou en écume réchauffe en hiver la main qui la tient, son tuyau en corne, en ivoire ou en ambre tempère la goulée lors de l’aspiration pour ravir les sens et apaiser l’esprit. La pipe n’est pas qu’une construction mentale. C’est un concept créé depuis la matière, les sens et l’esprit pour réjouir l’âme. Méfions-nous des la vérité est-elle dans la Nature ou dans son apparent bel équilibre? Gérard de Nerval dont le poème nous a été si bien dit par notre Respectable Maitre Secret Christian et dont le premier vers va vous éclairer Homme! libre penseur te crois-tu seul pensant ». Ce premier vers me pousse à remettre en scène l’histoire bucolique de Newton. La scène se passe au verger. Le rideau s’ouvre sur le pommier. Le pommier conçoit son fruit. Bravant le froid de l’hiver, résistant aux traitresses gelées printanières, traversant les orages et les grêles de l’été le pommier conçoit sans relâche son fruit. Au début de l’automne il pense sa conception mature et, par des moyens connus des pommiers seuls, il laisse tomber son fruit sur l’herbe ombreuse. Eve voit la pomme, la ramasse et la croque. Quelle est la vérité du pommier ? Pour le pommier la vérité c’est l’expression qui passe dans les yeux d’Eve au moment où elle croque la pomme. L’avantage avec la nature c’est que comme elle ne parle pas nous pouvons lui faire dire ce que nous voulons. Donc pour la vérité c’est toujours un peu sujet à caution. Mais nous pouvons quand même y trouver des nous pourrions ainsi décrire les pieux mensonges, les comportements dits de jésuite » parfois assimilés à l’hypocrisie mais souvent partant de très bons sentiments ou de très bonne raison. Certaines semi-vérités, auxquelles on donne le nom de vérité évitent au monde de grand malheurs. Et, à ce propos, nous pourrions décrire aussi le secret. Le secret » a donc beaucoup à voir avec la vérité. Et j’ajouterais qu’il est curieux de remarquer que dans le peu de phrases que prononce la voix elle nous dit de faire une déclaration juste. Juste selon notre examen. La voix nous dit que nous donnerons le nom de vérité à une parole impeccable », c’est-à-dire littéralement de parole sans péché », pour une parole sans tache », de parole pure, de parole PARFAITE » comme il se doit probablement dans une LOGE DE PERFECTION. Cette parole parfaite nous devons la concevoir en la cherchant dans l’axe de transcendance, dans l’axe de notre Loge, dans l’échange du microcosme et du macrocosme, dans les reflets qui nous éclairent entre "Deus meumque jus" - "Ordo ab chao" de l’emblème de notre Ordre et le "Gimel dans l’Étoile des Géomètres" de notre tableau de Loge. Tout ce que je viens de décrire là, ce travail de réflexion dans l’axe de la Loge, c’est ce que nous nommons l’éthique, c’est-à-dire ce qui dans le dialogue de la transcendance fait appel non seulement à l’esprit mais aussi au corps et au de tout ce que nous venons de voir il ressort une chose La vérité ne se trouve pas, elle se cherche. Elle se cherche en avançant parfaitement et inlassablement dans l’axe de l’éthique. Et, Pour Nous Maitres Secrets, quelle action pourrait être plus parfaite que celle que nous nommons Devoir. Ce qui nous rapproche certainement le plus de la vérité c’est le Devoir. Continuons donc inlassablement et sans état d’âme, sans certitude et sans autre raison que celle d’avancer sur le chemin du devoir de ce que nous poursuivons inlassablement c’est le chemin vers la parole perdue. Comme le pommier concevons notre fruit. Concevons la parole parfaite qui nous pourrait éventuellement nous permettre d’avoir, le jour venu, notre pipe se cassant en traversant le miroir, au moment de l’ultime initiation, le moyen de comprendre ce que nous lirons dans l’œil immense et géométrique du grand architecte de l’univers lorsqu’il nous dira Véritablement qu’il n’existe pas……ou qu’il dit, Trois Fois Puissant Paule 4èmePerfection - Bangkok - Septembre 2016
Laperception sensible, cette expérience directe et vécue qui a certes la force irrécusable de la présence n’a pas pour autant le privilège de la vérité et elle n’est même pas le critère indispensable de celle-ci. Nous avons besoin de croire au-delà de ce que nous voyons, et nous avons le devoir de douter, si nous cherchons la vérité, de ce qui nous apparaît comme le
L'ÉVANGILE DE LA VÉRITÉ Ioannes Alaythia * * * CHAPITRES 1 - 2 - 3 - 4 - 5 CHAPITRE 1 Récit des annales extrait de la conscience de Christ en nous, l'anticipation de la gloire, que l'Esprit des vivants, notre Souverain suprême nous accorde pour la gloire de son nom et pour l'édification des élus, selon le bon plaisir de sa volonté. La tempête éclata au crépuscule, les grondements de la foudre se firent entendre au milieu d'éclairs qui illuminaient le ciel obscurci, et la pluie commença à tomber avec des vents orageux. Deux hommes s'empressaient à grands pas pour atteindre l'Auberge du Vieux Moulin dans un petit village non loin d'Antioche, afin de ne pas être trempés. L'endroit était renommé pour son hospitalité et son potage chaud qui réchauffait les voyageurs. Ils décidèrent d'y passer la nuit et de reprendre la route au soleil levant. Ils avaient reçu un message à Jérusalem d'un ami, d'Alexandre le forgeron, demandant leur assistance pour l'accouchement de sa femme qui était tombée gravement malade. La sommation était urgente. Le temps pressait, il fallait arriver à Antioche avant son terme. Après avoir mangé, Jean et Luc se retirèrent à leur chambre, un petit recoin avec de la paille fraîche pour se reposer aux roucoulements des tourterelles qui s'y réfugiaient durant la tempête. À la lumière du jour, le soleil brillait de nouveau et ils reprirent la route, arrivant à leur destination vers midi. Traversant le grand marché, ils se procurèrent quelques fruits et légumes puis se rendirent à la maison d'Alexandre où ils furent reçus chaleureusement par leur ami et sa famille, incluant quelques soldats romains qui s'intéressaient dans le travail du forgeron. Après les échanges amicaux, ils passèrent à des choses plus sérieuses. Luc qui était médecin demanda de voir la femme d'Alexandre. On l'amena dans la chambre où elle se trouva, et voyant qu'elle faisait une grande fièvre et que c'était dangereux aussi pour l'enfant qu'elle portait, et qu'elle était fort agitée, ils se mirent en prière, implorant le Seigneur Jésus en sa faveur. Puis Luc lui prépara un remède de plantes médicinales et lui fit boire. Quelques temps après elle se calma, sa fièvre avait diminuée, et elle dormit paisiblement. Tous plein d'espérance se retirent dans la grande salle de la maison pour la fête, mais Jean demeurait avec elle pour veiller et prier. Plus tard il se joint aux autres et plusieurs voulaient entendre le message que le Seigneur leur avait donné pour eux. Des enfants, courant çà et là s'arrêtèrent subitement quand Jean commença à parler, leur annonçant à tous le message de la grâce souveraine dans le sacrifice de Jésus sur la croix. Les cœurs furent vivement touchés, et plusieurs qui étaient destinés à la vie éternelle, crurent en la parole de l'Esprit des vivants que Jean leur annonçait. Quelques romains lui demandaient Mais toi, qui es-tu pour nous parler de la sorte? Jean leur répondit Je suis ce que je suis par Celui qui est JE SUIS. Comme le fer chauffé au rouge dans la forge du divin Forgeron, il m'a mis sur son enclume et me frappa, et me frappa encore, puis me plongea de nouveau dans le feu de sa forge et m'en retira encore sur son enclume et me frappa, et me frappa encore, jusqu'à ce que je prenne la forme pour laquelle il m'a désigné une épée à deux tranchants dont le manche est plongé dans le sang du soleil, la lame dans le lait de la lune, et les tranchants dans le scintillement des étoiles, une épée pour le Roi de gloire. Sa lame ruisselle du sang de ses ennemis auxquels elle a tranchée la tête pour exposer leurs duplicités. Un de ses tranchants donne la mort éternelle et l'autre la vie éternelle. Mon nom est Ioannes Alaythia, l'Esprit des vivants fait Grâce de sa Vérité. Celui qui écoute mes paroles connaîtra la vérité, et la vérité l'affranchira de son esclavage, la duplicité n'aura plus de pouvoir sur lui. Sur ces paroles, un des soldats romains se lança à genoux devant Jean, baissa la tête et lui dit Maître, tu as les paroles de la vérité, tranches-moi la tête car je suis pécheur. Jean lui dit Lève-toi, je ne suis pas l'Esprit des vivants, mais celui qui admet ses péchés reçoit une nouvelle Tête qui est Christ, le Chef de son Corps et l'autorité Suprême. Sur cela plusieurs romains furent offensés et dirent Nous avons une seule autorité à savoir César et tu répondras devant lui pour ton affront. Mais Jean répondit César ne peut qu'affliger mon corps et le retenir sur des chaînes, mais mon esprit est libre en Jésus-Christ. Ils vinrent pour mettre les mains sur lui mais ils ne le purent, un ange du Seigneur apparut et la lumière de sa gloire les figeait tous dans un grand étonnement, car son temps n'était pas encore arrivé, il fallait qu'il proclame le message de la grâce en Jésus-Christ à plusieurs autres. Les romains tombèrent dans une confusion totale, ne pouvant plus distinguer la réalité et partirent sans aucun souvenir de l'évènement. Mais ceux qui crurent demeurèrent et reçurent la pleine réalisation de la Sainte Présence de Christ en eux, leur perception fut celle de l'héritage d'une gloire éternelle dans une existence sublime et incomparable. CHAPITRE 2 Alors, quelques temps après, pendant que Luc s'occupait de la femme d'Alexandre le forgeron, Jean se rendit sur la place du marché publique, proclamant et enseignant le message de la grâce en Jésus-Christ. Une foule s'assembla autour de lui pour entendre ses paroles. Jamais ils n'avaient entendu quelqu'un parler avec une telle autorité. Ses paroles étaient comme des fleuves d'eaux vivent, pleines de grâce et de vérité, traçant des sillons dans les consciences et pénétrant dans les cœurs enténébrés. Jean s'approcha d'un marchand de fruits, et après quelques mots avec lui, monta dans le chariot du marchand pour s'adresser à la foule. Prenant un fruit dans ses mains, il leur dit La vérité est le fruit de l'arbre planté dans la terre fertile de la grâce en l'assurance inébranlable du sacrifice de Jésus-Christ sur la croix, que les Juifs ont fait mourir par la main des romains. Mais trois jours après il ressuscita d'entre les morts et nous en sommes témoins, ayant partagé le pain avec Lui lorsqu'il nous est apparu avec les marques de la croix en son corps. Ce que nous avons vu de nos yeux et touché de nos mains, nous vous l'annonçons. En lui vous recevez le pardon de vos péchés et la vie éternelle dans le royaume de sa gloire. Il est le Souverain Suprême sur toutes choses qui ont été créées par lui. Les dieux de vos mystères ne peuvent que vous égarer dans des voies périlleuses pour la perte de vos âmes. Nous vous prions, soyez réconciliés avec l'Esprit des vivants qui a versé son sang sur la croix dans sa forme corporelle, étant né d'une vierge au temps désigné. Alors il donna le fruit à un jeune garçon qui le reçut avec joie en toute humilité et reconnaissance, leur disant Si vous ne recevez pas la vérité comme cet enfant, vous demeurerez dans les ténèbres de vos péchés. La femme d'un marchand de soi s'écria Donne-nous à manger de ce fruit. Et la mère de l'enfant se tenait près de Jean, lui dit Maître, permet nous de nous désaltérer de l'eau vive de tes paroles. Il leur parla donc des merveilles du trésor de la lumière de l'Esprit des vivants, le Souverain Suprême de l'existence. Ses paroles surgissaient de la conscience de la Sainte Présence de Christ en lui pour la gloire de son nom, dans tous les temps et dans toutes les générations, pour servir de témoignage à la vérité, et c'est lui-même qui écrivit qui vous parle dans les paroles que vous lisez à cet instant. Depuis toute l'éternité fut l'amour; il était avant le commencement, et resplendissait d'une lumière pure et sans tache. Et cette lumière vivante jaillit à l'infini par un mouvement perpétuel d'extase en épanouissement. Et ce mouvement est la vie manifestée par le Souffle de la Parole dans le cœur de la source des lumières, en laquelle il n'y a aucune variation ni ombre de changement. Il fit scintiller sa lumière dans mille myriades de rayons glorieux. Et chaque rayon était un messager de la lumière qui poussait un cri de joie, et qui chantait avec allégresse des louanges à l'Esprit des vivants dans le Saint des saints du Sanctuaire céleste de l'existence divine. Et la Parole exprima par la lumière que tout fut; et tout était, et tout avait le mouvement et l'être dans la lumière, pour la lumière, et par la lumière de la Parole de l'Esprit des vivants. Car l'unité de la lumière dans sa diversité d'expressions, produisit la matière, et la matière fut ainsi ordonné, équilibré, et mit en mouvement; formant les nébuleuses d'étoiles innombrables dont notre monde en est le centre et le soutient de ses pieds. Alors, un paysan de la région, disciple du dieu Apollon, intimidé par les Juifs, s'approcha de Jean, lui versant d'une petite cruche une coupe d'eau fraîche qui contenait un poison mortel. Jean, ne soupçonnant rien lui était reconnaissant, car il avait très chaud, prit la coupe et la bue en continuant d'enseigner la foule. Le paysan et les Juifs étaient perplexes devant ce qui se produisit. Ils s'attendaient que Jean tombe mort, mais rien n'arrivait. Alors dans la crainte et la confusion, le paysan dit aux Juifs J'ai dû me tromper et mettre le poison dans une autre petite cruche, car il y en avait plusieurs l'une à côté de l'autre. Puis il se versa une coupe d'eau de la même petite cruche qu'il versa à Jean et mourra dans d'affreuses convulsions en leur présence. Les assassins s'enfuirent donc de l'endroit avant que leur crime soit découvert. CHAPITRE 3 Un messager fut envoyé à Jean pour lui dire que Luc le demandait avec urgence à la maison d'Alexandre le forgeron. Arrivé à l'endroit Jean y vit plusieurs personnes qui criaient et se lamentaient. Luc vint vers lui et lui annonça que la femme d'Alexandre était morte avec l'enfant en son sein. Alexandre était devenu fou de rage, il était impossible à consoler. La perte de sa femme et de son enfant était trop pour lui, impossible à supporter. Il blasphémait contre l'Esprit des vivants et sa colère se porta surtout vers Luc et Jean, s'imaginant qu'ils étaient responsables pour cette triste situation. Il maltraita ses serviteurs à coups de bâton, en blessant un sérieusement qu'on craignait pour sa vie. Sous la direction de la Sainte Présence de Christ en eux, Luc et Jean décidèrent donc de partir avant que les choses s'aggravent davantage. Ils reprirent la route en direction de l'Auberge du Vieux Moulin, mais un ange de l'Esprit des vivants les avertis dans un songe de ne pas y retourner. Ils firent donc un détour passant par Laodicée pour se rendre à Damas puis Jérusalem. Traversant un petit village, ils s'arrêtèrent pour se procurer des vives et se reposer. Dans une vision de la nuit, ils apprirent qu'Alexandre le forgeron s'était donné la mission de persécuter les chrétiens et qu'il se rendait à Rome pour fabriquer des armes pour l'armée romaine. Les forgerons étaient en grande demande à cette époque. Ils reprirent la route le lendemain matin et se hâtèrent pour se rendre à Jérusalem pour avertir les frères de cette nouvelle menace. Chemin faisant, ils rencontrèrent un vieillard avec son mulet qui prenait un repos. Il les invita à briser le pain avec lui, ce qu'ils firent avec joie, ne sachant pas que c'était le Seigneur. Il leur dit Vous portez un fardeau insupportable qui affectera la vie de plusieurs. Puis il leur parla du fardeau de la croix et du dessin arrêté de l'Esprit des vivants pour la souffrance des élus dans les persécutions à venir. Puis il leur dit Un homme nommé Saul, que j'ai choisi, viendra et mettra plusieurs de vous en prison, et en fera périr plusieurs autres. Mais son cœur sera brisé et il deviendra aveugle dans la lumière de la révélation que JE SUIS. Lorsque ses yeux seront ouverts, il portera l'Évangile de la Vérité en toutes les nations. On l'arrêtera et on l'amènera prisonnier à Rome. Il sera exécuté pour la gloire de mon nom et Alexandre le forgeron sera son bourreau. Ils furent fortement émerveillés par les paroles du vieillard qu'ils prenaient pour un prophète. Et levant les yeux au ciel pour rendre gloire à l'Esprit des vivants, il disparut devant d'eux et ils ne purent le trouver, ni lui ni son mulet. Ils comprirent alors que c'était le Seigneur et se réjouirent grandement. CHAPITRE 4 Arrivé à Jérusalem, ils rencontrèrent les frères et leur fit part de ce qu'ils avaient vu et entendu lors de leur voyage. Jacques et Pierre particulièrement, considèrent la réalité des persécutions à venir, et surtout du personnage mystérieux de Saul, qui en Grec est Paul. À ce temps Rome dominait sur la Judée et les soldats romains avaient tués plusieurs Juifs lors d'une insurrection dirigée par les zélotes. Le Proconsul avait donné l'ordre de placer l'aigle romain sur le portique du temple, ce qui fut un blasphème odieux pour les Juifs, car le temple était un endroit sacré dédié au Souverain Suprême. Ils ne comprirent pas qu'il y avait eu un changement de dispensation, l'Ancienne Alliance étant remplacée par la Nouvelle Alliance dans le sang de Christ, et que le temple de l'Esprit des vivants est le corps des élus en qui habite la Sainte Présence de Christ. La destruction d'Israëlétait ainsi assurée comme l'avait prédit le Seigneur Jésus. Quelques mois après, un jour de Sabbat après la lapidation d'Étienne, ils étaient tous ensembles sous le portique du temple enseignant le peuple. Ils virent un homme se présenter devant le Sanhédrin pour recevoir l'autorité de se rendre à Damas persécuter les disciples de Jésus-Christ. Son nom était Saul de Tarse, pharisien et citoyen romain de naissance. Alors le sceau fut mis à la prophétie. Lors de la conversion de Saul, nommé Paul, sur le chemin de Damas, et malgré sa vue affaiblie par la lumière de la révélation, il reçut l'ordre du Seigneur Jésus-Christ d'amener le message de la grâce et de la vérité à toutes les nations. Paul avait été aveuglé pour un temps et ses yeux en subirent des conséquences, mais il voyait clairement la lumière de la vérité, ayant même été transporté au troisième ciel dans une vision, où il a vu et entendu des choses impossibles à décrire avec des paroles humaines. Il nous en donne la connaissance graduellement afin que la lumière de la vérité ne cicatrise pas nos consciences par les merveilles de la gloire céleste. Les voyages de Paul le portèrent aux confins de l'empire romain La Grèce, Rome, l'Italie, la Gaule celtique, l'Espagne, la Grande Bretagne, et plusieurs autres endroits. Tous ne sont pas mentionnés, mais tous reçurent l'Évangile de la Vérité. Avant de quitter ce monde, Paul avait dit Mon départ était prévu, mais dans les temps à venir un autre semblable à moi me remplacera, sur lequel vous n'aurez aucune puissance. Il proclamera l'Évangile de la Vérité au monde entier comme par le vol de l'aigle, puis après viendra la fin. CHAPITRE 5 Or nous l'avons connu les merveilles de la lumière céleste par l'Esprit de grâce et de vérité qu'il a mis en nous par le moyen de la foi qu'il nous a donné; et il a ouvert au milieu de nous sa connaissance dans le secret de sa sagesse, et la source de sa puissance. Nos yeux contemplèrent ses splendeurs, et nos cœurs en furent illuminés. Ainsi, il nous donna l'intelligence pour raconter l'abondance de ses merveilles, pour qu'elles soient écrites et transmises de génération en génération. Ainsi prophétisa Énoch, le septième après Adam "Je vous révèle encore un autre mystère Des livres de joie seront donnés aux justes et aux sages; et ils croiront en ces livres qui contiennent les règles de la sagesse". Énoch avait prévu la nécessité de ces choses, car le manque de connaissance engendre la destruction. Il faut donc recevoir et entendre la Parole de la vie, et garder la Parole de la persévérance. Ainsi la sagesse viendra dans nos cœurs, et la connaissance fera les délices de nos âmes, car la réflexion veillera sur nous, et la prudence nous gardera. Alors nous serons des hommes nouveaux qui transmettront et qui enseigneront la vérité à un monde aveugle; et nous serons les guides de l'ère nouvelle du nouveau millénaire, semant le blé de la Parole avec conviction et avec humilité et avec joie. La tâche qui nous est assigné est des plus importantes. Nous savons que notre cause est juste; allons d'avant sachant que nous avons un ministère qui surpasse la lumière de la conscience. Mettons de côté les choses enfantines, et devenons des hommes à la stature de Christ; car notre ministère ne vient pas de la sagesse humaine, mais de la révélation de l'Esprit des vivants, notre Souverain Suprême, notre Sauveur et notre Seigneur. L'aperçu de son message est l'Appel à Renaître qui nous dirige pas à pas du péché et du désespoir, vers la plénitude de la présence de Christ en nous, l'anticipation de la gloire. Cette assurance nous la possédons maintenant, et cette présence nous fertilise afin que nous produisions le fruit d'un ministère qui nous donne l'opportunité d'être une bénédiction à nos frères, afin que notre existence ne soit pas en vain. Ceci est l'essence d'une nouvelle vie qui ne change pas selon les coutumes des hommes. Elle est divinement approuvée, car elle est le sceau de tous ceux qui sont appelés et dirigés de l'Esprit des vivants. Ainsi la victoire leur est assuré, et le message de notre Roi, Emmanuel, sera délivré. Ne résistons point à cette grâce par notre désobéissance, afin que celui qui a commencé en nous cette bonne œuvre la rendre parfaite, lorsque le Seigneur de gloire apparaîtra pour être glorifié en nous, et admiré dans tous ceux qui auront cru; alors tout œil le verra. C'est ainsi que s'accomplira la promesse de son avènement. Or sur ces choses il fut écrit anciennement dans l'antiquité Dans les derniers jours, la Bête arrachera du milieu des douze la plante qu'ils auront élevé, et elle tombera entre ses mains. Et la plupart de ceux qui se seront réunis pour recevoir le BIEN-AIMÉ, se tourneront vers l'adversaire. Car au sujet du second avènement de Christ, les disciples négligeront la doctrine et altéreront la foi. Et il y aura des disputes sur son premier et sur son dernier avènement. Et il y aura des anciens qui seront iniques, et des pasteurs qui seront oppresseur de leurs propres troupeaux. Ils seront des rapaces qui négligeront leurs devoirs les plus sacrés. Et beaucoup dans ces jours-là obtiendront par complots leurs charges, sans avoir la sagesse qui en rend digne. Ils seront des gardiens aveugles, sans intelligence. Ils seront tous des chiens muets, incapable d'aboyer. Ils seront des chiens voraces, insatiables. Ils seront des bergers qui ne savent rien comprendre. Tous suivront leur propre voie, chacun selon son intérêt particulier, jusqu'au dernier. Ils jugeront pour des présents, enseigneront pour un salaire, et prédiront pour de l'argent. Et beaucoup échangeront leurs nobles vêtements de saints pour la robe de ceux qui ont des richesses. On fera acception des personnes, et l'on recherchera les hommes de ce monde. On vous dira Venez, je vais chercher du vin, et nous boirons des liqueurs fortes. Nous en ferons autant demain, et beaucoup plus encore. Et Il y aura des calomnies et des calomniateurs qui ne se réjouiront point de l'approche du Fils de l'Homme, et beaucoup seront privés des lumières de l'Esprit-Saint. Et il n'y aura dans ces jours, que peu de prédicateurs qui, en différents endroits, annonceront les grandes vérités. Et cela à cause de l'esprit d'ignominie et d'avarice qui inspirent ceux qui disent Devenez les esclaves de l'or et de ceux qui le possèdent. Et de grandes haines s'élèveront entre les pasteurs, des anciens et les disciples. Et la convoitise s'emparera de la plupart des cœurs, et chacun ne parlera que des objets de son envie. On négligera les oracles des saints prophètes, et ont se laissera aller aux bouillonnements de son cœur. Telle est l'époque qui doit venir et qui maintenant est avec nous. Alors le moment vient et est déjà à la porte; la vengeance de l'Esprit des vivants, notre Souverain Suprême, est à la main. Christ en nous, nous témoigne de cette vérité, sa colère s'abattra sur la race humaine et aucun n'échappera. Le Fils de l'Homme apparaîtra de son trône royal dans le cœur de ses élus, dans une flamme de feu; et il surgira de sa sainte habitation en eux, les transformant en sont image, et les unissant comme des pierres vivantes, en un Temple glorieux; révélant au monde l'unité de son Corps; et toute œil le verra. Car la lumière qui sortira de chacun d'eux sera si grande, que les cieux entiers ne pourront la contenir. Comme un feu vivifiant, elle inondera la terre et dissipera les ténèbres pour toujours. Et en un instant, dans un clin d'œil, et la création entière sera changée. C'est ainsi que l'Époux aura reçu l'Épouse pour célébrer le banquet des noces de l'Agneau. Car ils entreront dans la chambre nuptiale pour l'épanouissement éternel de la gloire divine, et l'exaltation suprême de l'unité céleste. Car il faut que la Jérusalem terrestre du faux christianisme disparaisse pour qu'apparaisse la Jérusalem céleste de la royauté sublime, où entrera seul ceux dont le nom est écrit dans le Livre de vie de l'Agneau. Or nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. Quiconque a cette espérance en lui ce purifie, comme lui-même et pur. Puis l'Esprit dit Habitez en moi, dit le Seigneur, et j'habiterai en vous à jamais; car JE SUIS, J'AIME et JE SAUVE tous ceux que j'ai choisi avant la fondation du monde selon le bon plaisir de ma volonté. Grand est notre Seigneur et grande est sa puissance. Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, par la grâce de notre Seigneur et notre Esprit des vivants et Souverain Suprême, Jésus-Christ, à qui convient toute gloire et toute louange, maintenant et dans tous les temps et éternellement. Moi, Ioannes Alaythia, je témoigne de ces choses par la grâce qui m'est donnée en Jésus-Christ. Shalom! Paix à ceux qui lisent et à ceux qui écoutent, ainsi qu'à leurs familles. Amen! Dissertationde 3 pages en culture générale & philosophie publié le 8 avril 2009: La vérité dépend-elle de nous ?. Ce document a été mis à jour le 08/04/2009 Ce document a été mis à jour le 08/04/2009
Bonjour, Toulon ! Bonjour, chers amis ! Merci ! Merci d’être si nombreux aujourd’hui ! Merci à Marion qui nous rejoint ! Marion, quelle intelligence, quel courage et quel symbole ! Ma chère Marion, nous nous connaissons depuis si longtemps, et j’ai toujours eu l’intuition qu’un jour, nous allions nous battre ensemble pour la France. Je ne savais pas quand, je ne savais pas comment, mais je savais que cela arriverait ! Et cela arrive aujourd’hui à Toulon ! Marion que toute la droite attendait, et c’est nous qui l’accueillons ! Marion que toute la France voulait entendre, et c’est ici qu’elle parle ! Marion que tous les patriotes aiment, et c’est nous qu’elle rejoint ! Car oui, Marion, tu es un symbole pour les Français et un symbole aussi pour toutes les femmes de fais partie de ces femmes, tellement françaises, qui ne baissent jamais les yeux !Tu fais partie de ces femmes qui sont libres, qui sont fortes et qui se battent !Tu fais partie de ces Françaises qui refusent la soumission de notre fais partie de celles qui n’acceptent pas que la France ne soit plus la France !Marion, tu es une Française libre, tu te bats pour une France libre, et je suis heureux de t’accueillir aujourd’hui à Toulon ! Réunir Marion Maréchal et Phillippe de Villiers, beaucoup en ont rêvé, nous l’avons fait. Mon cher Philippe de Villiers, quel honneur de t’avoir à mes côtés depuis l’Arménie. Quel honneur, quelle fierté, et je dirais même, quel bonheur ! Mon cher Stéphane Ravier, merci à toi pour ces mots, merci pour ton courage, bravo pour la fidélité à tes convictions, toi qui sais si bien depuis Marseille ce que peut devenir le reste de la France si nous ne faisons rien. Merci pour ta joie de vivre et merci d’être ici, déjà un peu trop loin de Marseille à ton goût, c’est vrai, mais ici… dans ce Sud que tu aimes tant et que tu représentes si bien ! Merci mon cher Guillaume Peltier, merci pour tes mots ! Toi, le député de la France rurale que tu connais si bien et que tu aimes tant, toi l’ancien vice-président des Républicains qui a préféré la France à un parti moribond, toi le professeur d’Histoire passionné par la transmission et l’héritage ! Merci pour ton soutien, merci pour tout ! Merci Jérôme Rivière, merci à tous les autres ! Mes chers amis, chers membres de la Reconquête, chers Français ! Merci à tous ! Toulon ! Comme on se retrouve ! Quel plaisir de vous revoir ! Vous m’avez manqué ! Vous ne m’avez pas oublié, et je ne vous ai pas oubliés ! Merci d’être venus si nombreux, si fidèles, si joyeux, si toulonnais ! Merci du fond du cœur à Toulon pour le rôle si important qu’elle joue dans cette campagne ! Et quelle campagne, chers amis ! Quelle aventure ! Quelle histoire ! Je savais que nous serions en permanence bousculés, pris pour cible, surpris par l’Histoire. Je dois vous avouer que je ne suis pas étonné. C’est mon caractère depuis 30 ans de combattre et de vous protéger dans l’adversité. C’est notre tempérament, à nous, militants de la Reconquête d’accepter les sursauts de l’Histoire, car c’est là que nous montrons notre vraie valeur ! Car nous savons, mes chers amis, que même quand les vents sont capricieux, le cap est le bon ! Et ce matin, j’étais à Notre-Dame du Cap Falcon, cette petite chapelle magnifique, construite tout près d’ici. Cette chapelle érigée en hommage aux pieds-noirs enterrés en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Quelle résonance pour moi ! Comment ne pas repenser à mes ancêtres qui ont eux aussi vécu de l’autre côté de la méditerranée, juste en face d’ici, et qui sont arrivés ici, en France, le pays qui leur a tout donné. Les pieds-noirs ont été les premiers à comprendre, à deviner et à pressentir au fond d’eux-mêmes, ce qui se jouerait un jour, des années plus tard, sur notre sol. J’ai longuement discuté avec certains d’entre eux ce matin. Leur émotion est encore vive. Ils ont fui cette terre qu’ils aimaient tant pour arriver ici. Ils ont tout perdu, leurs biens, leurs maisons, parfois leurs familles. Ils ont vécu l’enfer, ils ont été déracinés, ils ont vécu dans la nostalgie. Aujourd’hui, ils n’ont qu’un seul souhait, qu’un seul espoir. Ils prient chaque jour pour que leurs enfants ne connaissent pas un jour le malheur qu’ils ont connu eux-mêmes dans leur enfance. Je vous l’assure, mes chers compatriotes, je l’empêcherai ! Nous ne voulons pas plus de la guerre mondiale que de la guerre à l’intérieur de nos frontières ! Nous voulons la paix ! Depuis la dernière fois que je suis venu vous voir à Toulon, en septembre dernier, que de changements, que de coups de théâtre, que de renversements de situation ! Et surtout, que de victoires ! Grâce à vous ! Merci, mille fois merci mes amis. Oui, que de victoires. En septembre dernier, nous étions 800 à Toulon. Aujourd’hui, nous sommes 8 000 mes amis ! Souvenez-vous ! En septembre dernier, je n’étais pas candidat, mais je venais déjà vous parler de la France. Je suis devenu candidat il y a trois mois ! Trois petits mois qui ont pourtant semblé une éternité, tant nous avons travaillé, tant nous avons donné d’espoir, tant nous avons rassemblé. La rencontre de Toulon, vous souvenez-vous ? Le 17 septembre 2021. Le tout premier événement de ma tournée littéraire. C’était la Croisée des Chemins ! Vous avez eu droit aux premières pages du premier chapitre, vous avez aujourd’hui droit aux premières pages du Chapitre 3 ! Vous voyez, comme je vous aime ! Car nous nous retrouvons aujourd’hui pour le premier meeting du chapitre le plus important, le plus difficile et le plus beau, celui qui mène en ligne droite à la victoire. Revenons sur notre deuxième chapitre, celui qui s’est ouvert à Villepinte et qui nous a offert les trois derniers mois inouïs que nous avons passés ensemble ! Trois mois pendant lesquels nous avons mis sur pied, tous ensemble, les meetings les plus fervents de la campagne ! Trois mois pendant lesquels je vous ai livré ma vision de la France, mes propositions pour nos enfants, nos petits enfants, mes solutions pour que la France que nous chérissons reste la France ! Trois mois pendant lesquels vous avez pris position sur tous les marchés de France, pendant lesquels nos affiches ont décoré les panneaux de toutes nos villes et de tous nos villages. Trois mois pendant lesquels vous avez tracté, convaincu et rassemblé ! Nous avons réuni un nombre de militants qui fait l’envie de partis installés depuis des décennies ! Plus de cent treize mille en trois mois ! Jamais dans l’histoire de la Vème république, un mouvement politique n’a grandi aussi vite ! Un record en un temps record ! Trois mois pendant lesquels nous avons rassemblé toutes les droites, les abstentionnistes et ceux qui n’avaient jamais voté. Trois mois pendant lesquels les patriotes sincères des Républicains et du Rassemblement national nous ont rejoints et je rends hommage à Marion, à Philippe, à Guillaume, à Jérôme, à Stéphane, à Laurence, à Sebastien et à tous les autres. Trois mois qui ont prouvé à la France que nous n’étions pas seuls, que nous étions portés par un courant profond ! C’est un signe, mes amis ! Un signe que nous avons touché juste. Un signe que nous avons parlé au coeur des Français, aux profondeurs de la France ! Un signe qu’il manquait à notre pays une force politique pour offrir à des millions de Français un cadeau inestimable le cadeau de ne plus avoir honte de penser ce qu’ils pensent. Le cadeau de voir leurs idées enfin pouvoir gagner ! Comme la vie politique a changé, depuis notre dernière rencontre à Toulon ! Et savez-vous pourquoi elle a tant changé ? Parce que nous avons surgi. Nous avons bouleversé les règles du jeu. Nous avons replacé la nation et sa survie au centre du débat. Nous l’avons fait avec constance et nous y avons mis toute notre énergie. Cette énergie qui a guidé toute ma vie, depuis que l’école de la République m’a donné le mode d’emploi. Ce mode d’emploi, c’est le mérite. Le travail. La constance. Le courage dans l’effort. L’intelligence dans l’ambition. Je suis venu d’en bas, mon grand-père était cordonnier, mon père ambulancier. Chaque Euro que j’ai gagné, je l’ai mérité. Et je veux un pays où il sera possible de s’enrichir parce qu’on est honnête et travailleur. Les Français ont droit à la prospérité. Je veux un État économe et une France qui gagne bien sa vie inversons enfin la vapeur ! Souvenez-vous, chers amis, que je ne suis entré dans le jeu politique que depuis trois mois, quand mes compétiteurs y vivent d’argent public depuis des décennies ! Marine Le Pen a pris sa carte au Front National à sa naissance. Jean-Luc Mélenchon est devenu trotskiste à l’adolescence. Valérie Pécresse joue à la politicienne depuis la maternelle. Même Emmanuel Macron est entré au Parti socialiste en 2008, il y a 14 ans. Nous, en trois mois, nous avons créé un des plus grands partis de France, nous avons vécu ensemble des meetings qui rendent jaloux tous les autres, nous avons recueilli plus de 720 parrainages, nous avons imposé nos thèmes à tous les candidats, et surtout, surtout, nous avons défendu la France comme plus personne ne la défend ! Eux, où étaient-ils, après trois mois de vie politique ? Qu’avaient-ils réalisé ? Quel élan, quel espoir, quel mouvement de fond avaient-ils soulevé ? Combien avaient-ils de sympathisants ? Combien de Françaises et de Français comptaient sur eux ? Mes amis, je ne le dis pas pour vous flatter nous sommes l’évènement de cette campagne présidentielle ! Nous sommes les favoris des Français qui n’en peuvent plus de la politique, qui ont été trahis, et ils sont majoritaires ! Nous sommes les favoris des patriotes qui n’en peuvent plus de perdre, et ils sont une majorité ! Nous sommes les favoris des Français qui ne veulent ni être remplacés, ni être déclassés, ni soumis, ni terrorisés, ni censurés ! Nous sommes le camp de l’espoir, de la paix et de la puissance ! Depuis Villepinte, ces trois derniers mois, nous avons vécu tant de choses beaucoup de succès, et donc beaucoup d’adversité. On nous a traités de tous les noms, on nous a accusés de jouer sur les peurs, de cliver, de diviser, de provoquer, de scandaliser, d’indigner, et j’en passe. Se déclarer anti-Zemmour est devenu un programme, un business, un positionnement pour tous ceux qui n’ont rien à dire, rien à proposer, rien d’intéressant, rien de nouveau. Ils ne nous attaquent jamais sur nos constats ou nos propositions. Ils ne nous attaquent que sur des polémiques qu’ils créent de toutes pièces, car ils savent que le peuple pense comme nous. On nous a menacés, on a tronqué nos déclarations, on a tenté de nous censurer, de nous intimider, de nous faire reculer et de nous faire baisser les yeux. Mais il faudrait nous arracher le cœur, et il n’y arriveront pas ! Nous avons encaissé les coups. Nous sommes toujours debout, avec la certitude renouvelée que le combat que nous menons est le bon. Alors nous allons continuer ! Envers et contre tout. La semaine dernière, est survenue la guerre. Cette guerre nous démontre chaque jour, chaque minute, que nous ne sommes pas sortis de l’Histoire. Que l’Histoire est bel et bien tragique, et qu’elle nous réserve encore peut-être le même lot de drames qu’elle a réservé à nos ancêtres. Cette guerre nous rappelle aussi que nous avons un devoir de puissance, et que ce devoir est le plus important de tous, parce qu’il défend notre souveraineté, notre indépendance, notre sécurité, notre liberté, notre prospérité et notre identité. Nous avons un devoir de puissance qui nous a été légué par notre glorieuse histoire, renforcé par le Général de Gaulle, et sur lequel repose notre avenir. Nous avons un devoir de puissance, pour la sécurité de nos enfants. Nous avons un devoir de puissance, et il n’est pas négociable. Oui, il y a la guerre à nos portes, et si, Dieu nous en préserve, la France était en guerre, nous n’aurions que trois jours de munitions devant nous. Trois jours ! Mais aucune guerre ne dure trois jours ! Je l’ai dit au Mont-Saint-Michel. Oui, il y a la guerre à l’est de l’Europe, et seulement 6% de nos dépenses publiques sont consacrés à notre sécurité intérieure et extérieure. Six pour cent ! Voilà où nous en sommes. Voilà dans quel état nous sommes face à l’orage de l’Histoire. C’est une honte. Je veux la prudence, la confiance et la paix. Je le répète depuis des années. Nous avons un devoir de puissance et pour cela nous devons massivement augmenter notre budget militaire pour permettre à la France d’être respectée et entendue. Je le dis depuis plusieurs mois je porterai le budget annuel de notre armée à 70 milliards d’euros d’ici 2030. Il y a encore quelques jours, la gauche et les médias riaient de cette proposition. Aujourd’hui, c’est toute l’Europe qui se réarme à grande vitesse. Mêmes les Allemands. Emmanuel Macron viendra à ma proposition pendant sa campagne, comme souvent. Nous avons perdu du temps, voilà la réalité ! Souvenez-vous ! En 2017, l’un des premiers scandales du quinquennat d’Emmanuel Macron a été dû à la faiblesse du budget qu’il accordait à notre armée. Il a provoqué le départ du Chef d’État major des armées, Pierre de Villiers ! Que de temps perdu pour nos investissements ! Comme sur le nucléaire, en matière militaire, Emmanuel Macron nous a offert encore un quinquennat pour rien. Si la France n’arrive pas à négocier la paix, c’est qu’elle n’impose plus le respect, et si elle n’impose plus le respect, c’est parce que tous les gouvernements, y compris celui d’Emmanuel Macron, ont réduit comme peau de chagrin notre appareil de défense, voilà la réalité ! Voilà pourquoi nous voulons la puissance parce que nous voulons que la France reste la France, même quand les plus grands dangers la guettent. Surtout quand les plus grands dangers la guettent. Je veux aussi la prudence parce que je ne veux pas qu’un Ministre d’État se permette de déclarer la guerre économique totale aux Russes, pour finalement se raviser une heure plus tard. C’est une faute extrêmement grave qui ridiculise la France et met en danger les Français. Aucune autre grande puissance, confrontée à l’aventurisme russe, ne s’est permise de jouer ainsi avec le feu. Alors je veux un gouvernement qui protège son peuple, mes amis, pas un gouvernement qui nous expose tous. Je veux un gouvernement qui ne joue pas avec le feu, car la Russie est une puissance nucléaire et car les Russes sont capables de tout, comme l’a montré leur histoire. Souvenez-vous mes amis, quand Napoléon mène la guerre à la Russie, les Russes vont jusqu’à brûler Moscou, leur propre ville, pour ne pas céder ! Alors oui, nous voulons le rapport de force qui mène à la paix, mais non, nous ne voulons pas l’escalade qui nous menacerait tous. En plus du devoir de puissance, le gouvernement a un devoir de prudence ! Je veux la confiance parce que je veux que nous puissions compter sur nos propres forces sans remettre notre destin dans les mains d’un pays étranger, d’un dirigeant étranger, de qui que ce soit d’autre que nous-mêmes. Le Général de Gaulle nous l’a appris toute défense doit être nationale ! Nous avons toujours eu des alliés, certes. Nous avons toujours voulu des alliances, certes, et nous en aurons toujours. Mais nous n’avons jamais voulu et ne voudrons jamais être inféodés ni à la Russie, ni à la Chine, ni aux États-Unis, ni à personne. Nous sommes ce peuple insolent qui dit aux autres peuples je protégerai mon indépendance, je protégerai ma puissance. Et je veux la paix parce que rien n’est plus beau qu’une nation qui peut, en toute tranquillité, consacrer ses efforts à être prospère, à faire en sorte que chacun vive de son travail, à sortir de la pauvreté ceux qui en souffrent, à élever ses enfants, à protéger ses aînés, à soigner ses malades. La guerre, mes amis. L’Ukraine, donc. J’en ai beaucoup parlé ces derniers jours car cette terrible guerre touche notre continent et nous touche tous. Je ne l’évoquerai aujourd’hui que pour dire non, je ne suis pas du camp de Poutine, parce que je ne suis d’aucun camp autre que la France. Mon camp, c’est la France, on me le reproche assez comme ça ! Comme presque tout le monde, comme les experts militaires et les diplomates, comme les politiciens et comme le gouvernement, je n’avais pas vu cette guerre venir. Je l’admets bien volontiers… mais voilà, chers amis je suis le seul à le faire ! Je suis le seul à l’admettre ! Quand les politiciens professionnels et Emmanuel Macron lui même, quelques jours avant le début du conflit, nous promettaient que cela allait se régler avec Biden et lui. Malheureusement, rien ne s’est passé comme prévu. Maintenant ils feignent tous d’avoir vu la guerre venir. Je suis le seul à dire que personne n’a vu la guerre venir. L’hypocrisie est générale et je ne veux pas y participer. Que je sois aujourd’hui pris pour cible en dit long sur le cynisme de mes accusateurs. Oui, je suis le seul à dire que Poutine a pris le monde entier par surprise. Et savez-vous pourquoi je suis le seul ? Parce que je ne suis pas un politicien professionnel. Les politiciens me reprochent la position que j’ai tenue vis-à-vis des réfugiés ukrainiens. Ils la déforment, il la caricaturent, puis il me la reprochent. Mais je vais vous dire la vérité, chers amis les politiciens professionnels ne défendent pas plus le peuple ukrainien qu’ils n’ont défendu le peuple français. En vérité, ils ne s’intéressent pas à ce que veulent vraiment les réfugiés ukrainiens. Moi si. Quelle est la position que j’ai défendue ? Je répète depuis la semaine dernière que presque toutes les pauvres femmes et les pauvres enfants ukrainiens que nous voyons sur nos écrans et qui nous déchirent le cœur veulent absolument se réfugier près de chez eux, aux portes de leur pays, près de leur père, de leurs fils et de leur mari qui continuent de se battre. Pour la plupart, ils veulent donc aller en Pologne, en Hongrie et en Roumanie, comme toutes les sources officielles nous le montrent désormais et comme les journalistes sur place nous le racontent. La plupart des Ukrainiens ne veulent pas devenir des migrants à 2000 kilomètres de chez eux. Ce sont de vrais réfugiés de guerre. Ils ne veulent pas du déracinement. Ils ne veulent pas aller à l’autre bout du continent. Que nous dit Gérald Darmanin ? Qu’il y a aujourd’hui moins d’une centaine d’Ukrainiens arrivés en France. Que nous disent les Polonais ? Qu’ils ont, eux, déjà accueilli 500 000 déplacés. Que nous disent la plupart des Ukrainiens eux-mêmes ? Il faut les écouter d’abord. Ils disent qu’ils veulent être en sécurité, près de leur pays, et uniquement le temps que la guerre finisse, car ils aiment leur pays et ne veulent pas laisser leur terre aux Russes. Oui, mes amis, il faut les aider, cent fois oui ! Mais pour bien faire, il faut aider les Ukrainiens selon leurs besoins et non selon nos désirs. Leurs besoins, aujourd’hui, c’est d’être proche de l’Ukraine, proche de leur père qui se bat. Leur besoin, c’est de retourner au pays dès la fin de la guerre. Et pour être proche de leur pays, ils ont besoin de l’aide des Polonais, des Hongrois, des Slovaques et des Roumains, qui sont en première ligne. C’est bien logique, et si l’Italie était en guerre, il va de soi que la France serait le premier pays à accueillir ses voisins italiens ! La Pologne se dit capable d’accueillir dignement un million d’immigrés ukrainiens supplémentaires si elle était aidée. Alors qu’attendons-nous pour l’aider ? Qu’attend la France pour envoyer notre soutien logistique, financier et médical en Pologne ? Qu’attendons-nous pour lever les sanctions de l’Union Européenne contre la Pologne ? Qu’attendons-nous pour arrêter de stigmatiser la Hongrie qui prend toute sa part dans l’accueil des Ukrainiens ? Nous avons le devoir d’aider en urgence ces pays à accueillir les Ukrainiens, parce que les Ukrainiens sont de vrais réfugiés, qui fuient la guerre, parce que nous nous sentons proches d’eux, parce qu’ils sont européens, parce qu’ils sont chrétiens. Nous avons le devoir de garantir un corridor humanitaire, le devoir d’envoyer à ces pays la nourriture, les tentes, les équipements de survie et l’argent nécessaires à leur protection ! Et je sais que de nombreux Français se mobilisent pour cela, et je les trouve admirables. Reprenons les choses dans l’ordre, mes amis, parce que je sais que ma position, une fois déformée et caricaturée, a pu interroger - D’abord, l’immense majorité des Ukrainiens veut aller dans les pays voisins de l’Ukraine, alors le principe, c’est d’aider ces pays et de ne pas chercher à déraciner des patriotes Ukrainiens pour les faire venir en France, alors qu’ils préféreraient être en Pologne. - Ensuite, il ne faut pas laisser la Pologne et les autres pays voisins seuls dans l’aide humanitaire, car sans notre aide ils ne pourront plus accueillir dignement les déplacés, et cela, personne ne le dit ! - Enfin, pour ceux des Ukrainiens qui PREFERENT venir en France, par exemple parce qu’ils y ont des attaches, parce qu’ils y ont de la famille, parce qu’ils sont francophones alors il faut les accueillir le temps que les bombardements cessent et, comme je l’ai dit mercredi soir sur Cnews, uniquement dans les communes qui ont les moyens de les accueillir et la volonté de les recevoir dignement. Je sais que de nombreux maires de France, notamment parmi mes soutiens, s’organisent déjà pour en recevoir. Je les salue et je les félicite ! Je l’ai dit et je le répète leur générosité fait honneur à la France. Car, oui, les Français font la différence entre des migrants venant pour des raisons économiques et des déplacés de guerre venant de la civilisation chrétienne et européenne ! C’est cela être à la fois généreux et rationnels ! Je dis souvent que le coeur d’un homme d’Etat doit être dans sa tête. Eh bien ce choix-là, c’est le coeur qui me le dicte autant que la raison. Cela aussi, je suis le seul à le dire. Pour nous, la souffrance du peuple Ukrainien n’est pas un enjeu électoral. Nous voulons agir et agir vraiment, et pas uniquement faire de la communication ! Il y a un autre sujet sur lequel la communication ne suffit plus, sur lesquels les actes sont maintenant attendus. Depuis des mois, et en particulier depuis la guerre, trop de nos compatriotes me disent dépenser parfois plus de 300 euros par mois uniquement pour se déplacer, pour aller travailler, pour rendre visite à leurs parents. Imaginez la détresse de ce travailleur, qui part tous les jours à l’usine pour gagner un argent qu’il verra dilapidé à la pompe à essence. Imaginez ce désarroi quand on doit payer pour aller travailler. Vous le savez, je propose depuis des mois que le patron rembourse la moitié des frais kilométriques de ses salariés, sur le modèle du remboursement de la carte Navigo. Cette mesure est plus que jamais d’actualité. Mais l’actualité rend le sujet encore plus préoccupant. Ici à Toulon, comme partout en France, vous voyez cette envolée des prix de l’essence 1 euro 90 à La Garde et déjà plus de 2 euros sur le port. Jusqu’à quand ?! Jusqu’à combien ? Faut-il que vous payiez votre plein d’essence 5 euros le litre pour qu’Emmanuel Macron s’intéresse un jour à vos difficultés de tous les jours ? Faut-il que toute l’économie française soit ralentie par cette inflation hors de contrôle, pour que l’Etat agisse enfin contre l’envolée du prix à la pompe ? Faut-il qu’encore plus de Français ne se chauffent plus, ne se déplacent plus ou ne mangent plus à leur faim, pour que le gouvernement prenne la mesure du drame qui est en train de se jouer ? Alors que la menace d’un troisième choc pétrolier plane sur l’économie mondiale, l’Etat doit garantir à chaque Français un prix décent. C’est pourquoi, face à l’envolée des prix à la pompe causée par la crise en Ukraine, je bloquerais les prix des carburants à son niveau d’avant-crise, soit 1,8 euro par litre, le temps nécessaire à la mise en oeuvre d’un cessez-le-feu. Aucun Français ne doit avoir à subir cela. Les Français doivent être protégés des conséquences de cette guerre. Oui, il est nécessaire de bloquer les prix à la pompe maintenant. Nous ne pouvons pas laisser des millions de Français brûler leurs économies pour simplement pouvoir se déplacer, aller travailler. L'État doit vous protéger. Vous protéger, c’est aussi protéger votre pouvoir d’achat, votre capital, votre patrimoine et votre dignité. Je serai le Président qui protège les Français. Car ma priorité, c'est vous. Et c’est parce que vous êtes ma priorité que je me suis engagé dans cette campagne présidentielle. Cette campagne présidentielle qui engage bien plus que les cinq prochaines années de notre pays, qui engage le destin de notre pays. Mais pour certains, cette élection cruciale semble finie avant même d’avoir commencé. Comment ne pas repenser à Philippe Séguin ? En 1995, les plus anciens s’en souviennent, tout le monde annonçait l’élection d’Edouard Balladur. Certains allaient même jusqu’à dire qu’il serait élu au premier tour, que les autres candidats devaient se retirer, que Balladur pouvait “enjamber l’élection”… Cela ne vous rappelle rien ? Et pourtant, et pourtant… Balladur a perdu. Alors aujourd’hui, comme hier, certains sont tentés de vous dire “Circulez, il n’y a rien à voir ! Le vainqueur a déjà été désigné, vous n’avez même plus besoin de l’élire, c’est comme s’il était déjà élu !”. Ne les écoutez pas ! C’est vous qui déciderez du sort de notre pays ! Nous sommes un peuple fier, qui déteste qu’on lui dicte ses choix, qui déteste qu’on lui dise que tout est joué d’avance alors qu’il ne s’est pas encore exprimé. L’élection présidentielle est le cœur battant de notre démocratie. Ce qui se joue, c’est l’état de la France aujourd’hui, c’est l’état de la France dans 5 ans, dans 10 ans, dans 50 ans. Nous ne pouvons pas engager la France pour les prochaines années sans une vraie campagne. La Français veulent le débat et la France mérite cette campagne. Oui, mes amis, dans une campagne présidentielle on ne peut pas se cacher. On ne peut pas se dérober. On ne peut pas refuser le débat et la confrontation des idées. Le Président ne peut occulter son bilan après 5 ans au pouvoir. Les Français ont le droit de choisir leur destin en connaissance de cause. On veut nous faire croire que tout est joué d’avance. On veut nous faire croire que tout est déjà choisi, que Vladimir Poutine va décider de cette élection et de l’avenir de notre pays. Les Français ne laisseront personne décider à leur place, ni les sondages, ni les commentateurs, ni les journalistes, ni le Président et son gouvernement. Non, rien n'est joué, car nous sommes un peuple libre. Un peuple qui veut choisir son destin, un peuple qui a de la mémoire et qui se souvient de tout ce que lui a fait subir Emmanuel Macron ces 5 dernières années. Alors il nous faut parler de la candidature d’Emmanuel Macron. Du quinquennat de Macron. Du bilan de Macron. Avez-vous lu la lettre aux Français d’Emmanuel Macron ? On ne pouvait pas faire plus froid et plus ennuyeux, mais au milieu de cet ennui, on retrouve tout de même une définition édifiante de ce qu’est Emmanuel Macron. Écoutez bien. Dans sa lettre aux Français, Emmanuel Macron nous dit L’enjeu est de bâtir la France de nos enfants, pas de ressasser la France de notre enfance. » Lors de mon discours de Villepinte, j’avais dit que personne ne savait ce que pense Macron. Eh bien, désormais, grâce à cette phrase de sa lettre aux Français, nous savons ce qu’il pense. Nous savons ce qu’il est. En écrivant cette phrase, Emmanuel Macron montre qu'il n'a aucun sens de la continuité. Au fond de lui, il est convaincu que demain est la destruction d'aujourd'hui, et qu'aujourd'hui est la destruction d'hier. Nous avons enfin sa définition d’une France En Marche ! C’est une France où nous avons le devoir de remplacer la France de nos parents, une France où nos petits-enfants devront remplacer à leur tour la France de nos enfants. Et ainsi de suite. Il ne croit ni à l'Histoire, ni à la transmission, ni à l'héritage, ni à l'identité. Il vit dans un monde sans parents ni enfants. Ce n’est pas notre monde ! C’est justement parce que nous aimons nos enfants et nos petits enfants que nous voulons leur léguer ce que la France de notre enfance avait de meilleur la tranquillité, la prospérité, la douceur de vivre, une école excellente, une culture brillante, une nation respectée, et tant d’autres trésors. Emmanuel Macron ferme les yeux sur vos craintes, il veut occulter votre quotidien parce que votre quotidien démontre qu'il a fait un quinquennat pour rien. Emmanuel Macron n’a rien fait Il a laissé 2 millions d’étrangers entrer sur notre sol pendant son quinquennat alors que nous avons des millions de compatriotes qui ont du mal à joindre les deux bouts, qui ont du mal à se loger, qui ont du mal à se soigner. Il a laissé l’islamisation de nos quartiers remplacer un peu plus nos mœurs et nos coutumes et détruire un peu plus les libertés des femmes françaises. Il a laissé nos jeunes vivre dans la peur de se faire agresser par la racaille, la peur de prendre un coup de couteau dans le métro au moindre regard, parce qu’ils ne sont pas au bon endroit au bon moment. Emmanuel Macron tolère qu'il y ait chaque jour 130 attaques au couteau dans notre pays. 1800 agressions par jour ! Il a laissé nos aînés vivre dans l’angoisse de se faire cambrioler, de se voir dérober parfois les souvenirs d’une vie. Il y a un cambriolage toutes les 90 secondes dans notre pays. Imaginez, pendant ce meeting, ce sont 80 familles françaises qui ont vu leur maison saccagée… Emmanuel Macron a laissé des professeurs se faire insulter, tabasser par des élèves mineurs ou pire par des parents d’élèves en désaccord avec tel ou tel enseignement de notre histoire. Il a laissé nos policiers se faire tirer dessus par les caïds de la drogue. Il a laissé des délinquants sortir de de prison avant la fin de leur peine, à cause du Covid. Combien de ces délinquants vont-ils récidiver, agresser, voler, violer, tuer de nouveau ? Emmanuel Macron n’a rien fait pour ceux qui se lèvent tôt, pour ceux qui travaillent, pour ceux qui payent toujours plus d'impôts, de charges et de taxes sans jamais se plaindre. Emmanuel Macron a fermé leur entreprise, leur commerce parce qu’il n’était soi-disant pas essentiel, leur atelier, leur usine… Emmanuel Macron n’a rien fait pour protéger les retraites de nos aînés il est le seul Président depuis 20 ans à n’avoir pas fait de réforme des retraites. Je pourrai continuer longtemps, mais dans la France imaginaire d’Emmanuel Macron tout cela n’existe pas. Il n’a rien vu, rien entendu ! Il n’est pas au courant ! Parce que les enclaves islamisées, c’est lui !L’ensauvagement de la société, c’est lui !Les femmes qui ont peur de prendre le métro le soir, c’est lui !Le mépris de la culture française, c’est lui !La dette qui explose, c’est lui !La violence dans nos rues, c’est lui !La division des Français, c’est lui !Le mépris des Gilets Jaunes, c’est lui !Le grand déclassement, c’est lui !Le grand remplacement, c’est lui ! Oui, c’est lui, mes chers compatriotes, et une grande majorité de Français le sait. Alors ne les croyez pas lorsqu’ils vous diront qu’il est déjà réélu. Si les Français ne le veulent pas, il ne PEUT PAS être réélu. Cela a un nom cela s’appelle la démocratie. C’est pourquoi je veux parler solennellement à tous les Francais, que vous soyez ou non d’accord avec moi, que vous vous apprêtiez ou non à voter pour moi ne vous laissez pas voler cette élection, imposez le débat à ceux qui le refusent, à ceux qui se cachent, à ceux qui se taisent. Ne vous laissez pas priver de parole, C’est le troisième chapitre de notre campagne qui s’ouvre aujourd’hui, Osez dire ce que vous voulez pour votre pays, pour votre famille ! Le destin de notre pays dépend de vous. J’ai besoin de vous ! La France a besoin de vous ! Ne vous laissez pas impressionner ! Ils veulent vous faire taire mais il n’y arriveront pas ! Mes amis, il nous reste 34 jours !34 jours pour débattre !34 jours pour convaincre !34 jours pour dire au monde quelle France nous voulons ! 34 jours pour faire que la France reste la France !34 jours pour faire mentir tous les journalistes et tous les sondeurs !34 jours pour écrire les plus belles pages de l’histoire de France ! Bientôt, dans 34 jours, mes chers compatriotes, ce sera le jour du premier tour, et vous serez dans l’isoloir. Alors, vous aurez rendez-vous avec l’Histoire de France. Vous aurez ce jour-là le pouvoir de faire que la France reste la France. Vous aurez le pouvoir de choisir la sécurité pour vos enfants, la prospérité pour vous, la tranquillité pour vos parents. Alors mes chers compatriotes, puisqu’il ne nous reste que 34 petits jours, je vais vous lancer une invitation je vous invite tous, bientôt, à la fin du mois, à Paris pour le plus grand meeting de la campagne présidentielle. Ah, si vous aimez les très grands moments, ceux qu’on n’oublie jamais, ceux qui marquent la mémoire d’un pays, vous allez être servis ! J’invite tous nos amis, tous nos militants, tous nos sympathisants et tous les curieux, à converger vers la capitale, au Trocadéro, le 27 mars prochain ! Nous allons montrer à la France combien nous l’aimons Serez-vous présents, les Toulonnais ? Oui, vous serez présents, parce que la France qui n’a peur de personne, c’est nous ! La France fière de ses parents, c’est nous ! La France qui redevient puissante, c’est nous ! La France indépendante, c’est nous ! La France belle et souveraine, c’est nous ! La France qui va rester la France, c’est nous ! La Reconquête, c’est nous ! Vive le courage dans l’épreuve, vive la grandeur dans la tempête, vive la confiance et la puissance, vive la liberté et la prospérité, vive la Reconquête, vive la République et, surtout, surtout, vive la France !
Annalesgratuites Bac S : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ? Le sujet 2012 - Bac S - Philosophie - Dissertation. Avis du professeur : Sujet classique sur la vérité. La subtilité tient à la dimension morale introduite dans l'énoncé par le mot devoir. Les philosophes ont longtemps débattu sur la question de savoir quelle est la meilleure voie vers la vérité l'expérience immédiate ou l'abstraction et la Raison ? Je vais peut-être les mettre d'accord, si ma thèse se vérifie... Ma conception prend la forme d'une triade autour des notions suivantes relation, lien, rapport. J'expliquerai ce que j'entends exactement par ces notions. Chacune de ces dimensions permet l'accès à la vérité. Evidemment, cela ne s'arrête pas là sinon si ce serait trop simple. Ces trois chemins actionnent des processus qui viennent influer sur la vérité. Ces processus sont variés par exemple, il y a la représentation mentale, les intentions, les affections, les passions, la Volonté de puissance. LA RELATION au monde et à soi-même 1ère voie de la vérité Chacun a pu faire l'expérience de l'immersion dans la vérité par une relation immédiate au monde ou à soi-même le Moi réflexif. Plongé dans l'ambiance d'une nature qui l'enveloppe, l'être ressent pleinement la vie et il sait qu'il est en contact avec la vérité authentique. Bien entendu, il existe une part d'erreur. Nos sens sont imparfaits et ne captent pas tout. Ils peuvent aussi déformer la réalité. Mais cela ne détruit en rien l'idée que la relation immédiate au monde est relation à la vérité. L'erreur confirme l'exception. La vérité est bien présente, là, ce sont seulement nos sens ou notre conscience qui ne nous la montrent pas dans son intégralité ou qui la déforment, voire la nient. D'ailleurs, la vérité qui nous échappe, d'autres êtres peuvent l'exprouver. Preuve mais incommunicable d'un être à l'autre qu'elle est universelle. Il n'y a pas que la relation directe au monde comme vérité universelle, il y a aussi la relation à l'être universel par la démarche métaphysique. Lorsque Descartes a appliqué sa méthode de clarification interne pour un accès à la claire évidence du vrai - au sens métaphysique - il a prouvé l'universalité de la vérité interne. Il a dit "je pense, je suis" et ce principe vaut pour tout être pensant. Il est donc universel, il est donc une porte sur la vérité. Enfin, il n'y a pas que la vérité interne à valeur universelle, il y a la vérité interne de chaque être. Chacun a sa propre vérité interne. Elle passe par le relation de soi à soi par suppression de tout ce qui fait obstacle à cette plongée intime. Cette part intime de chacun reste pour une très grande part inconnaissable par les autres, même par les psychanalystes les plus qualifiés. LE LIEN aux autres et à la société la 2ème voie de la vérité Mais qu'est-ce que le lien ? N'est-ce pas synonyme de la relation ? Pas selon ma définition. Je crois que la relation est directe, immédiate, sans raccourci. Le lien est plus élaboré et, de plus, il exprime une idée de permanence, de constance et de solidité, d'enracinement. Là où cela se complique, c'est que la relation et le lien coexistent. Je prends un exemple qui "parle" un père et un enfant au bord de la mer. Il y a relation de chaque être avec la nature autour. Il y a aussi une relation interindividuelle le père perçoit le fils et le fils perçoit le père dans une relation immédiate. Mais il y a aussi un lien, à savoir quelque chose qui unit durablement les deux êtres, les enracine, et les transpose dans une dimension symbolique le rôle du père a une fonction symbolique, l'image de l'enfant éveille des affections qui véhiculent aussi des sentiments et images spécifiques. On peut dire la même chose pour un maître et son élève traitant un sujet de connaissance ou étudiant une œuvre d'art, d'un couple d'amoureux. Dans ce dernier cas, il y a relation avec la nature et lien affectif très fort entre les deux êtres. Il s'agit bien d'un lien et non d'une relation car la relation est perception immédiate alors que l'amour suppose un média, une triangulation par le sentiment. Le sentiment est quelque chose de très abstrait et de très sophistiqué, à tel point que l'on peine encore à définir et à expliquer en dépit des progrès fulgurants de la science moderne. La relation, au contraire passe par la voie directe, elle n'implique pas de choses complexes comme le sentiment amoureux ou les symboliques sociales à dimensions multiples et variables. Ce qu'il faut retenir des deux premiers points la relation est immédiate c'est la pleine conscience du monde ou de son Moi intérieur universel, le lien est une attache durable qui enracine dans des dimensions sociales et symboliques ou des sentiments complexes. Ce sont deux portes différentes pour accéder à la vérité. LE RAPPORT 3ème voie vers la vérité C'est ici que nous mettons d'accord les vieux philosophes qui s'opposaient sur le point de savoir quel était l'unique chemin vers la vérité vraie. Car la vérité est qu'il n'y a pas un chemin unique mais trois. Le chemin du rapport passe par l'abstraction, la raison, la logique, l'imagination, en bref la pensée dans toutes ses variations possibles. C'est le rapport qui fait naître le langage, les concepts, les structures de pensée diverses qui permettent à notre esprit de fonctionner. Le chemin de l'abstraction est créatif et il peut aller jusqu'à inventer un monde et faire naître une chose qui n'existe pas à l'état naturel c'est-à-dire au stade de la simple relation au monde la foi. La poésie, la musique, la littérature, l'art en général, la philosophie, la religion, les contes et légendes, tout cela met en jeu des rapports. Le rapport, en gros, c'est une forme de transcendance cela remonte à quelque chose d'élevé des valeurs, des principes, des croyances... et cela redescend pour teinter d'une façon spéciale nos liens et nos relations. La morale et la politique sont les formes les plus emblématiques de la dimension du rapport. Le rapport n'est pas naturel et n'est pas non plus du lien du vécu ancré durablement mais il est source de vérité au même titre que les autres dimensions. Les scientifiques rigoureux diront que c'est la voie qui doit prévaloir, les humanistes opteront plutôt pour la voie de la relation entre personnes humaines, les amoureux de la nature diront que c'est la première voie la meilleure. Qu'importe ! Il y a trois voies d'accès à la vérité. Il serait aberrant d'en négliger une ou, même, de faire prévaloir l'une sur les autres. LES PROCESSUS mis en action Quand nous évoluons dans ces trois dimensions, celle de la relation, celle du lien et celle du rapport, des processus se mettent en branle. Les processus de perception, d'affection tristesse, joie, colère, peur, dégoût, de Volonté de puissance, autrement dit de de désir et de volonté. Contrairement aux affections, nous sommes dans ce dernier cas actifs et non plus passifs. Des passions aussi mode actif également l'admiration, l'envie, la jalousie, l'ambition. Il y a enfin tout un ensemble que j'appellerai "processus d'intention" il s'agit de tout ce que nous projetons autour du concept de "sens". Tout ce qui fait sens appelle de notre part une action, un engagement. Nous élaborons des intentions pour trouver le sens. L'être humain est taraudé par la question du sens à cause de l'angoisse liée à la mort et à l'idée de perte de façon plus générale. L'animal, lui, n'est pas inquiet à ce propos. Le premier sens se définit souvent comme étant ce qui est utile. La première utilité est l'adaptation pour la survie. Mais l'être humain a élaboré toutes sortes d'échelles de sens qu'il serait fastidieux d'énumérer ici. Second sens chez l'Homme la position qu'il entend tenir dans la société dans sa famille, dans son clan, dans la société, dans la postérité. Ce sens de deuxième niveau est à l'origine de bien des luttes et de guerres. Le sens de la possession vient ensuite. Il est très souvent lié au premier c'est par la possession de biens, de titres, d'honneur et de relations dans le monde que l'individu s'élève socialement et en pouvoir. Le désir enfin est proprement humain et trop complexe pour être défini. Ses formes sont infinies. Le sentiment du juste pour finir est issu de la perception de l'injustice. C'est un sentiment plutôt égoïste au premier abord parce que l'on comprend l'injustice par le vécu de sa propre frustration, puis par la vision de cette même frustration subie par un congénère auquel on s'identifie. Pour trouver la justice vraie, il faut pouvoir dépasser cette conception. En tous, le juste ne passe pas uniquement par des droits revendiqués pas plus qu'il ne saurait se limiter à des devoirs imposés de l'extérieur et du haut de la société auxquels il faudrait se plier. En ce qui me concerne, je préfère l'engagement individuel au devoir imposé par la société. Cela me semble plus productif et surtout plus responsabilisant. Mais ici s'arrêtera ma digression politique en écho à l'actualité. En conclusion, je dirai qu'il faut concilier les trois dimensions pour cheminer vers une vérité complète et équilibrée. J'ajouterai qu'il faut prendre garde de ne pas prendre le sens pour la vérité. Le risque est en effet qu'en préférant trouver du sens à tout prix notre vie, nous en négligions l'exigence de vérité. Or, ce qui fait la noblesse de l'être humain, c'est moins le sens qu'il se construit que son désir profond de connaissance de la vérité. Parlà même, nous nous définissons comme des êtres de raison : cependant, pour être raisonnables, il nous faut rechercher la vérité. En effet, une raison asservie à d'autres par le moyen des jugements incertains, nous l'avons vu, se met en danger elle-même, et c'est alors refuser d'être humain que de laisser l'usage de cette faculté
Résumé Index Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteur Résumé La réflexion spinoziste sur la vérité dégage deux propriétés de l’idée vraie – l’adaequatio et la convenientia – dont l’articulation exacte pose quelques difficultés d’interprétation. Le problème principal consiste à savoir si ces deux propriétés renvoient à deux théories de la vérité qui s’opposent vérité-cohérence et vérité-correspondance ou à deux aspects qui se complètent d’une façon harmonieuse dans une seule conception de la vérité. L’objectif de cet article est de présenter quelques remarques qui soutiennent la seconde option et éclairent l’originalité de la conception spinoziste de la vérité. Haut de page Entrées d’index Haut de page Texte intégral 1Dans cet article, je voudrais présenter quelques remarques sur le problème de la vérité chez Spinoza. Néanmoins, il faut d’abord préciser que sous la rubrique problème de la vérité », il se trouve en réalité un ensemble de questions distinctes bien qu’essentiellement liées entre elles. Par problème de la vérité » on doit d’abord comprendre le problème qui porte sur la détermination de la nature ou essence de la vérité. Il s’agit de répondre à la question 1 sur la signification du terme vérité ». Ensuite, il s’agit de poser les questions qui portent sur les conditions de possibilité de la vérité, c’est-à-dire de répondre aux questions suivantes 2 Etant donnée la définition de la vérité, quelles conditions générales, du point de vue de l’absolu, doivent être remplies pour qu’il y ait des idées vraies ? 3 Ensuite, quelles conditions particulières doivent être remplies pour que nous, du point de vue de l’âme humaine, ayons des idées vraies ? 4 Finalement, quelles conditions doivent être remplies pour que nous sachions que nous avons des idées vraies, c’est-à-dire pour que nous puissions reconnaître les idées vraies et les distinguer de celles qui sont fausses ? C’est le problème du critère de vérité. 2L’ordre des ces questions n’est pas fortuit. En effet, il semble bien que pour répondre aux questions 2, 3 et 4, il nous faut d’abord répondre à celle qui porte sur la nature de la vérité, puisque c’est cette réponse qui nous permettra de déterminer le sens précis à apporter aux mots vrai » et vérité » présents dans ces questions. 3Néanmoins, la liaison entre elles, surtout entre la première et la dernière, n’est pas dépourvue d’une certaine tension interne. Selon certains philosophes, par exemple Russell et Popper, nous devons distinguer soigneusement l’investigation qui porte sur la définition de la vérité de celle qui concerne le critère de vérité, et nous ne devons pas espérer que cette définition nous apporte un critère pour reconnaître la vérité d’un jugement donné. Selon eux, la première question est complètement indépendante de la dernière. D’autres, par exemple les pragmatistes et Dummet, soutiennent que toute recherche sur le concept de vérité resterait vide si elle n’était pas susceptible de nous montrer comment nous pouvons reconnaître la vérité d’un jugement donné. Pour eux, la réponse à apporter à la première question dépend de la prise en considération de l’exigence exprimée par la dernière. 1 Il [Cherbury] examine ce que c’est que la vérité ; et pour moi, je n’en ai jamais douté, me sembl ... 4Mais que la question concernant la détermination de la nature de la vérité soit considérée comme un problème », voilà qui a quelque chose de problématique ou de paradoxal en soi. En effet, si nous ne savions pas d’emblée ce qu’est la vérité, comment pourrions-nous l’apprendre ? Quelles raisons aurions-nous d’accepter une certaine définition parmi les diverses définitions possibles ? Bref, comment trouverions-nous la vraie définition de la vérité ? Ce problème a été posé par Descartes dans une lettre bien connue adressée à Mersenne le 16 octobre 1639. Descartes y affirme que la notion de vérité est si transcendantalement claire, qu’il est impossible de l’ignorer »1. Sa solution pour ce problème consiste à affirmer que nous avons une connaissance naturelle » de la notion de vérité, définie nominalement par la conformité de la pensée avec l’objet. Pour lui, donc, le problème de la vérité » renvoie essentiellement au problème qui consiste à trouver et à fonder un critère de vérité, le sens du terme vérité », quant à lui, étant tout à fait clair et naturellement donné à l’esprit. 5On peut évidemment accorder à Descartes que si nous n’avions pas une compréhension naturelle du sens de la vérité, compréhension à laquelle nous pouvons et devons faire appel pour nous guider dans notre investigation, nous resterions dans un vide conceptuel qui ne pourrait être rempli que par un choix arbitraire parmi les multiples définitions possibles. Néanmoins, on n’est pas forcé de croire que cette connaissance naturelle soit aussi transcendantalement claire qu’elle semble l’être pour Descartes, ni non plus qu’elle épuise le contenu du concept de vérité. On peut très bien soutenir que ce que nous connaissons naturellement de la vérité et que nous expliquons quid nominis, c’est-à-dire la définition nominale de la vérité, ne porte que sur la propriété ou dénomination extrinsèque de l’idée vraie et que cette définition, correspondant à un niveau encore superficiel de la réflexion sur l’idée vraie, ne fournit que le point de départ pour une recherche plus approfondie sur la nature de la vérité. 6Tout se passe comme si cette définition n’était qu’un instrument naturel premier, encore partiel et imparfait, à l’aide duquel l’âme, par un mouvement réflexif, pourrait progresser dans le sens d’un approfondissement de la compréhension de la forme de l’idée vraie. Or, cet effort réflexif, ce questionnement qui porte sur le concept même de vérité, soit pour préciser à quoi il s’applique, soit pour en dégager d’autres déterminations que celle apportée par la définition nominale, nous semble s’accorder avec la démarche effective de la pensée spinoziste. Tout au long de son œuvre, du Court Traité et du Traité de la Réforme de l’Entendement à l’Éthique, Spinoza examine de façon critique la conception de la vérité comme correspondance, afin d’expliciter non seulement ses conditions de possibilité, mais aussi et surtout, de la compléter avec une propriété ou dénomination intrinsèque qui permette, d’une part, d’expliquer que nous puissions savoir avec certitude que nous avons des idées vraies, et, d’autre part, de fournir à la perspective éthique un principe explicatif de la supériorité interne du sage sur l’ignorant. 2 Cf. chap. XV, deuxième partie. GI/78 G » renverra toujours à Spinoza Opera, éd. Carl Gebhardt, 5 ... 7En effet, la simple correspondance entre la pensée et son objet n’est pas capable d’apporter une réponse satisfaisante aux trois questions qui fournissent le fil conducteur de l’investigation spinoziste sur la vérité, et qui sont formulées de la façon suivante aussi bien dans le Court Traité2 que dans l’Éthique 3 Éthique II, Proposition XLIII, scolie. GII/124. Si une idée vraie, en tant qu’elle est dite seulement s’accorder avec ce dont elle est l’idée, se distingue d’une fausse, une idée vraie ne contient donc aucune réalité ou perfection de plus qu’une fausse puisqu’elles se distinguent seulement par une dénomination extrinsèque, et conséquemment un homme qui a des idées vraies ne l’emporte en rien sur celui qui en a seulement des fausses ? Puis d’où vient que les hommes ont des idées fausses ? Et enfin, d’où quelqu’un peut-il savoir avec certitude qu’il a des idées qui conviennent avec leurs objets ?3 8Parmi ces trois questions, la première, bien qu’étant sûrement celle où se manifeste la fin ultime qui dirige la pensée de Spinoza, ne nous concernera pas directement ici. Cela signifie que nous n’allons pas examiner les effets de l’exigence éthique sur la détermination du concept de vérité chez Spinoza. Parmi les deux autres questions, c’est surtout celle concernant la possibilité de savoir avec certitude que nous avons des idées vraies qui doit retenir notre attention. En effet, celle-ci renvoie au problème du critère de vérité et c’est elle qui, dans un rapport de tension avec la détermination préalablement donnée de la nature de la vérité, met en marche l’approfondissement de la réflexion concernant la forme de l’idée vraie. 9La réponse à ces questions repose sur l’introduction de la dénomination intrinsèque de l’idée vraie, c’est-à-dire sur la notion spinoziste d’adaequatio. C’est cette notion qui permet d’expliquer que la vérité soit norme d’elle-même et du faux, et qui exclut le recours à une marque ou à un signe extrinsèque qui serait nécessaire pour nous faire reconnaître cette vérité ; c’est elle qui fonde l’identification spinoziste entre l’idée vraie et la certitude et qui explique qu’une idée vraie ait plus de réalité qu’une fausse. 10L’investigation de Spinoza nous met ainsi devant deux aspects de l’idée vraie, l’un intrinsèque et l’autre extrinsèque. Tout le problème consiste à savoir si entre ces deux aspects il y a tension, contradiction ou complémentarité harmonieuse. Y a-t-il chez Spinoza deux théories de la vérité qui s’opposent ou deux aspects qui se complètent dans une conception consistante de la vérité ? La réponse à ces questions partage les interprètes du spinozisme. 11Certains soutiennent qu’il y a dans l’Éthique une coexistence harmonieuse entre la conception de la vérité comme correspondance et celle de la vérité comme cohérence, liée à la notion spinoziste d’adaequatio. Ainsi, R. Landim affirme 4 R. Landim, La notion de vérité dans l’Éthique de Spinoza », in Groupe de recherches spinozistes n ... Ces questions posées par la définition de la vérité trouvent dans l’Éthique de Spinoza une réponse aussi subtile qu’originale. Dans l’Éthique les deux théories de la vérité coexistent. Si la vérité est en premier lieu correspondance, c’est par une sorte de cohérence que la vérité s’impose à l’homme comme correspondance4. 12D’autres, comme F. Alquié, ont insisté sur le caractère conflictuel de cette coexistence. Il parle d’une certaine tension inhérente au concept spinoziste de la vérité », tension qui renvoie à la difficulté de concilier les trois affirmations suivantes 5 F. Alquié, Le Rationalisme de Spinoza, PUF, coll. Épiméthée, Paris, 1981, p. 212. [1] La vérité est intérieure à la pensée, et se définit, non par son rapport avec la chose, mais par une dénomination intrinsèque ; [2] la vérité est sa propre marque, son propre signe, et celui qui possède une idée vraie ne peut douter de sa vérité ; [3] la vérité, malgré les deux caractères précédents, est accord de l’idée et de la chose5. 6 Ce sont ceux, comme S. Hampshire ou H. Joachim, qui considèrent que Spinoza soutient exclusivement ... 7 Ce sont ceux, comme E. Curley ou J. Bennett, pour lesquels Spinoza adopte exclusivement la concepti ... 13D’autres encore, face à cette tension et désespérant de la résoudre, ont choisi de la supprimer en privilégiant exclusivement soit les passages de Spinoza qui vont dans le sens de deux premières affirmations, interprétées comme exprimant une certaine version de la théorie de la vérité comme cohérence6, soit les passages qui vont dans le sens de la dernière affirmation, assimilée à la théorie de la vérité comme correspondance7. 14Bien entendu, le procédé qui consiste à supprimer la tension par l’élimination d’un de ses termes n’est pas légitime ici. Il le serait si l’on pouvait montrer que ces affirmations renvoient à des moments différents de la pensée de l’auteur, c’est-à-dire si l’on pouvait dissoudre la tension dans la considération de l’évolution de la pensée de Spinoza. Mais tel n’est pas le cas puisque cette tension est présente aussi bien dans le Court Traité, que dans le Traité de la réforme de l’entendement et dans l’Éthique. Ainsi, ou bien il est possible de résoudre conceptuellement cette tension, ou bien il faut avouer qu’elle renvoie à une conception incohérente de la vérité. 8 En particulier, il n’est pas possible de développer ici l’analyse détaillée de la notion d’idée adé ... 15Dans cette étude, mon objectif est de présenter quelques remarques qui permettent de soutenir la première de ces deux options. Il me semble qu’il n’y a pas nécessairement d’exclusion mutuelle entre la théorie de la vérité comme cohérence et celle de la vérité comme correspondance, mais plutôt un rapport de complémentarité. J’essaierai de montrer que l’originalité de Spinoza consiste précisément à supprimer cette fausse opposition et à faire de l’adaequatio et de la convenientia deux aspects complémentaires du concept de vérité. L’idée vraie, pour être pleinement vraie, doit satisfaire à une double condition être adéquate cohérente et s’accorder avec son objet. Sans pouvoir examiner ici la totalité des aspects enveloppés dans cette question8, je prétends seulement indiquer quelques éléments qui, permettant d’éliminer la tension signalée par F. Alquié, rendent possible cette complémentarité et illuminent l’originalité de la réflexion spinoziste sur la nature de la vérité. Qu’il y a un rapport de complémentarité entre adaequatio et convenientia 9 Éthique I, axiome VI. 16Il faut remarquer avant tout que Spinoza ne présente pas dans l’Éthique, ni dans le Traité de la réforme de l’entendement, une définition en bonne et due forme et explicite de la vérité. Dans l’Éthique, la traditionnelle définition nominale de la vérité n’est pas présentée sous forme de définition, mais sous forme d’axiome l’idée vraie doit debet s’accorder convenire avec son idéat »9. On ne doit pas penser que la substitution de l’énoncé sous forme d’axiome à l’énoncé définitionnel soit gratuite. En effet, les définitions portent sur l’essence des choses et sur leurs affections, tandis que les axiomes concernent surtout les relations entre les choses. Ainsi, la mise en forme axiomatique de la définition nominale vise à indiquer que celle-ci ne porte que sur la relation extrinsèque de l’idée vraie à l’objet, sans nous renseigner en quoi consiste l’idée vraie prise en elle-même. 10 Je ne reconnais aucune différence entre l’idée vraie et l’idée adéquate, sinon que le mot “vraie” ... 17C’est dans l’Éthique II, définition IV, que Spinoza considère l’idée vraie par sa propriété intrinsèque, c’est-à-dire par son adéquation J’entends par idée adéquate une idée qui, en tant qu’on la considère en elle-même, sans relation à l’objet, a toutes les propriétés ou dénominations intrinsèques d’une idée vraie. Explication Je dis intrinsèques pour exclure celle qui est extrinsèque, à savoir, l’accord de l’idée avec l’objet dont elle est l’idée ». Que l’adaequatio et la convenientia soient deux propriétés distinctes et complémentaires d’une seule et même idée, c’est ce que Spinoza affirme clairement dans la lettre 60 à Tchirnhaus10. Idée adéquate » et idée vraie » sont deux dénominations distinctes pour désigner une seule et même idée, selon que nous considérons cette idée unique soit dans sa nature, abstraction faite de son rapport à l’objet, soit dans son rapport à l’objet. Voyons donc ce qui rend possible cette complémentarité. 18Je prendrai comme fil conducteur de mon analyse le § 69 du Traité de la réforme de l’entendement Quant à ce qui constitue la forme du vrai, il est certain que la pensée vraie ne se distingue pas seulement de la fausse par une dénomination extrinsèque, mais surtout par une dénomination intrinsèque. 19L’emploi de l’adverbe surtout » dans ce passage marque nettement la primauté de la dénomination intrinsèque par rapport à l’extrinsèque, mais l’affirmation de la subordination de cette dernière à la précédente n’équivaut pas à l’affirmation de son exclusion au profit de la première. Néanmoins, les exemples donnés ensuite par Spinoza semblent aller dans le sens d’une véritable exclusion. En effet, il poursuit 11 GII/26. Si un ouvrier conçoit un ouvrage avec ordre, bien que cet ouvrage n’ait jamais existé et même ne doive jamais exister, sa pensée est néanmoins vraie que l’ouvrage existe ou non, cette pensée est la même. Et au contraire, si quelqu’un dit, par exemple, que Pierre existe, sans savoir cependant que Pierre existe, sa pensée, par rapport à lui, est fausse, ou, si l’on préfère, n’est pas vraie, quoique Pierre existe effectivement. Et cette proposition Pierre existe, n’est vraie qu’en ce qui concerne celui qui sait avec certitude que Pierre existe11. 20Le deuxième exemple affirme clairement que le simple accord entre une affirmation et l’état de choses auquel elle renvoie n’est pas une condition suffisante pour qu’elle soit vraie, tandis que le premier exemple semble aller plus loin et affirmer qu’il n’est pas non plus une condition nécessaire de la vérité, puisque le plan conçu par l’ouvrier est dit vrai » indépendamment de l’existence de son objet. 12 Cf. Éthique I, Proposition VIII, scolie 2 ; Éthique II, Proposition VIII ; Éthique V, Proposition X ... 13 Selon Spinoza, le contraste entre l’existence éternelle et l’existence temporelle n’est pas un cont ... 14 Cf. les § 41, § 42, § 85, § 91 et § 99. 15 Cf. Éthique II, Propositions XXXII et XXXIV ; Proposition XLI, démonstration ; Proposition XLIII, d ... 21Néanmoins, il est possible d’interpréter le premier exemple, à la lumière de certaines thèses métaphysiques soutenues par Spinoza dans l’Éthique12, comme affirmant simplement que la vérité d’une pensée construite d’une façon ordonnée ne dépend pas de son accord avec quelque chose qui existe dans la durée, sans que cela signifie qu’elle ne s’accorde avec une essence éternelle contenue dans un attribut de Dieu. En effet, étant donné que le nécessitarisme de Spinoza entraîne que tout ce qui est concevable possède un certain type d’actualité extra-mentale, il est légitime d’affirmer qu’il n’y a pas d’idée vraie qui ne s’accorde avec un objet doué d’actualité, que cette actualité soit l’existence temporelle de la chose ou l’existence éternelle de son essence13. Toute idée vraie a donc une portée existentielle et une dénomination extrinsèque. Cette lecture permet de maintenir la présence constante de la dénomination extrinsèque de l’idée vraie indiquée au début du § 69, affirmée dans d’autres paragraphes du Traité de la réforme de l’entendement14 et dans plusieurs passages de l’Éthique15. 16 Cf. ibid., Proposition XLIII, scolie. 22Parmi les deux dénominations de l’idée vraie, c’est surtout l’intrinsèque qui constitue la forme du vrai. C’est elle, en effet, qui permet de considérer l’idée vraie comme ayant plus de réalité ou de perfection interne qu’une idée fausse, et qui permet d’affirmer qu’il y a entre l’idée vraie et la fausse la même relation qu’entre l’être et le non être16. C’est à elle que le § 70 du Traité de la réforme de l’entendement se réfère quand il affirme qu’il y a dans les idées quelque chose de réel par quoi les vraies se distinguent des fausses », ce quelque chose de réel » consistant dans la possession effective d’un savoir concernant ce qu’on affirme. Cela lie indissolublement, comme nous le verrons par la suite, le concept spinoziste de vérité au concept de savoir. Comment ce rapport de complémentarité est-il possible ? 17 Bien que la substitution de l’énoncé définitionnel par l’axiomatique ne soit pas dépourvue d’import ... 23Si la vérité de l’idée vraie était réduite à la dimension extrinsèque, il semble bien que nous serions contraints d’adopter l’interprétation réaliste de la définition nominale de la vérité, selon laquelle une idée est vraie parce qu’elle s’accorde à son Dans ce cas, c’est l’objet qui rend l’idée vraie, c’est la présence d’une réalité extérieure qui est la norme de la vérité de l’idée. On voit bien que cela est tout à fait contraire à la thèse spinoziste selon laquelle la vérité est norme d’elle même et du faux », et qu’ainsi, celle-ci ne pouvant pas être fondée sur la dénomination extrinsèque de l’idée vraie et la définition de la vérité à elle attachée, elle devra être fondée sur la dénomination intrinsèque de l’idée vraie. L’adaequatio devra fournir un aspect complémentaire à la définition de la vérité qui fonctionne aussi comme norme de la vérité. 24Si je dis aspect complémentaire », c’est pour souligner encore une fois que cela ne signifie pas qu’il faille exclure la définition nominale de la vérité. Celle-ci affirme simplement que l’idée vraie s’accorde à son objet. Elle ne précise pas en quoi consiste cet accord ni non plus quel est, parmi les termes en rapport, celui qui rend l’idée vraie. L’interprétation réaliste de cette définition va plus loin parce qu’elle affirme que c’est exclusivement à l’objet qu’il appartient la fonction de rendre l’idée vraie. On peut néanmoins maintenir cette définition tout en excluant l’interprétation réaliste. Dans ce cas, il faudra dire que l’idée vraie, étant intrinsèquement vraie adéquate, doit s’accorder avec son objet, c’est-à-dire doit avoir aussi la dénomination extrinsèque. Seule l’exclusion de l’interprétation réaliste de la définition nominale peut rendre compatible les deux aspects de l’idée vraie. 25Ces considérations permettent d’avancer dans la compréhension de l’emploi du mot debet » dans la formulation de l’axiome VI de l’Éthique I. D’après ce qui a été dit, cet axiome doit être interprété comme l’équivalent de la formule suivante 261 Si une idée est vraie intrinsèquement vraie, adéquate, alors elle s’accorde nécessairement avec son objet ». 27Et non comme l’équivalent de la formule suivante 282 Si une idée s’accorde avec son objet, alors elle est nécessairement vraie ». 18 Traité de la réforme de l’entendement, tr. A. Koyré, J. Vrin, Paris, 1984, note 69, p. 107. 29Cela veut dire que si une idée vraie s’accorde avec son objet, elle le fait, comme le dit A. Koyré, vi propria ; elle s’y accorde parce qu’elle est vraie et non inversement »18. Le mot debet » exprime le fait, pour la dénomination extrinsèque, d’être une conséquence nécessaire de la puissance intrinsèque de la pensée vraie. Cela signifie que, dans le rapport de complémentarité entre convenientia et adaequatio, il y a subordination de la première à la seconde. 30Cette lecture, qui exclut le caractère réaliste de la définition nominale, peut être renforcée par l’analyse du deuxième exemple donné dans le § 69, qui concerne l’affirmation de l’existence de Pierre. Selon ce passage, la simple rencontre fortuite entre un état de choses et l’affirmation qui le représente n’est pas une condition suffisante pour que cette affirmation puisse être qualifiée de vraie. La simple existence fortuite de l’état de choses affirmé ne rend pas l’idée vraie. Par contre, cette même affirmation, faite par celui qui sait avec certitude que Pierre existe », c’est-à-dire liée à une idée adéquate qui porte en soi la totalité des causes ou raisons de ce qu’on affirme, recevra légitimement ce prédicat. Seule une affirmation connectée au système de raisons qui la justifient peut être vraie. 19 GII/124. 31Ainsi, pour Spinoza, il n’y a de proposition vraie sur une chose que si elle consiste dans un savoir certain sur cette chose. Dans la connaissance vraie, il y a un rapport indissociable entre ce qui est affirmé et les raisons par lesquelles cela est affirmé, ce qui conduit Spinoza à soutenir, dans l’Éthique II, Proposition XLIII, scolie, qu’ avoir une idée vraie ne signifie rien, sinon connaître une chose parfaitement ou le mieux possible »19. 32 Parfaitement ou le mieux possible » désigne la forme par laquelle la chose est connue, le processus d’engendrement de la connaissance. Et dès lors que ce processus ne reste pas étranger à la vérité de l’affirmation à laquelle il conduit, mais fait partie intégrante de la signification même de sa vérité, il n’est pas possible qu’une affirmation soit vraie si elle est dépourvue de cette forme, si donc elle n’est pas la connaissance parfaite de son objet. L’indissociabilité entre l’opération rationnelle qui fonde et justifie une certaine affirmation et la vérité de cette affirmation, l’immanence du processus démonstratif à la vérité, signifie que le rejet de l’interprétation réaliste de la définition nominale s’accompagne, chez Spinoza, de l’exclusion consécutive de ce que M. Dummett a appelé de principe de connaissance », selon lequel un énoncé peut être vrai même si l’on ne peut pas connaître ce qui le rend vrai ». Spinoza soutient ainsi une certaine conception épistémique de la vérité. 20 Pour cette interprétation de M. Dummett, voir R. Landim A interpretação realista da definição n ... 33Le réalisme, selon Dummett, peut être caractérisé par la conjonction du principe de correspondance » si un énoncé est vrai il doit y avoir quelque chose en vertu de laquelle il est vrai » ; du principe de bivalence » tout énoncé est vrai ou faux d’une manière déterminée » ; et du principe de connaissance » si un énoncé est vrai, il doit être, en principe, possible de connaître qu’il est vrai ». Or, dans la mesure où les limites de la connaissance humaine ne déterminent pas les limites de toute connaissance possible, ce principe peut être interprété comme affirmant que quelque chose peut rendre vrai un énoncé sans que nous puissions l’identifier. Il peut, par conséquent, être reformulé de la façon suivante les conditions de vérité d’un énoncé peuvent être remplies indépendamment de notre capacité de savoir si elles sont ou non remplies ». Le réalisme, ainsi caractérisé, établit une nette séparation entre le fait pour un énoncé d’être vrai et les raisons qui permettent de le considérer comme tel, puisqu’il est possible qu’un énoncé soit vrai et qu’on ne puisse pas le démontrer20. Nous voyons ainsi que le rejet spinoziste de cette séparation, présent dans le § 69 du Traité de la réforme de l’entendement, s’accorde bien avec son rejet de l’interprétation réaliste de la définition nominale de la vérité. 21 Éthique II, Proposition III. 22 Ibid, Proposition VI, corollaire. 23 Cette inspiration est nettement présente dans la théorie de la définition génétique formulée dans l ... 34Il faut néanmoins souligner que l’exclusion de l’interprétation réaliste de la définition nominale de la vérité ne fait pas de Spinoza un idéaliste. D’après lui, jamais l’être des choses ne se réduit au fait pour elles d’être pensées. Même si tout ce qui existe est nécessairement l’objet d’une idée en Dieu21, ce n’est pas cela qui constitue l’être formel de l’objet, car Spinoza exclut catégoriquement l’hypothèse d’un entendement créateur22. Sa position pourrait être caractérisée comme celle d’un réaliste métaphysique qui, en vertu de son inspiration constructiviste23, refuse le réalisme épistémologique. Cela signifie que tout en acceptant l’existence indépendante d’une réalité extérieure à la pensée, Spinoza nie la fonction de cette réalité dans la production des idées ainsi que dans la détermination par soi seule de leur valeur de vérité. 24 Éthique II, Proposition XL, scolie 2. 35Le fameux exemple de la quatrième proportionnelle, utilisé par Spinoza pour illustrer aussi bien les différences entre les modes de perception du Traité de la réforme de l’entendement § 23 et 24 que les genres de connaissance de l’Éthique24, illustre bien ce lien indissociable entre ce qu’on affirme et les raisons qui prouvent ce qu’on affirme dans l’idée vraie. En effet, le même résultat peut être atteint par des procédés cognitifs qui divergent qualitativement, et cette divergence quant à la manière de parvenir au résultat permet de poser les uns et d’exclure les autres de la sphère de la vérité. 36La simple application aveugle d’une règle qu’on a apprise par ouï-dire mais dont la raison nous échappe premier mode de perception, ou qui a été trouvée par des expériences particulières non guidées par la raison, et généralisée ensuite d’une façon abusive, sans que nous puissions comprendre la validité de la règle et la nécessité du résultat obtenu second mode de perception, conduit à des affirmations gratuites et incertaines qui ne peuvent pas être qualifiées de vraies. Même si l’application de la règle nous mène au résultat correct », la simple impossibilité de rendre compte du chemin qui y conduit l’exclut de la vérité. Ces modes de perception, qui font partie du premier genre de connaissance dans l’Éthique, sont inadéquats et par conséquent non-vrais. 25 Il est important de rapprocher cette distinction intrinsèque, du point de vue de la vérité, entre s ... 37Par contre, l’application de la règle comprise à partir des propriétés communes des nombres proportionnels troisième mode de perception, second genre de connaissance, ou l’inférence directe de la quatrième proportionnelle à partir de l’intuition du rapport entre le premier et le second nombre quatrième mode de perception, troisième genre de connaissance, étant de procédés qui peuvent rendre compte du chemin qui les mène nécessairement au résultat, appartiennent à la sphère de la vérité. Ainsi, il ne suffit pas de suivre aveuglément une règle qui nous mène au résultat correct pour énoncer des propositions vraies. Il faut aussi comprendre la nécessité de la règle, cette compréhension étant la condition même pour la compréhension de la nécessité du résultat25. Comparaison avec Descartes 38Pour mieux saisir l’originalité de la pensée de Spinoza, il est intéressant de rapprocher ce qu’il affirme dans le § 69 du Traité de la réforme de l’entendement de ce que Descartes soutient dans ses Méditations Métaphysiques. 39Nous trouvons dans les Méditations deux passages qui illustrent la position de Descartes à propos du principe de connaissance ». Le premier se trouve au début de la Troisième Méditation 26 AT-VII-35 AT » renvoie aux œuvres de Descartes, éd. Charles Adam et Paul Tannery, Paris, Léopold ... Mais il y avait encore une autre chose que j’assurais, et qu’à cause de l’habitude que j’avais à la croire, je pensais apercevoir très clairement, quoique véritablement je ne l’aperçusse point, à savoir qu’il y avait des choses hors de moi, d’où procédait ces idées, et auxquelles elles étaient tout à fait semblables. Et c’était en cela que je me trompais ; ou, si peut-être je jugeais selon la vérité, ce n’était aucune connaissance que j’eusse, qui fût cause de la vérité de mon jugement si verum judicabam, id non ex vi meae percepcionis contingebat26. 40Dans ce passage Descartes admet que si ce qu’il assurait s’accordait effectivement avec la réalité, son jugement serait vrai, malgré l’absence d’une perception claire et distincte de ce qu’il affirmait. Son jugement serait vrai non par la force ex vi de sa perception, mais, pourrait-on dire, grâce à une rencontre hasardeuse avec la réalité. Son hésitation c’était en cela que je me trompais ; ou, si peut-être je jugeais selon la vérité... » ne porte pas sur la légitimité de considérer un jugement de ce type comme vrai, mais plutôt sur la possibilité de reconnaître ou déterminer cette vérité. Le jugement serait, absolument parlant, vrai, mais l’absence de clarté et de distinction l’empêcherait de connaître sa vérité. 41Spinoza, quant à lui, n’hésite pas à considérer un tel jugement, de par l’absence même d’une perception adéquate de ce qui est affirmé, comme étant hors de la sphère des jugements vrais. Et cela même si ce qu’il affirme s’accorde avec la réalité. Pour lui, un jugement dont la vérité ne dépend en rien de la puissance explicative de la pensée ne peut pas être qualifié de vrai ». Sa seule hésitation, dont j’indiquerai ensuite le sens possible, porte sur la façon de désigner ce jugement, hésitant entre les prédicats faux » et non-vrai » sa pensée...est fausse ou, si l’on préfère, n’est pas vraie, encore que Pierre existe effectivement. » 42Chez Descartes, l’absence de clarté et de distinction, c’est-à-dire du critère de vérité, empêche la reconnaissance de la vérité, mais le jugement reste, malgré cela, vrai. Il y a dissociation entre ce qui identifie et ce qui rend un jugement vrai. Chez Spinoza, l’absence d’adéquation, c’est-à-dire de la propriété intrinsèque de l’idée vraie, empêche que le jugement puisse être, au sens pleinement spinoziste, vrai, et a fortiori qu’il puisse y avoir une reconnaissance quelconque de sa vérité. 43L’autre passage de Descartes se trouve dans la Quatrième Méditation, dans le contexte d’une discussion à propos du bon usage du libre arbitre 27 AT-IX-48. Or si je m’abstiens de donner mon jugement sur une chose, lorsque je ne la conçois pas avec assez de clarté et de distinction, il est évident que j’en use fort bien, et que je ne suis point trompé ; mais si je me détermine à la nier, ou assurer, alors je ne me sers plus comme je dois de mon libre arbitre ; et si j’assure ce qui n’est pas vrai, il est évident que je me trompe ; même aussi, encore que je juge selon la vérité, cela n’arrive que par hasard, et je ne laisse pas de faillir...27 44Ici Descartes affirme clairement qu’un jugement qui s’accorderait par hasard avec la réalité ne laisserait pas d’être un jugement vrai. S’il le rapproche d’un jugement faux, il ne va pas jusqu’à le qualifier de faux ou de non-vrai, comme le fait Spinoza. Ce rapprochement vise à attirer l’attention sur le fait qu’un jugement qui par hasard se trouve être vrai renvoie, tout comme un jugement faux, à un mauvais usage du libre arbitre. Mais ce jugement ne laisse pas d’être vrai, même s’il trouve à sa racine le même mauvais usage du libre arbitre qui engendre la fausseté. Nous voyons ainsi comment chez Descartes, contrairement à ce qui se passe chez Spinoza, c’est bien la présence de l’objet qui a la fonction de rendre le jugement vrai et comment l’absence d’évidence ne le rend pas faux mais seulement douteux. Cela montre que l’interprétation réaliste de la définition nominale s’accompagne du principe de connaissance », et que l’exclusion de l’un entraîne celle de l’autre. Le refus du principe de bivalence » et le problème de la valeur de vérité de l’imagination 45En consonance avec le refus de l’interprétation réaliste du principe de correspondance et du principe de connaissance, l’hésitation de Spinoza entre les prédicats faux » et non-vrai » dans le § 69 suggère encore, au moins implicitement, une possible rupture avec le principe de bivalence, faisant basculer ainsi la dichotomie traditionnelle du vrai et du faux. En effet, dans ce paragraphe du Traité de la réforme de l’entendement, Spinoza suggère une distinction entre trois valeurs de vérité le vrai, le non-vrai et le faux. Cette tripartition entraîne une asymétrie dans les rapports entre adéquation et vérité, d’une part, et inadéquation et fausseté, d’autre part. Si toute idée adéquate est nécessairement vraie et vice-versa, cette réciprocité n’arrive point dans le rapport entre inadéquation et fausseté. Bien que toute idée fausse soit nécessairement inadéquate, toute idée inadéquate n’est pas nécessairement fausse, sans que cela signifie que ces idées soient vraies. Dans ce cas, le fait pour une idée de ne pas être vraie n’implique pas qu’elle soit fausse. La ligne de partage essentielle se fait entre l’idée adéquate et l’idée inadéquate, celle-ci pouvant être fausse ou simplement non-vraie. 28 Cf. G. H. R. Parkinson, Truth Is Its Own Standard Aspects of Spinoza’s Theory of Truth », in Sh ... 29 Éthique II, Proposition XLI, démonstration, et Proposition XXVIII. 30 Ibid., Proposition XLI. 31 Éthique II, Proposition XVII, scolie et Proposition XLIX, scolie. 32 Éthique IV, Proposition I, démonstration et scolie. 46Certains interprètes ont signalé la présence de cette distinction dans le § 69, tout en affirmant ensuite qu’il n’y en a aucune trace dans l’Éthique28. Néanmoins, je voudrais juste indiquer, pour finir, comment cette distinction entre l’idée inadéquate non-vraie et l’idée inadéquate fausse permet d’éclaircir d’une manière satisfaisante une ambiguïté présente dans les affirmations de l’Éthique concernant le rapport entre la fausseté et la connaissance imaginative, connaissance qui est constituée exclusivement par des idées qui sont toujours inadéquates et confuses29. En effet, Spinoza affirme, d’une part, que cette connaissance est l’unique cause de la fausseté30. D’autre part, il affirme que les imaginations de l’Âme, considérées en elles-mêmes, ne contiennent aucune erreur »31 ; ou encore, que la présence d’une idée vraie peut supprimer l’erreur causée par une connaissance imaginative sans supprimer ce qu’il y a de positif dans cette même connaissance32. Or, il est extrêmement significatif que dans l’Éthique Spinoza ne qualifie jamais de vraie une idée imaginative. Dans ce dernier passage, même s’il lui arrive de parler d’une positivité de l’idée imaginative qui n’est pas fausse, il ne va pas jusqu’à qualifier cette idée, dans son rapport à l’âme humaine, comme vraie, ce qu’il n’aurait pas pu faire s’il n’avait pas distingué entre l’idée inadéquate non-vraie et l’idée inadéquate fausse. 33 Pour la distinction entre l’objet directement représenté et l’objet indirectement représenté par l’ ... 34 Éthique II, Proposition XXVIII. 35 Bien entendu, ce n’est pas par l’idée inadéquate que nous pouvons savoir qu’elle s’accorde avec l’a ... 36 Cette idée est l’équivalent épistémique de la passion joyeuse. Celle-ci naît d’un accord entre des ... 47Si nous nous rappelons que les idées inadéquates de l’imagination sont les idées des affections du corps humain causées par les corps extérieurs, et que ces idées, qui indiquent directement l’état du corps humain, nous permettent aussi de percevoir indirectement la cause extérieure de cet état33, nous constaterons que l’idée inadéquate non-vraie est celle qui, tout en s’accordant, grâce au parallélisme, avec son corrélat physique, à savoir l’affection du corps, ne l’indique que très confusément. Bien qu’elle s’accorde avec l’affection, elle ne peut pas l’expliquer par ses causes. En effet, l’affection du corps est déterminée par une série infinie de causes finies. Dans la mesure où l’âme humaine n’est qu’une partie de l’entendement infini de Dieu, elle n’est pas capable de connaître la totalité infinie de cette série. Ainsi, l’idée d’affection, considérée exclusivement dans son rapport à l’âme humaine, est nécessairement comme une conséquence détachée de ses prémisses », c’est-à-dire inadéquate et confuse34. Son inadéquation irréductible est suffisante pour l’exclure de la vérité, tandis que son accord fortuit », c’est-à-dire non justifié par l’idée35, avec son corrélat physique, sans être suffisant pour la déterminer comme vraie, suffit pour l’exclure de la fausseté36. L’idée inadéquate fausse, pour sa part, est l’idée d’affection qui, outre son inadéquation et confusion, ne s’accorde pas à l’objet indirect auquel elle renvoie le corps extérieur qui est cause de l’affection. Si Spinoza soutenait exclusivement une théorie de la vérité comme correspondance, il devrait désigner le premier aspect des idées imaginatives comme vrai, ce qu’il ne fait pas. S’il soutenait exclusivement une certaine conception de la vérité comme cohérence, l’inadéquation coïnciderait avec la fausseté, et il ne pourrait pas se référer à la positivité des idées inadéquates de l’imagination, ce qu’il fait pourtant. Mais, si la vérité naît de la conjonction entre adéquation et correspondance, conjonction rendue possible par l’exclusion de l’interprétation réaliste de la définition nominale de la vérité, il est possible de considérer comme fausse l’idée inadéquate qui ne s’accorde pas avec son objet indirect, et simplement comme non-vraie celle qui s’accorde avec son objet direct. 48Ainsi, nous pouvons conclure que c’est l’exclusion de l’interprétation réaliste de la définition nominale de la vérité et, d’une manière plus générale, la tendance à refuser les principes du réalisme épistémologique, qui permet à la pensée spinoziste de dissoudre la tension signalée par F. Alquié et de rendre compatible les deux propriétés de l’idée vraie. Il reste toutefois que rendre compatibles ces deux propriétés n’est pas encore montrer la nécessité de leur liaison. Pour expliciter comment et pourquoi la convenientia est une propriété nécessairement liée à l’adaequatio, il faudrait examiner la doctrine du parallélisme et la fonction exercée par la substance absolue comme fondement de la complémentarité entre les deux aspects de la vérité. Cette tâche, néanmoins, dépasse largement les objectifs et limites de cet article. Landim, R., A interpretação realista da definição nominal da verdade », Manuscrito, volume VI, n° 2, abril 1983. Haut de page Bibliographie Alquié, F., Le Rationalisme de Spinoza, PUF, coll. Épiméthée, Paris, 1981. Curley, E., Spinoza’s Metaphysics An Essay in interpretation, Harvard University Press, Cambridge, Mass., 1969. Curley, E., Spinoza on Truth », Australasian Journal of Philosophy, vol. 72, n° 1, March 1994. Descartes, R., Œuvres Philosophiques, éd. F. Alquié, 3 tomes, Garnier, Paris, 1973. Descartes, R., œuvres de Descartes, éd. Charles Adam et Paul Tannery, Paris, Léopold Cerf, 1897-1909 ; rééd. Vrin-CNRS, 11 vol., 1964-1974. Dummett, M., Philosophie de la Logique, Éditions de Minuit, coll. Propositions, Paris, 1991. Gleizer, M. A., Verdade e certeza em Espinosa, ed. L & PM, Porto Alegre, 1999. Gleizer, M. A., Imaginação, Verdade e Falsidade na Ética de Espinosa ; dissertação de mestrado defendida no departamento de Filosofia da UFRJ, Rio de Janeiro, 1987 inédita. Landim, R., La notion de vérité dans l’Éthique de Spinoza », in Groupe de recherches spinozistes n° 2, Paris, 1989. Landim, R., Significado e verdade », Síntese, nº 32, dezembro 1984. Parkinson, G. H. R., Truth Is Its Own Standard Aspects of Spinoza’s Theory of Truth », in Shahan and Biro eds., Spinoza New Perspectives, University of Oklahoma Press, 1978. Della Rocca, M., Representation and the Mind-Body Problem in Spinoza ; Oxford University Press, 1996. Spinoza, B., Spinoza Opera, ed. Carl Gebhardt, 5 vol., Heidelberg, Carl Winters, 1924. Spinoza, B., Éthique, présenté et traduit par Bernard Pautrat, Éditions du Seuil, Paris, 1999. Spinoza, B., Éthique, édition bilingue, trad. et notes de Ch. Appuhn, J. Vrin, Paris, 1983. Spinoza, B., Traité de la Réforme de l’Entendement, trad. de A. Koyré, J. Vrin, Paris, 1984. Haut de page Notes 1 Il [Cherbury] examine ce que c’est que la vérité ; et pour moi, je n’en ai jamais douté, me semblant que c’est une notion si transcendantalement claire, qu’il est impossible de l’ignorer en effet, on a bien des moyens pour examiner une balance avant que de s’en servir, mais on n’en aurait point pour apprendre ce que c’est que la vérité, si on ne la connaissait de nature. Car quelle raison aurions-nous de consentir à ce qui nous l’apprendrait, si nous ne savions qu’il fût vrai, c’est-à-dire, si nous ne connaissions la vérité ? Ainsi on peut bien expliquer quid nominis à ceux qui n’entendent pas la langue, et leur dire que ce mot vérité, en sa propre signification, dénote la conformité de la pensée avec l’objet, mais lorsqu’on l’attribue aux choses qui sont hors de la pensée, il signifie seulement que ces choses peuvent servir d’objets à des pensées véritables, soit aux nôtres, soit à celles de Dieu; mais on ne peut donner aucune définition de logique qui aide à connaître sa nature » R. Descartes, Œuvres Philosophiques, éd. F. Alquié, Garnier, Paris, 1973, t. II, p. 144. 2 Cf. chap. XV, deuxième partie. GI/78 G » renverra toujours à Spinoza Opera, éd. Carl Gebhardt, 5 vol., Heidelberg, Carl Winters, 1924. 3 Éthique II, Proposition XLIII, scolie. GII/124. 4 R. Landim, La notion de vérité dans l’Éthique de Spinoza », in Groupe de recherches spinozistes n° 2, Paris, 1989, p. 123. Il faut remarquer que Landim semble distinguer dans son article entre ce qui constitue proprement la vérité la correspondance et ce qui nous permet de la reconnaître la cohérence, puisqu’il affirme que la cohérence est ce par quoi la vérité s’impose à l’homme comme correspondance. Bref, au lieu d’une coexistence entre deux théories de la vérité, il s’agit plutôt d’une distinction entre la définition et le critère de vérité. Or, si l’on pose que la correspondance épuise la définition de la vérité, étant donnée l’impossibilité de comparer l’idée avec son objet pour vérifier la satisfaction de cet accord, il faudra chercher une propriété intrinsèque à la pensée qui puisse légitimement l’attester. Dans ce cas, néanmoins, cette propriété sera distincte de la propriété d’être vraie et il y aura dissociation entre ce qui rend et ce qui identifie une idée vraie. Nous sommes ainsi ramenés à la position cartésienne du problème de la vérité. La définition de la vérité étant transcendentalement claire », le problème consiste à trouver un critère ou signe de la vérité et à prouver sa validité. Par contre, si, comme le fait Spinoza, la propriété intrinsèque de la pensée vraie est posée comme faisant partie de la définition même de la vérité, c’est-à-dire s’il n’y a pas de vérité sans justification rationnelle seule l’idée adéquate qui porte en elle la complétude de ses causes ou raisons peut être vraie, alors on peut dire que cette propriété non seulement permet la reconnaissance de la vérité mais aussi qu’elle appartient à la nature de l’idée vraie raison pour laquelle celle-ci n’a pas besoin d’un signe extrinsèque pour être reconnue. C’est pour cette raison qu’au lieu de parler de coexistence entre deux théories de la vérité, je parlerai de complémentarité entre l’adaequatio cohérence et la convenientia correspondance dans la constitution du concept spinoziste de vérité. 5 F. Alquié, Le Rationalisme de Spinoza, PUF, coll. Épiméthée, Paris, 1981, p. 212. 6 Ce sont ceux, comme S. Hampshire ou H. Joachim, qui considèrent que Spinoza soutient exclusivement la conception de la vérité comme cohérence. 7 Ce sont ceux, comme E. Curley ou J. Bennett, pour lesquels Spinoza adopte exclusivement la conception de la vérité comme correspondance. Cette position, adoptée par Curley dans son livre Spinoza’s Metaphysics p. 56, p. 122‑126, a été revue dans son article Spinoza on Truth », in Australasian Journal of Philosophy, vol. 72, no 1, March 1994. Dans cet article, il soutient l’existence dans la pensée de Spinoza de tendances en conflit » entre la théorie de la vérité comme correspondance et une certaine version de la théorie de la vérité comme cohérence. 8 En particulier, il n’est pas possible de développer ici l’analyse détaillée de la notion d’idée adéquate élaborée par Spinoza dans le Traité de la réforme de l’entendement et dans l’Éthique, ni de justifier l’interprétation adoptée de cette notion comme renvoyant à une affirmation connectée au système de raisons qui la prouvent et, par là, à une certaine version de la théorie de la vérité comme cohérence. Pour ces analyses et cette justification je renvoie au deuxième chapitre de mon livre Verdade e Certeza em Espinosa Ed. L & PM, Porto Alegre, 1999. 9 Éthique I, axiome VI. 10 Je ne reconnais aucune différence entre l’idée vraie et l’idée adéquate, sinon que le mot “vraie” se rapporte seulement à l’accord de l’idée avec son objet, tandis que le mot “adéquate” se rapporte à la nature de l’idée même » GIV/270. 11 GII/26. 12 Cf. Éthique I, Proposition VIII, scolie 2 ; Éthique II, Proposition VIII ; Éthique V, Proposition XXIX, scolie. 13 Selon Spinoza, le contraste entre l’existence éternelle et l’existence temporelle n’est pas un contraste entre l’existence possible et l’existence actuelle, mais entre deux types d’existence actuelle. L’actualité éternelle de l’essence d’un mode fini qui n’existe pas dans le temps n’est que la propriété actuelle qui appartient à l’attribut divin de produire nécessairement ce mode quand les conditions sont remplies. Cette propriété est une combinaison particulière des lois de la nature. 14 Cf. les § 41, § 42, § 85, § 91 et § 99. 15 Cf. Éthique II, Propositions XXXII et XXXIV ; Proposition XLI, démonstration ; Proposition XLIII, démonstration. 16 Cf. ibid., Proposition XLIII, scolie. 17 Bien que la substitution de l’énoncé définitionnel par l’axiomatique ne soit pas dépourvue d’importance, elle ne signifie pas la suppression de la correspondance comme l’un des éléments constitutifs de la conception spinoziste de la vérité. Pour cette raison, et pour faciliter l’exposition, j’ai pris la liberté de maintenir la désignation traditionnelle de définition nominale pour renvoyer à cet élément. 18 Traité de la réforme de l’entendement, tr. A. Koyré, J. Vrin, Paris, 1984, note 69, p. 107. 19 GII/124. 20 Pour cette interprétation de M. Dummett, voir R. Landim A interpretação realista da definição nominal da verdade », Manuscrito, n° 2, avril 1983 ; et Significado e verdade », Síntese, n° 32, décembre 1984. 21 Éthique II, Proposition III. 22 Ibid, Proposition VI, corollaire. 23 Cette inspiration est nettement présente dans la théorie de la définition génétique formulée dans le Traité de la réforme de l’entendement. 24 Éthique II, Proposition XL, scolie 2. 25 Il est important de rapprocher cette distinction intrinsèque, du point de vue de la vérité, entre suivre une règle en connaissant ou en ignorant sa nécessité, de ce que Spinoza soutient à propos de la distinction intrinsèque, du point de vue éthique, entre la conduite du sage et celle de l’ignorant par rapport aux principes éthiques. Le sage et l’ignorant peuvent avoir une même conduite, accomplir une même action d’un point de vue extérieur tout en étant radicalement distincts du point de vue de la détermination intérieure. Ainsi, l’un interprète une règle de vie comme une loi morale et est déterminé à l’obéir par la peur du châtiment et l’espoir d’une récompense ; l’autre est au-dessus de la loi, c’est-à-dire qu’il est déterminé à suivre cette règle de vie par la compréhension de la nécessité par laquelle elle est liée à ses effets immanents, et par la compréhension de son utilité comme moyen pour parvenir à la liberté et au bonheur voir lettre XIX à Blyenbergh et Éthique IV, Propositions LIX et LXIII. Le premier est esclave des passions tristes engendrées par sa connaissance inadéquate, l’autre est un homme libre qui agit déterminé par sa connaissance adéquate et par les affects actifs qui en découlent joie et amour intellectuel. De même qu’il ne suffit pas de parvenir à une conclusion correcte en suivant une règle dont on ignore la nécessité pour être dans la sphère de la vérité, de même il ne suffit pas de conformer notre conduite à une loi dont on ignore la nécessité et l’utilité pour être dans la sphère de l’activité éthique et de la liberté. La simple conformité, à l’objet ou à la règle, détachée des raisons qui la justifient, est également insuffisante dans les deux cas. Ce rapprochement indique – sans que nous puissions l’approfondir ici – l’extrême importance qui sera accordée à la propriété intrinsèque de l’idée vraie adaequatio pour fonder la supériorité éthique du sage face à l’ignorant. 26 AT-VII-35 AT » renvoie aux œuvres de Descartes, éd. Charles Adam et Paul Tannery, Paris, Léopold Cerf, 1897‑1909 ; réédition Vrin-CNRS, 11 vol., 1964‑1974. 27 AT-IX-48. 28 Cf. G. H. R. Parkinson, Truth Is Its Own Standard Aspects of Spinoza’s Theory of Truth », in Shahan and Biro eds., Spinoza New Perspectives, University of Oklahoma Press, 1978, p. 44, et M. Della Rocca, Representation and the Mind-Body Problem in Spinoza, Oxford University Press, 1996, p. 109. 29 Éthique II, Proposition XLI, démonstration, et Proposition XXVIII. 30 Ibid., Proposition XLI. 31 Éthique II, Proposition XVII, scolie et Proposition XLIX, scolie. 32 Éthique IV, Proposition I, démonstration et scolie. 33 Pour la distinction entre l’objet directement représenté et l’objet indirectement représenté par l’idée d’affection, voir Éthique II, Proposition XVI, et ses deux corollaires. 34 Éthique II, Proposition XXVIII. 35 Bien entendu, ce n’est pas par l’idée inadéquate que nous pouvons savoir qu’elle s’accorde avec l’affection, c’est-à-dire qu’elle indique effectivement la manière dont nous sommes affectés par les choses extérieures, mais par notre connaissance adéquate de l’origine et de la nature de la connaissance imaginative. 36 Cette idée est l’équivalent épistémique de la passion joyeuse. Celle-ci naît d’un accord entre des individus qui se rencontrent, cet accord entre leurs natures étant cause de joie, c’est-à-dire d’une augmentation positive de puissance. Néanmoins, cet accord et cette positivité ne sont pas suffisants pour caractériser ces individus comme des individus actifs, de même que la positivité de l’idée inadéquate et son accord fortuit » avec l’affection du corps ne sont pas suffisants pour la caractériser comme vraie. Haut de page Pour citer cet article Référence papier Marcos André GLEIZER, Remarques sur le problème de la vérité chez Spinoza », Philonsorbonne, 5 2011, 119-135. Référence électronique Marcos André GLEIZER, Remarques sur le problème de la vérité chez Spinoza », Philonsorbonne [En ligne], 5 2011, mis en ligne le 03 février 2013, consulté le 17 août 2022. URL ; DOI de page Droits d’auteur Tous droits réservésHaut de page
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